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Discours sur la situation de la Nation : Paul Kaba Thièba demande un sacrifice au peuple
Publié le lundi 9 mai 2016  |  Sidwaya
Situation
© Assemblée Nationale par Raïssa Compaoré
Situation de la nation : le Premier ministre prononce son premier discours
Vendredi 6 mai 2016. Ouagadougou. Assemblée nationale. Le Premier ministre Paul Kaba Thièba était devant les députés pour prononcer son premier discours sur la situation de la nation




Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a présenté, le vendredi 6 mai 2016, à l’Assemblée nationale, la situation de la Nation conformément à l’article 109 de la Constitution burkinabè. Durant deux heures, le chef du gouvernement a décrypté la situation nationale au plan politique et socioéconomique.

Trois mois après son premier passage (le 5 février 2016) à l’Assemblée nationale pour présenter sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était à nouveau devant la représentation nationale, le vendredi 6 mai 2016, cette fois pour présenter la situation de la Nation. Pendant deux heures, il a fait le bilan de ses quatre mois passés à la tête du gouvernement, et ce, dans divers domaines de la vie du pays. Abordant en premier lieu la politique nationale et le fonctionnement des institutions, Paul Kaba Thiéba a noté que son gouvernement poursuit la mise en place des institutions de l’Etat. A titre d’exemple, il a évoqué l’installation du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), le 22 mars 2016. « Toutes les dispositions ont été prises pour garantir la transparence et la crédibilité des élections municipales du 22 mai 2016 », a par ailleurs rassuré le chef du gouvernement tout en indiquant que les structures décentralisées auront bientôt des responsables démocratiquement élus.

Appliquer la loi dans sa rigueur

La réforme constitutionnelle est également en marche avec l’adoption du décret portant institution de la commission constitutionnelle, foi de Paul Kaba Thiéba. «Celle-ci dispose de 60 jours pour déposer un avant-projet de Constitution pour la 5e République qui sera soumis à un référendum », a-t-il précisé.
Au plan sécuritaire, les violences ayant conduit à la destruction des biens publics et privés dans plusieurs localités du pays telles que Diapaga, Nagaré, Fada N’Gourma et tout récemment à Dédougou, ont été condamnées par le gouvernement. « Nous avons pris des mesures appropriées pour rétablir l’ordre public, maintenir le dialogue et créer les conditions pour l’application de la loi dans toute sa rigueur », a martelé le Premier ministre. L’exécutif dit œuvrer pour la résolution des grands défis du ministère en charge de la justice à travers une remise à niveau des modes opératoires de l’appareil judiciaire et un renforcement du suivi et du contrôle des services. La lutte contre les crimes économiques et de sang est aussi une des préoccupations du gouvernement, a souligné Paul Kaba Thiéba. Selon lui, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a produit des rapports qui ont mis en évidence de nombreuses situations susceptibles de constituer des cas d’irrégularité, des fautes de gestion, voire des malversations financières. « Le gouvernement veillera à la mise en œuvre des recommandations relevant de sa compétence, notamment le recouvrement des fonds et le cas échéant, les sanctions disciplinaires », a-t-il insisté.

Une baisse de 3 milliards de F CFA de recettes

Concernant le volet économique, M. Thiéba, a rappelé l’environnement économique et budgétaire très fragile dans lequel son gouvernement est arrivé aux affaires. Le taux de croissance économique, estimé à 4,4% en 2015 est inférieure au taux de croissance moyen enregistré au cours des dix dernières années (5,5%), a expliqué-t-il. « Les recettes fiscales ont connu une baisse de 3 milliards de F CFA d’une année à une autre. Pendant ce temps, le ratio mesurant les dépenses courantes sur les recettes fiscales indique un taux de 103% en 2015 contre 94% en 2014, soit une augmentation de 09 points », a reconnu le Premier ministre. Ce qui lui fait dire que la situation est susceptible de se dégrader davantage en 2016 avec la prise en compte des engagements non budgétisés pris par la Transition et la subvention de l’Etat à la filière coton d’une valeur de 21 milliards de francs CFA. Face à ce tableau peu reluisant, le chef du gouvernement dit avoir pris des mesures pour relever le défi. Ce sont entre autres, l’adoption de la loi de finances rectificative, les efforts consentis pour une amélioration du recouvrement et une meilleure maîtrise de l’assiette fiscale.

Ziga II comme solution à la pénurie d’eau

Dans le secteur agricole, le gouvernement Thiéba a annoncé l’aménagement de 20.000 ha de périmètres et de bas-fonds pour 2016 et 2017 au profit des producteurs. A en croire le chef du gouvernement, les acteurs du monde rural bénéficieront d’intrants et d’équipements à des prix subventionnés. « 4000 tonnes de semences améliorées, 16000 tonnes d’engrais, 11000 charrues et accessoires et 6000 animaux de trait ont été prévus», a-t-il indiqué tout en précisant que ces actions seront accompagnées par un appui-conseil ciblé et rapproché. Comme il fallait s’y attendre, la question de pénurie d’eau potable dans la capitale et dans les autres régions n’a pas été occultée dans le discours du Premier ministre. La vision gouvernementale à long terme, a laissé entendre Paul Kaba Thiéba, repose sur la prospection des nappes phréatiques et l’achèvement de la phase II de Ziga qui permettra de faire face à la demande en eau de la ville de Ouagadougou et de ses environs, jusqu’à l’horizon 2030. Mais en attentant, le gouvernement propose comme mesures urgentes, la réhabilitation de forages dans les zones en crise, la distribution d’eau par des citernes et la distribution alternée de l’or bleu toutes les 12 heures.

33 nouveaux CSPS en 2016

Pour faire face aux effectifs pléthoriques au niveau de l’éducation, le gouvernement a annoncé la construction d’infrastructures pour ce mois de mai 2016. Il s’agit notamment de 10 blocs de 2 classes pour le préscolaire, la normalisation de 160 écoles sous paillotte, 201 nouveaux Collèges d’enseignement général (CEG), 29 lycées, 5 centres de formation technique et professionnelle, 2 lycées professionnels et 2 lycées scientifiques. Au niveau de l’enseignement supérieur, il est prévu, entre autres, l’achèvement d’un bâtiment pédagogique au centre polytechnique de Dédougou, la construction de 2 amphithéâtres de 750 places chacun à l’Université de Koudougou et à l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso et l’installation d’internet à haut débit dans toutes les universités publiques et à l’Institut des sciences. Au plan sanitaire, Paul Kaba Thiébà a promis en 2016 la construction de 33 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et la transformation de 23 CSPS en centres médicaux. Il a, par ailleurs, fait le point sur la mise en œuvre des mesures de gratuité des soins au profit des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. « 203.547 enfants, 20.988 femmes enceintes, 16.048 accouchements et 311 césariennes ont été pris en charge gratuitement », s’est réjoui le chef du gouvernement.
Paul Kaba Thiéba a rappelé pour clore son discours que les actions gouvernementales au cours de ces quatre mois ont été conditionnées par la situation économique et financière fragile héritée du gouvernement de la Transition. Toutefois, il a relevé que la mise en œuvre prochaine du Plan national de développement économique et social (PNDES) en remplacement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) permettra de mieux planifier sur le quinquennat, les politiques sectorielles découlant des engagements du président du Faso.

Abdoulaye BALBONE


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