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Dédougou: fronde populaire contre la gendarmerie après le décès suspect d’un présumé voleur
Publié le mercredi 4 mai 2016  |  AIB
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© Autre presse par D.R
La mort d`un jeune gardé à vu a été à l`origine d`une manifestation, le 3 mai 2016 à Dédougou (250 km de Ouagadougou) dans la province du Mouhoun, au cours de laquelle des domiciles de deux responsables de la gendarmerie ont été incendiés




Dédougou,-Des manifestants en colère ont incendié mardi, des biens appartenant à des gendarmes, coupables selon eux, d’avoir provoqué la mort d’un présumé voleur, a appris l’AIB.

Les manifestants se sont d’abord rendus à la brigade de gendarmerie pour demander des explications sur les circonstances du décès de Salif Bocoum, intervenu dans la nuit de lundi à mardi au CHR de Dédougou.

Pour les plaignants, le suspect serait décédé suite à des sévices infligés par des éléments brigade où il était incarcéré depuis le 27 avril 2016.

Après avoir été repoussés à coup de gaz lacrymogènes, ils se sont repliés sur les concessions qui abritent des gendarmes.

Selon la gendarmerie, «ces manifestants se sont rendus coupables du saccage des domiciles privés du commandant de la Brigade de recherche et de son adjoint et de la destruction de leurs biens personnels».

Le commandant de groupement de gendarmerie départementale de Dédougou, Jean-Marie Kombasséré, a assuré que la victime n’a pas subi de sévices corporels.


Des versions divergentes sur la mort de Salif Bokoum

«Hier nuit (ndlr lundi 2 mai 2016), les éléments m’ont appelé aux environs de 20 heures pour me dire que le nommé Salif faisait des convulsions qui ont nécessité son évacuation à l’hôpital. Moi-même je me suis rendu à l’hôpital avec la famille qui a été informée de la situation. Mais malheureusement, aux environs de 3 heures du matin dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 mai 2016, il a rendu l’âme», a relaté Jean-Marie Kombasséré.

C’est une autre version qu’un des membres de la famille, Djibril Sidibé, qui était au chevet du défunt donne:«Si l’on voit le corps, tout porte à croire qu’il a subi des sévices corporels. Le cou et l’un de ses côtés étaient enflés. Il n’arrivait même pas à respirer. Aussi, il y avait du sang dans ses selles quand il a été admis à l’hôpital. Donc au vu de ces éléments, je reste convaincu qu’il a été tabassé», a décrit M. Sidibé.

Pour le médecin-chef des Urgences, Abdoul Salam Eric Tiendrébéogo, le patient est arrivé dans «un état piteux», voire comateux et la cause de son décès pourrait être dû à «un syndrome infectieux».

«Il faut reconnaître que la victime est arrivée dans un état piteux selon ce qu’il m’a été rapporté. Il était dans un coma. Il souffrait d’un syndrome infectieux, il faisait une forte fièvre. Maintenant, est-ce que ce syndrome est dû à un traumatisme ou à une infection qu’il trainait avant d’arriver dans nos services? Je ne saurais le dire. Seule une autopsie peut nous permettre d’en savoir plus. Toujours est-il que l’infirmier de garde dit n’avoir pas constaté des lésions de traumatisme sur le corps qui pourraient attester qu’il a été passé à tabacs», a expliqué Dr Tiendrébéogo.

Salif Bocoum avait été interpellé le 27 avril, après le cambriolage dans la nuit du 18 au 19 avril du domicile du chef de brigade, Jean-Marie Kombasséré, absent au moment des faits.

Des ordinateurs, des clés USB, un disque dur, des effets d’habillement ont été emportés par les présumés délinquants interpelés, a indiqué M. Kombasséré.

Les frondes contre la gendarmerie se sont multipliées ces derniers temps au Burkina.

Le 30 avril dernier, des manifestants ont incendié au sein de la brigade de Ziniaré (Nord-est) un car qui avait fauché mortellement un motocycliste.

En mi-mars, une foule en furie avait saccagé les locaux de la gendarmerie à Cinkansé (près de la frontière avec le Togo) et tué un présumé assassin que les pandores refusaient de leur livrer.


kf-taa/ss


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