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Editorial : balle à terre
Publié le lundi 16 mai 2016  |  Sidwaya




La première semaine de campagne pour les municipales du 22 mai 2016 a été émaillée de deux incidents qu’il faut regretter et condamner avec fermeté. Il s’agit notamment d’attaques du siège d’un parti à Ouagadougou et de celui de la Commission électorale communale indépendante (CECI) à Béguédo. Ces deux fausses notes d’une pêche aux voix globalement civilisée, interpellent tout démocrate invétéré. Nous ne disposons pas encore de tous les éléments objectifs pour situer les responsabilités. En tous les cas, ce rôle échoit à des structures habilitées, notamment les forces de sécurité et la justice de faire toute la lumière sur ces agissements indignes de la démocratie. Leur ampleur, les protagonistes et les mobiles réels, sont autant de pistes à défricher, dans la perspective d’une suite judiciaire. Nous, nous nous en tenons aux faits. Dans les deux cas, il s’agit bel et bien d’incidents confirmés. En matière électorale, il serait irresponsable de vouloir réduire de tels comportements à des épiphénomènes. La sagesse veut que ceux-ci soient considérés comme une piqure de rappel à l’ensemble des Burkinabè que la garde doit être maintenue contre tous les signes avant-coureurs d’une violence quelconque. Les élections couplées du 29 novembre 2015, prédites comme celles de tous les dangers, se sont, certes déroulées sans le moindre accroc. Nous pouvons nous enorgueillir. Mais pour autant, les municipales qui pointent ne sont pas moins passionnées. Le devoir nous impose donc de les gérer avec délicatesse. Le discernement est même davantage requis, dans la mesure où l’on a affaire à des élections locales. Ces consultations électorales ont la spécificité de se dérouler à la base, dans des milieux où la culture démocratique n’est pas la chose la mieux partagée. Conséquence, les rivalités de divers ordres ainsi que les querelles byzantines sont, parfois, maladroitement transposées sur l’échiquier politique. La veille pour minimiser ce type d’amalgame entre l’opposition idéologique et les conflits socio-familiaux est du plein ressort des partis politiques. C’est aux états-majors de ces partis que revient la mission de sensibilisation et de conscientisation de la base, afin de lui inculquer le reflexe républicain. C’est pourquoi, à notre humble avis, les dirigeants politiques feraient œuvre utile à prendre de la hauteur face à des incidents comme ceux survenus à l’arrondissement n°7 de la capitale et à Béguédo. Au lieu de s’illustrer dans un jeu de ping-pong accusateur par médias interposés, ils gagneraient à condamner énergiquement ces comportements et appeler leurs militants à la retenue. Le pays a plus besoin de femmes et d’hommes prêts, en toutes circonstances, à privilégier la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale. Et cela, par l’acceptation des diversités d’options, d’opinions politiques et le rejet de la violence sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs ce que recommande le code de bonne conduite signé par les différents acteurs du processus électoral, à la veille des scrutins passés. La responsabilité de « Nous médias » également est à l’épreuve durant ces moments, somme toute, sensibles de réhabilitation de notre démocratie. Nous ne devrons, en aucun cas, œuvrer à aiguiser d’éventuel esprit revanchard, en nous faisant le relais de discours haineux ou de langage incendiaire. Il faut savoir raison garder.


Par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr
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