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Assemblées annuelles de la BAD: transformer l’Afrique depuis Lusaka
Publié le mercredi 25 mai 2016  |  FasoZine
Investiture
© Agence de Presse Africaine par Saliou Amah
Investiture du président de la BAD
Le nigérian Akinwumi Adesina a été installe dans ses fonctions de président de la BAD ce 01/septembre à Abidjan




Du 24 au 27 mai 2016, Lusaka vit au rythme de la 51è Assemblée annuelle (AA) de la Banque africaine de développement (BAD) et de la 42è Assemblée annuelle du Fonds africain de développement (FAD). «Energie et changement climatique», tel est le thème de ce rassemblement de milliers de participants. Le top de départ officiel des activités a été donné par Edgar Lungu, le chef de l’Etat zambien, au Mulungushi international conference center, en présence de plusieurs personnalités dont Idriss Déby Itno, le président tchadien et président en exercice de l’Union africaine, Paul Kagamé, et le chef d’orchestre des AA, Akinwumi Adesina, le président de la BAD.

«L’énergie est le sang de l’économie». Ainsi parla Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD). C’est donc en toute logique que celui qui préside aux destinées de la Banque depuis seulement septembre de l’année 2015 a inscrit, au titre des cinq priorités, le «Top 5», de son mandat, de faire couler ce «sang» dans les veines de toutes les populations de l’Afrique. Car il ne comprend pas que 138 ans après l’invention de l’ampoule électrique par Thomas Alva Edison*, plus de 645 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Et cette pénurie du précieux «sang de l’économie» est l’une des causes principales du retard criard du continent dans la marche mondiale du développement.

Tous les secteurs de la vie sont handicapés par le manque de ce «sang» qui fait baisser le taux de croissance, fait chuter celui de l’éducation, empêche la création d’emplois, rend périlleuses les interventions chirurgicales, etc. Pourtant, constate le président qui aime les nœuds papillons, comme le Zambien Wila D. Mungomba, un de ses prédécesseurs au gouvernail de la BAD (juin 1980 – mai 1985), l’Afrique est riche en ressources énergétiques: «Plus de 10 TW de solaire, 350 GW d’hydroélectricité, 110 GW d’éolien, et un surcroît de 15 GW de géothermique – sans omettre le charbon et le gaz, qui peuvent toujours lui fournir son électricité la moins chère». Et l’énergie étant le moteur qui fait tourner les économies, «l’Afrique doit libérer son formidable potentiel en énergies renouvelables en le conjuguant avec l’énergie conventionnelle pour s’éclairer et s’électrifier», a affirmé le président de la BAD.

A la tribune de la cérémonie d’ouverture des Assemblées 2016, le Tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de l’Union africaine et Edgar Lungu, l’hôte de la rencontre, tout en reconnaissant à leur tour les méfaits de l’anémie énergétique dont souffre le continent, ont apporté tout le soutien des dirigeants africains à l’action de la BAD et de son président.

Le mal est général et mérite une thérapie de choc, et surtout un front régional pour sortir l’Afrique de l’obscurité. Et de ces traitements font partie le «New Deal» pour l’énergie en Afrique, un partenariat entre la BAD, les pouvoirs publics, le privé et des organismes bilatéraux et multilatéraux du secteur de l’énergie. Ce programme révolutionnaire conçu par la BAD a pour ambition, selon le président Adesina, d’«assurer l’accès universel à l’électricité sur le continent africain d’ici à 2025».

Changement climatique

«Sur la terre des merveilles», comme Akinwumi Adesina a qualifié la Zambie, l’impossible n’avait visiblement pas droit de citer. Dans cette logique, l’accès à l’énergie pour tous les Africains à l’horizon 2025 étant en ligne de mire, la lutte contre les effets néfastes du changement climatique sur le continent pouvait également être engagée depuis Lusaka. Ce n’est point une nouveauté dans la vision stratégique de la BAD qui a à cœur d’investir dans un environnement sain pour les populations. C’est ainsi que, selon les prévisions du «New Deal», la BAD qui compte investir, entre 2016 et 2020, «12 milliards de dollars EU et mobiliser près de 50 milliards de dollars de financements publics et privés en faveur d’investissements dans le secteur de l’énergie, s’engage à tripler ses financements climatiques, en les portant à 5 milliards de dollars EU par an à l’horizon 2020, et mobiliser autour de 20 milliards de dollars d’investissements privés et publics au titre d’actions d’atténuation et d’adaptation au changement climatique». Une fois de plus, la volonté politique devrait être au rendez-vous, car, pour Idriss Déby Itno, dans le prolongement des actions de la COP 21, un fonds unique devrait être mis en place au profit de l’Afrique qui est le continent qui pollue le moins mais subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Et ce compte doit être logé au sein de la BAD, a préconisé le président de l’Union africaine.

Jeunes et femmes à l’honneur

Si le «Top 5» ou les cinq priorités de Akinwumi Adesina sont d’éclairer l’Afrique, de nourrir l’Afrique, d’industrialiser l’Afrique, d’intégrer l’Afrique et d’améliorer la qualité de vie des populations en Afrique, la jeunesse et la femme africaines sont également au centre des préoccupations de la BAD.

C’est ainsi que le président de la BAD, tout en disant la fierté de son institution de connaître dans son histoire sa première femme vice-président en la personne de la Tanzanienne Frannie Léautier, n’a pas manqué d’annoncer la mobilisation de plus de trois millions de dollars US au profit des femmes entrepreneurs de l’Afrique.

Le chômage et surtout le phénomène de migration sauvage qui endeuille régulièrement les familles africaines dont nombre d’entre elles périssent dans la Méditerranée, hypothéquant l’avenir de l’Afrique, la BAD entend offrir des perspectives plus reluisantes aux jeunes africains. La Banque a donc saisi l’opportunité des Assemblées de 2016 pour se pencher une fois de plus sur la question. «Emplois pour les jeunes africains-du dividende démographique au dividende économique». C’était l’évènement de grande importance qui a permis à la BAD de mobiliser les décideurs et autres experts autour de l’avenir de la jeunesse africaine.

Cet avenir, le jeune sierra-léonais, Kelvin Do alias DJ Focus, star de la matinée du 24 mai à Lusaka, lors de la cérémonie d’ouverture des AA, le voit sans doute rayonnant, lui qui, à l’âge de 12 ans était déjà un véritable ingénieur. Il est à l’origine de la fabrication, entre autres, de générateurs qui alimentent aujourd’hui en énergie son village et sa propre station de radio. Kelvin qui est devenu son propre employeur et créateur d’emplois pour d’autres jeunes, doit pouvoir faire des émules dans bien d’autres domaines. Et les moyens pour encourager cette jeunesse africaine plus ou moins désespérée pourraient bien venir du Fonds africain de développement (FAD) qui en est à sa 14è reconstitution.

«La quatrième révolution industrielle ne doit pas se faire sans notre continent», est convaincu Akinwumi Adesina pour qui «l’Afrique doit voir grand, agir grand et obtenir de grands résultats».

Par Morin YAMONGBE (à Lusaka)
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