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Moussa René Sanou : “On ne gère pas un club comme une activité informelle”
Publié le mardi 7 juin 2016  |  Sidwaya




Ancien joueur du Racing club de Bobo, aujourd’hui reconverti comme agent de joueur, Moussa René Sanou a ajouté une autre corde à son arc. En plus de s’occuper des intérêts des joueurs, il s’est également orienté dans le consulting. Dans l’interview qu’il nous a accordé, il parle de sa nouvelle fonction et son désir de créer un cadre d’expression footballistique pour les enfants.

On vous a connu manager. La FIFA ayant libéralisé le transfert des joueurs vous vous êtes orienté dans le consulting. Pourquoi ?

Avec la libéralisation du cadre d’agent de joueur à aujourd’hui intermédiaire de joueur, nous avons donc jugé qu’il était bon, avec cette casquette qu’on avait, de pouvoir s’orienter sur une autre corde notamment la question de l’encadrement de la jeunesse en faveur du football. C’est ainsi que nous avons opté pour le consulting et la gestion du sport de façon managérial. C’est ce qui nous a motivé à nous intéresser à ce volet.

Cela nourrit-il son homme quand on sait qu’être agent de joueur, il y avait des commissions à percevoir ?

La FIFA n’a pas totalement rejeté cette question d’agent de joueur. Il y a simplement eu une autre dénomination et ces intermédiaires de joueurs continuent à percevoir des commissions si vous arrivez à placer des joueurs. En nous lançant aujourd’hui sur le côté du consulting et du management du sport, nous voudrions apporter un plus au foot. Il ne faut toujours pas voir le côté financier mais de regarder que le sport est une entreprise qu’il faut gérer avec parcimonie. Nous avons jugé qu’il était bon de nous lancer vers la formation et la mise en place d’un certain nombre d’outils de gestion au profit de nos clubs à travers ce que nous pouvons les apporter comme encadrement, formation et assistance afin de pouvoir faciliter leur gestion. Quand on sait que la gestion d’un club est toujours difficile et délicate et ce n’est pas permis à tout le monde de pouvoir gérer une équipe sportive. La gestion d’un club ne peut pas se faire aujourd’hui comme une entreprise informelle car il faut viser des résultats.

La FIFA, en ouvrant cette brèche dans le placement des joueurs, ne vient pas semer davantage la zizanie dans ce milieu ?

C’est vrai, en ouvrant cette brèche, beaucoup y entrent. Il s’agira maintenant à celui qui s’intéressera au placement des joueurs d’être bien qualifié et avoir des relations. Pour le cas typique du Burkina, nous avons besoin effectivement d’avoir suffisamment de relations et pas n’importe lesquelles, afin de pouvoir placer nos joueurs. Cette ouverture ne gênera pas notre action car à travers notre action, cela va apporter une visibilité et on pourra nous faire confiance par rapport à ce que nous mettrons sur le marché.

Pourquoi votre penchant pour le football des enfants ?

En tant qu’ancien footballeur, et comme tout enfant africain, nous avons commencé à jouer dans la rue dans les quartiers et nous avons eu le soutien de nos aînés. Aujourd’hui, il est difficile pour moi qui ai joué au ballon de ne pas avoir un regard vers ces enfants. Avoir un regard vers les jeunes c’est contribuer à l’émergence et au développement de notre football à la base. Le développement de notre football à la base est ce qui m’anime aujourd’hui afin d’apporter aux enfants un plus dans leur cursus footballistique afin que demain soit rose pour eux. C’est ainsi que j’ai trouvé qu’il était bon que je m’intéresse également à l’encadrement des enfants à travers ma structure qui est Global sport management et qui a aussi dans son volet commission jeune, un secteur qui s’occupe du football des jeunes. Ce qui nous a amené d’organiser de façon officielle pendant ces vacances un regroupement autour d’un centre d’entraînement et de formation en football pour les enfants des quartiers de 10 à 17 ans afin de les amener à véritablement s’intéresser, s’amuser et jouer au ballon avec un grand plaisir.

Quelles seront les conditions pour accéder à ce centre ?

La participation est gratuite car, pour notre part, quand il s’agit des enfants et pour le volet que nous animons, nous n’avons pas besoin d’une rémunération. Nous avons déjà informé les enfants à travers des cartes d’invitations et nous avons bien spécifié que leur participation est gratuite. Si nous devions nous faire de l’argent, ce n’est pas sur le dos des enfants.

Songez-vous à formaliser votre cadre pour mieux travailler ?

C’est effectivement l’un des points forts que nous avons discuté en comité. Nous avons jugé qu’il était bon, en plus de ce nous faisons, de formaliser cette action auprès de la Fédération burkinabè de football. L’encadrement de ces enfants ne saurait rester dans l’anonymat car cela permettra à notre structure d’avoir son centre et d’apporter au football burkinabè une contribution que nous jugeons noble et louable.

Gérer une équipe de gamins et de façon gratuite est très onéreuse. Aviez-vous des partenaires derrière votre structure ?

Nous avons des personnes qui, au fil des années, contribuent à leur manière soit par un ballon ou par une somme d’argent pour la bonne marche de cette action. Il y a plus d’une vingtaine d’années que nous sommes dans cette œuvre au niveau des 1200 logements où la participation a toujours été gratuite. Encadrer les enfants, c’est difficile car cela nécessite des moyens mais jusque-là, nous avons des partenaires qui se sont déjà annoncés et nous pensons qu’ils pourront nous apporter quelque chose afin que l’action que nous avons entamé depuis plus d’une vingtaine d’années soit plus participative. Nous avons des partenaires nationaux et deux partenaires "français” qui, pour le moment, ne se sont pas encore manifesté physiquement. Mais ils nous ont apporté un soutien car ce sont des collaborateurs et cela nous fait grandement plaisir.


Entretien réalisé par
Béranger ILBOUDO
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