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Affaire de parcelle à Bilbalogho : «les Yanogo avaient pourtant demande six mois pour quitter la cour » (Sibiri Tiendrebeogo, militaire à la retraite)
Publié le vendredi 22 avril 2016  |  L`Observateur Paalga




Suite à l’article intitulé « Bilbalogho : «On veut nous forcer à quitter la cour de notre papa» (Idrissa Yanogo, ébéniste) », paru dans nos colonnes le mardi 19 avril 2016, Sibiri Tiendrébéogo, militaire à la retraite et frère aîné de Séni Tiendrébéogo (qui a vendu la parcelle), est sorti de son silence pour nous livrer sa version des faits. Le terrain de la discorde appartiendrait bel et bien à son défunt père, Abdoulaye Kuiliga Tiendrébéogo, dont lui et ses frères sont les ayants droit. Mais selon l’homme, Idrissa Yanogo fait de la délation après avoir épuisé tous les recours juridiques possibles. Explications.


Idrissa Yanogo et ses frères revendiquent la propriété de la cour, arguant qu’elle fait partie du patrimoine de leur défunt père. Ils accusent votre frère cadet, Séni Tiendrébéogo, d’avoir dérobé le Permis urbain d’habiter (PUH) pour en faire un autre. Comment cette affaire a-t-elle débuté ?


Notre père était un ancien garde républicain. Il avait acheté la parcelle à un chauffeur de la mission catholique, pour la somme de 42 000 F CFA. Il possédait un moulin, et a fait venir du village son frère, Tiraogo Ousmane Yanogo (père d’Idrissa), pour faire de lui un meunier. Quelque temps après, papa a été affecté à Bobo-Dioulasso, laissant le soin à son petit frère de s’occuper de sa parcelle. Mais en 1957, il a quitté ce bas monde. La famille s’est alors réunie autour de Tiraogo Ousmane et d’Adama Yanogo, lui aussi un frère qui se trouvait avec papa dans la ville de Sya et s’occupait de son étalage au marché. La famille a décidé que la tutelle des enfants, mineurs que nous étions, revenait au premier d’entre eux, qui devait également s’occuper de la pension du vieux et des autres biens.

Jusqu’à ce que nous soyons grands, le tuteur n’a pas été capable, ne serait-ce qu’un seul jour, de nous dire ce que notre papa nous avait légué comme biens. Après le décès de notre père, le vieux Tiraogo Ousmane a établi le document en son nom. Un bras de fer s’est engagé entre eux lorsque mon défunt petit frère l’a appris, et c’est le dénommé Adama Yanogo qui a dû venir de Bobo-Dioulasso pour lui dire de laisser tomber. Mais après le décès, en 1988, de Tiraogo Ousmane, mon frère a voulu qu’on remette la parcelle au nom de notre géniteur, par souci d’équité. Il a récupéré le PUH, appelé Adama Yanogo et un certain Ambroise, qui ont salué l’initiative, puis le transfert a eu lieu. Cela s’est fait en 1991. Or, la parcelle a été vendue en 2003. Alors, pourquoi est-ce seulement maintenant que les Yanogo contestent la validité du PUH ?

Vos parents respectifs étaient des frères, pourtant ils portaient des noms différents. Comment cela s’explique-t-il ?

En fait, nous sommes tous des Yanogo. Seulement, notre père a pris le nom Tiendrébéogo lorsqu’il est parti à la guerre. Les filles ont toujours porté le nom Yanogo, et nous sommes les deux seuls, Séni et moi, à porter le nom Tiendrébéogo.

Vos contradicteurs disent que vous êtes allés à la mairie, au cadastre, à la voirie, chez un vieillard du nom de Norbert Ouédraogo… et que, de toutes ces démarches, il est ressorti que les ayants droit de la parcelle sont bel et bien les Yanogo. Que répondez-vous à cela ?

Le vieux Norbert Ouédraogo était le maire. C’était lui, le président du Tribunal populaire de conciliation (TPC), qui a signé le transfert du Permis urbain d’habiter, en 1991. J’étais présent le jour de la rencontre, et c’est même moi qui avais informé le maire qu’on avait un témoin qui avait pris l’argent de la main de notre papa pour acheter la parcelle. J’ai demandé une semaine pour faire venir cette personne, qui a accepté de témoigner. Nous avons alors proposé 2,5 millions de F CFA aux Yanogo pour qu’ils s’établissent ailleurs, mais ils ont refusé. Par la suite, le vieux Norbert Ouédraogo nous a appelés pour dire que c’était peut-être la somme d’argent que nous leur avions proposée qui n’était pas suffisante.

Nous avons donc doublé la mise, à 5 millions de FCFA, mais ils ont souhaité que l’on amène quelqu’un du domaine pour diviser la parcelle en deux. Pour nous, si nous les ménagions, c’était juste pour maintenir les liens familiaux, mais cela ne voulait pas dire que nous avions tort. Devant leur obstination, nous avons fini par leur dire qu’ils pouvaient aller où ils voulaient s’ils estimaient avoir raison. Ils nous ont assignés en justice, et partout où nous sommes passés, ils ont été déboutés. C’est donc en désespoir de cause qu’ils racontent tout ce que nous avons entendu. Le nouveau PUH de 1991 annule celui qui avait été établi en 1961.

Ils peuvent bien le détenir, mais il n’est plus valable. Après ces démarches dans les tribunaux, les Yanogo ont souhaité qu’on leur accorde six mois pour quitter la cour, mais notre avocat a proposé trois mois, et c’est finalement ce qui a été décidé. Nous étions le 9 décembre 2014. Ils devaient donc quitter la cour au plus tard le 9 mars 2015, en nous versant la somme de 500 000 F CFA. Comme ils étaient incapables de payer, nous avons choisi de laisser tomber l’amende financière.

Idrissa Yanogo dit qu’une décision de justice est attendue pour le 11 mai prochain. Pourquoi ne pas attendre alors le verdict avant d’agir de la sorte ?

Ils nous ont de nouveau assigné en justice, mais quelle que soit la décision qui en sortira, elle ne remettra pas en cause les autres décisions qui avaient été rendues. Je pense que c’est pour gagner du temps. Ils font du dilatoire, alors que la procédure de justice a été engagée depuis 2004 devant les tribunaux. Cinq jugements ont été rendus, mais aucun ne l’a été en leur faveur. Il existe même un document du procureur qui stipule qu’au nom du peuple burkinabè, ils doivent quitter les lieux. La gendarmerie ne fait que son travail en mettant la sanction à exécution.



Aboubacar Dermé (Stagiaire)
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