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René Bagoro à propos des libérations tous azimuts d’anciens dignitaires : « Il y a des décisions qui sont prises et qui ne plaisent pas forcément au régime »
Publié le mercredi 1 juin 2016  |  Le Pays
Quatre
© aOuaga.com par A.O
Quatre ministres et un secrétaire général de ministère ont animé, le 7 octobre 2015 à Ouagadougou, le point de presse mensuel du gouvernement dénommé Face-à-face. Photo : René Bagoro, ministre de l`Habitat et de l`Urbanisme




Suite à la mise en liberté provisoire de certains dignitaires du régime déchu, notamment celle du président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, intervenue le 30 mai dernier, le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, René Bagoro, a animé un point de presse au sein de son département. Face aux Hommes de médias, il a réaffirmé l’indépendance de la Justice et assuré qu’il n’y a aucun accord tacite entre le gouvernement actuel et les dignitaires de l’ancien régime. C’était le 31 mai 2016 à Ouagadougou.

« Il y a des décisions qui sont prises et qui ne plaisent pas forcément au gouvernement. Mais parce que nous respectons l’indépendance de la Justice, nous en prenons acte et nous les acceptons », a dit le ministre en charge de la Justice, Garde des sceaux, René Bagoro, référence faite aux mises en liberté provisoire de dignitaires de l’ancien régime dont les dernières en date sont celle de Eddie Komboïgo, président du CDP, et de Fatoumata Diawara, belle-fille du général Gilbert Diendéré. C’était le 31 mai dernier, après avoir précisé d’entrée de jeu la volonté du gouvernement de ne pas interférer dans les questions judiciaires. Malgré le principe de séparation des pouvoirs que les populations ont appelé de tous leurs vœux, a expliqué René Bagoro, le gouvernement continue d’être interpellé sur des questions judiciaires. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé, malgré sa volonté d’afficher clairement l’indépendance de la Justice, de se prononcer sur un certain nombre de décisions, notamment la mise en liberté provisoire de personnes détenues. « Suite à cette décision, l’opinion nationale met le gouvernement en cause, estimant qu’il y a une sorte de deal entre le gouvernement actuel et les personnes détenues dont la plupart sont des dignitaires du régime déchu. D’aucuns estiment également qu’il y a une interférence de la part du gouvernement dans les décisions rendues. C’est pour cela que nous avons estimé nécessaire de rassurer les populations », a dit René Bagoro.

Aucun accord tacite avec le régime déchu

A l’en croire, il n’est pas dans l’intention du gouvernement de remettre en cause les acquis de l’insurrection, notamment en ce qui concerne la Justice. Et de rappeler que l’indépendance de la Justice appelée de tous les vœux par la population burkinabè, a des conséquences qui peuvent plaire ou non. Et l’une des conséquences de l’indépendance de la Justice, a-t-il poursuivi, est que le juge rend sa décision en toute âme et conscience, au regard des faits dont il dispose, et des arguments que les parties invoquent devant lui. Pour René Bagoro, il est important de dissocier les souhaits de la réalité juridique car, le constat est que pour beaucoup, tant qu’une décision n’épouse pas ce qu’ils trouvent normal, c’est que le droit n’a pas été dit.  Contrairement à ce qui se dit, il n’y a aucun accord tacite entre le gouvernement actuel et les dignitaires de l’ancien régime », a assuré René Bagoro. Et de rappeler que ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement constate que des personnes se retrouvent en liberté provisoire, au regard du rôle joué par certains individus dans la déstabilisation du pays. Ce, d’autant que c’est le gouvernement qui a en charge la sécurité de la Nation. « Si le gouvernement avait la possibilité d’interférer dans les affaires judiciaires, c’est sûr qu’il y a des décisions qu’on ne souhaiterait pas qu’on prenne, parce qu’elles menacent la sécurité du pays », a ajouté René Bagoro.
Il a également confié que même si le gouvernement ne peut pas interférer dans les questions judiciaires, il peut, néanmoins, chercher à les comprendre. Et il ressort selon lui, que la plupart des personnes mises en liberté provisoire l’ont été pour des raisons sanitaires. « Ils ont présenté des rapports d’expertise qui tendent à démontrer que leur état de santé est incompatible avec le statut de détenu », a expliqué René Bagoro.
Concernant le dossier du coup d’Etat du 16 septembre 2015, le ministre de la Justice a indiqué qu’il pourrait être jugé d’ici la fin de l’année. « La procédure ne traîne pas. Les juges font un travail immense », a-t-il confié.
Pour conclure, le ministre en charge de la Justice a invité les acteurs du monde judiciaire à communiquer davantage pour éviter les rumeurs. « Nous ne pouvons, au niveau du gouvernement, continuer à subir des critiques pour des décisions sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir », a-t-il dit.

Thierry Sami Sou
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