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Sommet mondial humanitaire : Ou comment s’entraider pour tuer l’aide
Publié le mardi 24 mai 2016  |  L`Observateur Paalga




C'est une première qui s’achève aujourd’hui sur les rives du Bosphore. En effet, depuis ce lundi, c’est à Istanbul en Turquie que s’est tenu le sommet humanitaire mondial. Une grand-messe placée sous l’égide des Nations unies et initiée par son secrétaire général himself qui, mine de rien, aura rassemblé quelque 6000 participants venus de 135 pays.

Au programme de ces 48 heures, pas de visites touristiques encore moins de farnienté, mais plutôt des panels, groupes de travail et rencontres en tête-à-tête afin de réfléchir « à une meilleure appropriation des enjeux et des capacités humanitaires par les populations frappées de catastrophes naturelles ou de conflits.

Cela afin de permettre à ceux qui sont au cœur des problématiques humanitaires d’être davantage acteurs et non seulement bénéficiaire de l’aide internationale. » Deux jour donc pour parvenir à mobiliser les Etats autour de ce que d’aucuns qualifient déjà de « transition humanitaire » et qui consistera à réorganiser le fonctionnement de l’aide humanitaire pour plus d'efficacité.

Une initiative aussi noble qu’heureuse, quand on sait qu’à travers le monde le nombre de personnes contraintes soit par la guerre, le terrorisme ou les catastrophes naturelles de tout quitter pour chercher refuge ailleurs, vers cet inconnu lointain devenu plus rassurant qu’un chez soi augmente. Aujourd’hui, ils seraient quelque 125 millions, ces hommes, femmes et enfants qui attendent une aide humanitaire d’où qu’elle puisse venir.

Du grand et du beau monde, la métropole turque en a accueilli à l’occasion de ce sommet. Mais aussi nobles qu’aient été les ambitions de ses organisateurs, des voix discordantes, et pas des moindres, se sont tout de même élevées et même bien avant le début des travaux, comme celle de la très représentative MSF- France (Médecins sans frontières) qui a refusé d’y prendre part, estimant que la montagne aurait de grandes chances d’accoucher d’une souris.

Il faut dire, en effet, que la communauté internationale est coutumière de ces grands raouts retransmis à grands frais à travers le monde. Changements climatiques, population, et bientôt développement durable, les sommets se suivent et génèrent de la part des bailleurs engagements enflammés et promesses mirobolantes qui, pour la plupart, demeurent lettre morte et finissent dans le catalogue déjà bien chargé des bonnes intentions qui immanquablement iront rejoindre le cimetière des bonnes résolutions.

Alors que changera cette nouvelle approche en gestation à Istanbul, surtout pour l’Afrique, constamment traversée par des convulsions douloureuses et sanglantes ? L’Afrique où le flux des réfugiés fuyant les exactions de groupes tels que Boko Haram, les déplacés comme ceux de l’Est de la RDC, du Burundi ou du Soudan du Sud ne cesse d’enfler. Leur tragédie se noue bien loin des frontières européennes actuellement assiégées par ceux qu’il est désormais commun d’appeler « les migrants ».

Pas grand-chose quand on sait que les principaux contributeurs à l’aide humanitaire sont davantage préoccupés par la misère et le désespoir qui désormais frappent à leurs frontières. C’est à se demander si la crise des migrants ne serait pas à l’origine de cette volonté désormais affichée de changer fondamentalement l’esprit de l’aide humanitaire.



H. Marie Ouédraogo
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