Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Observateur N° 8410 du 5/7/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Marche du CDP : La guerre de la rue a-t-elle commencé ?
Publié le lundi 8 juillet 2013   |  L’Observateur


Assimi
© Autre presse
Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national et président du bureau politique national du CDP


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Une semaine, jour pour jour, après l’opposition, ce fut au tour du parti au pouvoir, le CDP, de se faire entendre dans la rue. En effet, samedi dernier, Assimi Kouanda et ses troupes ont marché pour, initialement, soutenir « La paix sociale, la consolidation de la démocratie et le développement ». Mais dans les faits, on a eu droit à une réplique à la marche de protestation de l’opposition politique réunie autour de son chef, Zéphirin Diabré. La manif du 29 juin 2013, on se le rappelle, était organisée contre, entre autres, la loi organique portant création du Sénat, l’éventualité de la modification de l’article 37 et la vie chère.



Pour une réponse du berger à la bergère, le rassemblement du CDP en fut une. Tant dans sa forme que dans son fond : prouver que l’opposition n’a pas le monopole de la rue, et surtout, surtout faire savoir que sur certaines questions qui divisent, de concessions, il n’y en aura point de la part du parti présidentiel. En tout cas pas en ce qui concerne le projet de mise en place du Sénat et la réversibilité de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels.

Aussi bien sur les affiches et autres banderoles que dans les discours des grosses légumes du pouvoir, le ton a été donné:

d’abord, sur les écriteaux, pouvait-on lire : « Oui au Sénat ! », « Oui à la modification de l’article 37 ! », « Oui à la candidature du président Blaise Compaoré en 2015 ! », « Blaise au pouvoir pour toujours et à jamais ! ». Et tutti quanti;

ensuite, à travers leurs propos, les pontes du parti ne sont pas non plus passés par quatre chemins pour exprimer leur attachement à la seconde Chambre et à la « révisibilité » sinon à la révision de l’article 37.

Morceaux choisis :

- « Ces politiciens qui se fondent sur un tissu de mensonges pour tromper l’opinion, qui brodent sur les méfaits du Sénat et laissent volontairement de côté tous les avantages que le Sénat va procurer à notre démocratie et à notre pays. Dites à ces affabulateurs de la démocratie de relire la Constitution du Burkina Faso »: coup de gueule du secrétaire exécutif national du CDP, Assimi Kouanda.

- « Le fait de bloquer un homme ou un parti par un article, ça n’a pas de sens. Quand le peuple n’a pas besoin de vous, vraiment, on n’a pas besoin d’un article pour vous bloquer. Il suffit de leur dire d’aller aux urnes, ils vont aller choisir qui ils veulent. Voilà pourquoi nous pensons que c’est peut-être un article de trop »: ojection de François Compaoré, frère cadet du chef de l’Etat.

On remarquera que, sauf erreur ou omission de notre part, c’est la première fois que François Compaoré se prononce officiellement et publiquement sur la question. Alors, si c’est le petit-frère qui le dit, faut-il entendre la voix du grand frère ?

Avant, c’était les matelots et autres moussaillons qui étaient à l’abordage. Aujourd’hui, c’est toute la capitainerie qui est en ordre de bataille.

Comme on le voit, l’affaire est en train de remonter vers la source. Il ne reste plus qu’au principal intéressé de nous ouvrir enfin son ventre et qu’on en finisse.

C’est vrai que, sur le plan purement formel, rien, au regard de la Loi fondamentale actuelle, n’est opposable à une révision de l’article 37. N’empêche, rapportée à la morale et à l’éthique, la remise en cause ad hominem de cette disposition constitutionnelle heurte violemment la décence politique.

Mais en entendant que le chef de l’Etat se prononce officiellement sur le sujet, on peut d’ores et déjà épiloguer sur les tenants et les aboutissants de ces velléités de mise à mort de la règle de limitation des mandats présidentiels.

Question : en appellent à cor et à cri à une candidature illimitée de Blaise Compaoré au pouvoir, toutes ces bonnes âmes le font-elles par affection pour leur champion ou serait-ce plutôt par souci de préserver leurs intérêts personnels ?

Requestion : Si, après près de 30 ans d’exercice du pouvoir, on cherche encore à sauter le verrou constitutionnel, ne serait-ce pas alors, in fine, pour ceindre le président du Faso du diadème infâmant de la démocrature ? Autrement dit, ne serait-ce pas pour lui ouvrir un règne ad vitam aeternam dans une République?

Si c’est la peur du lendemain qui pousse certains à ce catenaccio au sommet de l’Etat, c’est là un faux-fuyant inutile. C’est que plus ils durent aux affaires, plus le passif est lourd et plus les ressentiments vont se cristalliser.

Comble d’artifices, les inconditionnels du culte de l’indispensabilité avancent, sans sourciller, qu’on n’a toujours pas trouvé quelqu’un au sein du parti, encore moins de l’opposition, pour remplacer valablement l’actuel hôte de Kosyam. C’est là une assertion qui sonne comme un aveu d’échec. Si après près de trois décennies de règne, Blaise Compaoré n’est pas parvenu à générer un homme d’Etat à même de poursuivre ses œuvres, alors de deux choses l’une : soit il est entouré de politiciens de basse extraction, soit lui-même se soucie comme d’une guigne de l’avenir du parti. Après moi, le déluge ?

Nul doute que le silence du chef de l’Etat traduit pour le moins son avis de non-objection aux desseins constitutionnels de ses groupies.

Nul doute également qu’il est attentif à la voix de tous ceux qui l’appellent à faire valoir ses droits à la retraite après tant d’années de service à la nation.

Quelle surprise du chef Blaise Compaoré nous réserve-t-il ?

Redaction

 Commentaires