Les villes de Kaya et Korsimoro dans la région du Centre-Nord et Zam, Mogtédo et Zorgho dans le Plateau central, ont vécu, du 17 au 21 mai, au rythme de la caravane stop excision 2013. Organisée par l’association Jeunesse unie pour l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF) en partenariat avec le Réseau africain jeunesse santé et développement (RAJS/BF), cette caravane a permis de toucher plus de 6 500 personnes en cinq jours. L’initiative qui est à sa deuxième édition, a bénéficié du soutien financier du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) à travers le programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’accélération de l’élimination de la pratique de l’excision.
La lutte contre la pratique de l’excision connaît un élan nouveau et prometteur ces deux dernières années avec l’engagement de la jeunesse. En effet, après le Centre-Ouest en 2012 c’est au tour des régions du Centre-Nord et du Plateau central d’accueillir la caravane stop excision. Pendant cinq jours, la cinquantaine de jeunes caravaniers ont parcouru les communes de Kaya et Korsimoro dans le Sanmatenga et celles de Zam, Mogtédo et Zorgho dans le Plateau central pour sensibiliser les populations aux méfaits de l’excision à travers des activités de sensibilisation de proximité, des ateliers de plaidoyer, des théâtres-fora, des projections vidéos, l’installation de clubs de jeunes et un concert géant sur un car-podium. Ce fut l’édition de la confirmation et surtout une belle expérience pour la cinquantaine de jeunes caravaniers qui ont marqué, de façon indélébile, leur passage dans les communes traversées à travers les sensibilisations de proximité qu’ils ont réalisées.
La jeunesse, un atout majeur et un partenaire dynamique et sûr pour l’atteinte de la tolérance zéro à l’excision
Les ateliers de plaidoyer ont été également dans toutes les localités, une tribune d’échanges ouverts et francs avec plus d’une centaine de leaders coutumiers, religieux, administratifs et politiques qui se sont engagés à soutenir les activités des jeunes. L’apothéose fut le grand concert organisé à Zorgho et qui a mobilisé les autorités politiques et administratives de la province et des milliers de personnes qui ont communié avec les artistes invités. Ce concert que d’aucuns ont qualifié d’« inoubliable » a été marqué par la prestation d’une troupe théâtrale de Zorgho et le célèbre groupe "Génération 2000" sur l’excision tandis que des artistes comme Ali Veruthey, CS Bazaro, Kenzy, Kounandy, pour ne citer que ceux- là, mettaient l’ambiance. Au total, plus de 6 500 personnes ont été touchées par les activités.Plus que le thème de la Journée nationale de lutte contre l’excision dont la commémoration a eu lieu le 21 mai dernier à Zorgho, ce thème dénote d’une volonté de l’Etat burkinabè et des Partenaires techniques et financiers (PTF) de mettre désormais les jeunes au cœur de l’action pour l’atteinte de la tolérance zéro à cette pratique. Connue pour son dynamisme, sa fougue et sa curiosité, la jeunesse constitue un atout majeur pour faire avancer la lutte contre la pratique de l’excision. La présence du ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Basga Emile Dialla à l’étape de Kaya est sans doute une preuve du soutien de l’Etat burkinabè à cette initiative. Mais l’actrice principale de la matérialisation de cette vision n’est autre que l’actuelle secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), Bernadette Bonkoungou, qui a œuvré afin d’inscrire cette activité dans l’agenda des partenaires et qui ne cesse de plaider la cause de la jeunesse à chaque occasion. L’espoir est donc permis qu’au regard des résultats probants de cette édition, les partenaires techniques et financiers vont accorder plus d’attention aux actions des jeunes et surtout renouveler leur soutien au projet de caravane pour un meilleur impact en 2014.
