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Journée internationale des casques bleus : Sévaré, " le sang de la paix"
Publié le lundi 30 mai 2016  |  L`Observateur Paalga
Des
© AFP par ALAIN WANDIMOYI
Des casques bleus




Journée internationale de la femme, journée internationale de la liberté de la presse ; journée internationale des droits de l’homme ; journée internationale de… Dans cette forêt de journées commémoratives pour rendre hommage à des évènements, symboliser des luttes ou promouvoir des valeurs, il leur fallait à eux aussi une journée.

En effet, le 29 mai de chaque année a été choisi depuis 2002 comme journée internationale des Casques bleus, par résolution 57/129 de l’ONU, pour « rendre hommage à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont servi et servent encore dans des opérations de maintien de la paix des Nations unies, en raison de leur niveau exceptionnel de professionnalisme, de dévouement et de courage, et pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix ».

Mais ironie de l’histoire, en ce jour de commémoration, au moins quatre soldats de la paix viennent de manquer à l’appel au Mali où ils étaient en activité dans le cadre de la Minusma.

Il s’agit d’éléments du contingent togolais victimes d’une embuscade à Sévaré dans la région de Mopti. Cette énième attaque terroriste contre les soldats de la paix a fait l’effet d’une douche froide d’autant plus qu’elle est intervenue à la date choisie par la communauté internationale pour rendre hommage aux hommes et aux femmes au service de la paix et de la sécurité dans le monde.

Faut-il y voir une relation de cause à effet ? En tout cas les auteurs de ce funeste coup de Jarnac auraient voulu jouer aux trouble-fêtes et scier davantage le moral de la troupe onusienne qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Mais revenons à cette journée internationale pour dire que sans l’engagement de ces forces internationales au service de la paix, le visage du monde aurait été certainement plus hideux.

Depuis leur création en 1948, les Casques bleus se sont déployés à travers le monde : du Liban en Haïti en passant par le Kosovo, le Darfour, la RDC, la Centrafrique, le Mali et la Côte d’Ivoire. Ils font partie du paysage de nombreux pays en crise et ont permis d’éviter le pire. Sans la présence de ces militaires onusiens, beaucoup d’Etats allaient sombrer littéralement dans le chaos.

Toutefois, s’il faut leur reconnaître des mérites certains, force est d’admettre que de nombreuses taches noires ont sali ces bérets bleus régulièrement embourbés dans des scandales qui ne les honorent pas.

En effet, non seulement des militaires, des policiers mais également des civils de l’ONU sont mis en cause dans des affaires d ‘abus sexuels et de tortures : selon des chiffres officiels, depuis 2008, plus de 600 cas ont été recensés par les Nations unies elles-mêmes, notamment en Haïti, en RDC, ou encore au Liberia ; en 2015 l’institution onusienne a recensé 69 cas de viols au cours de seize missions de maintien de la paix dans le monde.

Les abus sexuels les plus récents se sont produits en Centrafrique où des soldats français de l’opération Sangaris ont exploité sexuellement des enfants.

Ces scandales sexuels sur les mineurs, qui confinent à de la pédophilie, ont été dénoncés dans différents rapports. Du coup, ces militaires qui débarquent pour panser les plaies des populations meurtries deviennent eux-mêmes les bourreaux de ceux qu’ils sont censés protéger.

En adoptant ces comportements déviants, les Casques bleus agissent bien souvent comme de vulgaires forces d’occupation et non comme des forces d’interposition dont les règles d’engagement sont scrupuleusement définies.

Alors donc qu’on célèbre pour la 13e fois leur journée, les bérets bleus ont besoin d’un supplément d’âme et de vertu, car leurs méfaits, leurs écarts de conduite et autres crimes ont occulté tous leurs bienfaits. Le plus grave d’ailleurs n’est pas tant que les truffions, plus prompts de la braguette que de la détente se rendent coupables de faits répréhensibles mais qu’ils puissent se soustraire de la justice, ce qui est une prime à l’impunité. Si malgré les mesures prises par l’ONU pour éviter les abus de toutes sortes, les scandales sexuels persistent, c’est que les sanctions ne sont pas suffisamment dissuasives pour bannir définitivement le phénomène des rangs de ces soldats onusiens. Il appartient aux Etats dont les soldats se sont rendus coupables d’exactions et de viols de ne pas se contenter de les rapatrier mais d’engager des poursuites judiciaires à leur encontre afin qu’ils répondent de leurs actes. Mais gardons-nous de juger l’ensemble du troupeau par les seuls méfaits des brebis galeuses. Au regard de leur mission et des périls qui vont avec, les Casques bleus, en tant qu’institution méritent respect, considération et admiration.



Mohamed Arnaud Ouédraogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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