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Roch Kaboré: «Zida nous demande de le mettre en position d’évacuation sanitaire»
Publié le mardi 7 juin 2016  |  FasoZine
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© Présidence par D.R
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré; peu après son arrivée à Dakar le vendredi 3 juin 2016 a rencontré la communauté burkinabè vivant au Sénégal à la résidence de l’ambassadeur pour échanger sur la vie de la nation




De retour de Dakar, au Sénégal, où il a participé du 3 au 5 juin 2016 au 49e sommet des chefs d’Etats de la Cédéao et au sommet de haut niveau de l’Uemoa, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a échangé dimanche avec la presse sur le bilan de son séjour à l’aéroport. Au cours de cette interview avec les journalistes, il a été interpellé sur la situation de l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et de la récente mission en Côte d’Ivoire conduite par Salifou Diallo.

Voici l’intégralité de ces réponses.

Durant votre séjour, vous avez échangé avec la communauté burkinabè vivant au Sénégal. Parmi les discussions vous avez abordé la situation de Yacouba Isaac Zida. Qu’en est-il exactement ?

J’ai toujours dit que nous avons donné une autorisation d’absence au Premier ministre Zida qui a expiré depuis le 19 février. J’ai toujours rappelé devant la presse qu’il était indispensable qu’il rentre. Quand on assume des responsabilités à un certain niveau, on un devoir de rendre compte et d’explications. Si vous êtes accusé de quelque chose et que vous n’êtes pas là, vous assumez forcément le dossard que vous devez assumer. Avant même son départ, les questions qui concernent la gestion aussi bien au niveau de la présidence que de la primature, à titre personnel dans mon bureau, nous en avons discuté et je lui ait dit qu’il était important qu’il reste et qu’il prépare ses réponses avant de partir. Il a insisté pour me dire qu’il y avait longtemps qu’il n’avait pas vu sa famille et qu’il voulait deux semaines pour aller et revenir. Le constat est que nous sommes en juin et que le Premier ministre Zida n’est pas encore au Burkina Faso.

Vous lui avez donné un ultimatum?

Nous n’avons pas d’ultimatum à donner puisqu’il y a des règles primaires à respecter. Si elles ne sont pas respectées nous sommes obligés de considérer comme tout militaire que c’est une désertion en période de paix et nous assumerons les responsabilités en la matière parce qu’il y a un manquement à l’autorité. Lorsque nous lui avons écrit récemment, j’ai demandé à notre ambassadeur à Ottawa, au Canada, de lui remettre en mains propres la lettre qui lui disait que s’il ne régularisait pas sa situation, il sera considéré comme un déserteur. C’est à ce moment que nous avons reçu une lettre du Premier ministre Zida nous demandant de le mettre en position d’évacuation sanitaire. L’évacuation sanitaire répond à des règles. Nous n’avons pas de dossier médical. De quelle maladie s’agit-il? Nous ne savons pas. Nous lui souhaitons certainement un prompt rétablissement. Mais je veux dire que nous considérons simplement que ce n’est pas la bonne procédure pour faire trainer encore les situations inutilement. En tout état de cause, il lui est loisible de rentrer. Il répondra aux préoccupations qui sont là. Si cela nécessite que la justice s’en mêle, elle s’en mêlera.

Sera-t-il poursuivi par la justice?

C’est une question de justice. On n’en est pas encore là. Quand cela arrivera, on verra ce qu’on ferra. Tout est transparent.

Est-il normal que le président de l’Assemblée nationale conduise une mission au nom de l’exécutif comme cela a été le cas le 31 mai dernier où Salif Diallo est allé transmettre votre message au président Ouattara ?

Nous sommes dans une zone intégrée et nous sommes ensembles dans l’Uemoa et la Cédéao. Il est donc évident que nous devons travailler ensemble à ce que nos économies se supportent mutuellement. Je pense aussi qu’il est de mon droit de demander au président de l’Assemblée nationale de conduire une délégation. C’est quand même le deuxième personnage de l’Etat. Moi-même quand j’étais président de l’Assemblée, j’ai dû, au titre de la présidence, exécuter des missions au nom du président du Faso. Je vois parfois des gens qui me demandent s’il y a deux Premiers ministres au Faso ? Il n’y a qu’un seul et pas deux. L’Etat est organisé de manière à ce que, quand le Premier ministre est absent, je ne peux pas voyager. Quand moi aussi je suis absent, lui aussi ne peut pas voyager. Donc, forcément, il faut qu’à un moment donné, nous sachions que la séparation des pouvoirs, ce n’est pas la grande muraille de Chine. De ce point de vue, il est tout à fait loisible que je puisse demander au président de l’Assemblée de conduire une délégation. (…) Le président de l’Assemblée a sa mission, le Premier ministre a aussi sa mission. Mais nous ne sommes pas dans une muraille fermée et c’est pourquoi je pense que nous devons, dans la courtoisie républicaine, faire fonctionner l’Etat dans tous ses compartiments.

Dimitri Kaboré
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