Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Situation de la Nation: des députés réagissent au discours du Premier ministre
Publié le samedi 7 mai 2016  |  FasoZine
Situation
© Autre presse par Assane Ouédraogo
Situation de la nation : le Premier ministre prononce son premier discours
Vendredi 6 mai 2016. Ouagadougou. Assemblée nationale. Le Premier ministre Paul Kaba Thièba était devant les députés pour prononcer son premier discours sur la situation de la nation




L’article 109 de la Constitution, en son alinéa 2, stipule que «le Premier ministre expose directement aux députés la situation de la Nation lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale. Cet exposé est suivi de débats et ne donne lieu à aucun vote ». Conformément à la loi fondamentale, la parole a été donnée aux députés des cinq groupes parlementaires de l’Assemblée nationale pour des questions d’éclaircissement après le discours sur la situation de la Nation prononcé ce vendredi 6 mai 2016 devant les députés de la 7e législature. C’est après les différentes interrogations que le Premier ministre a répondu aux questions de la représentation nationale.

Le groupe parlementaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a eu droit à 30 minutes, celui de l’Union pour le progrès et le Changement (UPC), 20 minutes. Le groupe parlementaire du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) et Burkdlim ont eu chacun 15 minutes pour poser leurs questions et celui de Paix justice et réconciliation nationale, 10 minutes.

Les différentes questions ont porté quasiment sur tous les domaines abordés lors de son discours : politique, économique, infrastructures, sécurité, justice et santé etc.

« Ma priorité à la tête du gouvernement était de retrouver l’équilibre financier du pays. (…) On ne va pas s’endetter pour distribuer des salaires. Si l’Etat s’endette c’est pour créer des richesses. Il ne faudrait pas s’endetter pour consommer. On ne peut bâtir une nation sans sacrifice », a laissé entendre Paul Kaba Thiéba en ce qui concerne la morosité actuelle de l’économie du pays.

Quant à l’aspect judiciaire, il a indiqué ne pas vouloir commenter des décisions de justice. Néanmoins il a affirmé que les questions d’annulations des mandats d’arrêt de Guillaume Soro et de l’ancien président Blaise Compaoré, entre autres, et de leurs éventuelles reprises ne le concerne pas en vertu de la séparation des pouvoirs. «Tous cela, je l’apprends comme vous à la radio, à la télévision et dans les journaux», a-t-il dit.

Répondant aussi à une question d’un député du groupe CDP sur la détention des personnalités de l’ancien pouvoir qui serait d’ordre politique, il a déclaré qu’aucun détenu n’est l’est pour motif politique. Il a exhorté à avoir confiance à la justice.

Quant au domaine de la santé, il estimé que la gratuité des soins visaient à lever les obstacles des barrières financières à la santé. Pour lui, cela constituait un frein pour bon nombre de personnes à l’accès de soins de qualité. Des dispositions ont été prises, a-t-il fait savoir, pour corriger les insuffisances.

Par ailleurs quant à la grogne sociale quasi permanente, il a déclaré que l’Etat ne peut pas tout faire dans ce contexte économique difficile : « Trop de grève par ci, par là. On ne peut construire un pays sans un minimum de sacrifices ».

A la fin de la séance, trois députés se sont prononcés sur ce premier exercice accompli par Paul Kaba Thiéba

Alphonse Nombré, député du groupe parlementaire CDP (opposition) : «Si vous observez bien ce qu’il a avancé, vous verrez que ce sont des projets annoncés pour 2016. Ce n’est que la continuité de notre programme. Il ne faut pas tourner en rond. Peut être que l’exécution de leur programme va commencer en 2017. Sinon les projets qui sont annoncés font partie de notre programme. Lesdits projets, non seulement les financements sont acquis mais ce sont des projets qui étaient dans notre programme».

Alexandre Sankara du groupe parlementaire Burkdlim (majorité): «D’abord, il faut dire que c’est un exercice constitutionnel prévu par l’article 109 de notre Constitution. C’est aussi un exercice difficile pour un Premier ministre qui vient d’arriver. Qu’à cela ne tienne, je pense qu’il a satisfait à l’exercice avec tact. C’est deux niveaux qui ont retenus mon attention. Première chose: le secteur de l’eau. Cela est situation difficile pour les Ouagalais et le Premier ministre a promis qu’en 2017, le calvaire va prendre fin avec la construction de Ziga II. Mais en attendant, des mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement à travers la construction de bornes fontaines dans les quartiers et le ravitaillement des populations par des citernes. La deuxième chose qui a retenu mon attention, c’est la construction des infrastructures routières dans les provinces et au niveau de la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, le Premier a dit que nous sommes à 4,4% de taux de croissance ce qui n’est pas du tout rose. Mais cela est dû à la situation politique et sociale que nous avons vécue. Il a annoncé aussi sur le plan économique de grandes réformes pour relancer l’économie avec, notamment, l’adoption du Programme national de développement économique et social qui va permettre de booster le taux de croissance et d’améliorer les conditions de vie des populations. Je pense que nous sommes sur le bon chemin mais on va juger le maçon sur le pied du mur».

Ousseini Tamboura du groupe parlementaire MPP (majorité) : «Dans son discours, il a abordé tous les secteurs de la Nation. Aussi il fait la pédagogie de ce que son gouvernement a fait en quatre mois. Des actions fortes et appréciables ont été signalées. Sur chacune des difficultés rencontrées par secteur, il a donné des perspectives et ce que le gouvernement attendait mettre en œuvre pour faire face à ces difficultés. Donc sur ce plan, je dirai que c’est très appréciable. Nous avons aussi noté des choses très concrètes comme ceux sur la santé, avec la mesure de gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Nous avons noté un engagement très fort sur la question des routes. Il a annoncé la construction de la route Kongoussi-Djibo, de celle Dédougou-Tougan. Dans le domaine social, il a aussi rappelé la sensibilité du gouvernement sur la question du dialogue social. (…) Dans l’ensemble nous sommes très satisfaits au niveau de notre groupe parlementaire. Et nous l’encourageons véritablement à réaliser les engagements qu’il a pris devant les représentants du peuple».

Dimitri Kaboré
Commentaires