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Ngoma Ilboudo, présidente régionale de la FFPM : "La famille est le socle de paix d’une nation"
Publié le vendredi 13 mai 2016  |  Sidwaya




La Journée internationale des familles sera célébrée le 15 mai 2016 sous le thème « Familles, une vie saine et un avenir durable ». Cette commémoration sera marquée par la tenue de la 3e édition du festival mémorial d’ascension, d’hommage et d’héritage pour la paix et l’unité au Burkina Faso. Mau Ngoma Ilboudo, la présidente régionale de la Fédération des femmes pour la paix mondiale, structure organisatrice du festival, revient sur les objectifs de l’activité.

Sidwaya(S) : Comment est venue l’idée d’une Journée internationale des familles ?

Mau Ngoma Ilboudo (M.I): L’initiative ne vient pas de nous. Le 15 mai a été décrété par les Nations unies comme Journée internationale des familles. La Fédération des femmes pour la paix mondiale participe à la célébration de cette journée pour encourager et soutenir les Nations unies. En effet, nous sommes convaincus que la famille est le socle de l’amour et de la paix. C’est la raison pour laquelle nous voulons nous y focaliser en vue d’impliquer nos familles dans la consolidation de la paix afin d’engendrer une nation de paix.

S. : Quel est le type de famille que magnifie cette Journée du 15 mai ?

M.Y : En général, lorsqu’on parle de la famille, il y a l’homme, la femme et les enfants. Mais il y a aussi Dieu. Certains Africains parleront des ancêtres. Il y a toujours un aspect invisible de la famille que l’on occulte. Or, la famille en question ici est celle qui travaille en partenariat avec l’invisible en vue de réaliser un monde de paix. Cette conception est certes difficile à comprendre, mais c’est une nouvelle vision de la paix, une nouvelle façon de faire la paix. En nous basant seulement sur le physique, nous ne pouvons pas vivre en paix. Nous devons aussi valoriser l’aspect spirituel de l’être. C’est la raison pour laquelle nous voulons célébrer la Journée internationale des familles avec nos parents qui sont morts, c’est-à-dire les victimes de l’insurrection populaire, du putsch manqué, des attaques terroristes,etc., mais aussi avec les ambassadeurs de paix qui ont travaillé durement pour la cause de la paix et qui ne sont plus de ce monde.

S. : Vous avez initié une soirée pour promouvoir la paix. En quoi va-t-elle consister?

M.Y : Nous allons rendre hommage aux victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014, du putsch manqué et des attentats terroristes. Nous exposerons les photos des victimes et des ambassadeurs de paix. Ce sera aussi l’occasion de réfléchir à la famille, ce qu’elle représente et ce qu’elle est censée accomplir comme mission pour bâtir une nation de paix. En outre, nous mettrons un point d’honneur à sensibiliser les familles à leur rôle d’éducateur afin qu’elles assument leur responsabilité. Les cas de prostitution dans nos établissements d’enseignement sont la preuve que nos familles sont désarmées. Des outils nécessaires leur seront donc présentés afin qu’elles puissent accomplir pleinement leur mission d’éducateur. Il y aura des messages forts de paix et d’éducation qui seront livrés par d’éminents leaders religieux. La soirée connaîtra aussi la distinction d’ambassadeurs de la paix. Elle sera placée sous le haut patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et le parrainage du ministre en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré.

S. : Quel est l’intérêt de ce festival pour les familles des victimes ?

M.Y : En organisant ce festival, nous voulons rendre hommage aux victimes et par ricochet consoler leurs familles. Un être humain est fait de corps et d’esprit. Le corps a une durée de vie limitée sur la terre. Quand le corps disparaît, l’esprit, lui, demeure dans la famille. C’est donc dire que la personne continue à vivre à travers son esprit.

S. : En quoi cette initiative va-t-elle contribuer à promouvoir la paix au Burkina Faso ?

M.Y : Comme je viens de le dire, l’homme est à la fois physique et spirituel. Les victimes à qui nous rendons hommage n’ont plus de corps, mais leur esprit est présent. A travers leur être spirituel, ils peuvent nous influencer positivement de la même manière que les mauvais esprits poussent certaines personnes au mal. Nos victimes sont des esprits bienfaiteurs qui peuvent apporter la paix dans notre pays.

S. : Comment promouvoir la paix au Burkina Faso, un pays secoué ces deux dernières années par des crises sociopolitiques ?

M.Y : La famille est le socle de paix d’une nation. Nul ne peut évoquer un Burkina Faso de paix sans prendre en compte la famille. Nous sommes parvenus à une phase cruciale où nos familles ont besoin d’être formées à la culture de la paix. Lors du festival, nous allons lancer une session de formation qui concernera toutes les 13 régions du « pays des Hommes intègres ».

S. : Avez-vous avez un message particulier à l’endroit de la population burkinabè ?

M.Y : Providentiellement, les femmes sont appelées à jouer un rôle primordial dans la réalisation de la paix dans le monde et au Burkina Faso. Elles doivent jouer leur partition. Car la paix a, au préalable, besoin d’une éducation à la paix. Nous devons mettre l’accent sur l’éducation familiale. Toutes les institutions doivent fonctionner sur le modèle de la famille. Il faut ramener nos valeurs familiales à leur stade initial, reconstruire nos familles et revoir notre manière de concevoir le mariage. Nous allons former les jeunes, notamment sur comment se tenir en société. Nous restons, en effet, convaincus que les problèmes de toute nation sont liés à 80% aux relations hommes-femmes. Le 11 mai 2016, nous allons lancer l’éducation à la paix de 30 000 jeunes. Nous gardons l’espoir que l’impact sera significatif.

Interview réalisé par Nadège YAMEOGO
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