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Léonce Diarra: «Je ne vais pas passer par quatre chemins: le tourisme se porte très mal au Burkina»
Publié le jeudi 21 avril 2016  |  FasoZine




Au soir du 15 janvier 2016, date à laquelle la ville de Ouagadougou a été frappée par une attaque djihadiste, de nombreux secteurs d’activités, parmi lesquels celui du tourisme, ont pris un coup. Trois mois après cette épisode noir, quelle visage présente cette branche contribuant à l’essor socioéconomique d’une nation ? Pour en savoir davantage, nous avons interrogé Léonce Diarra, président de l’Association des professionnels de voyages et de tourisme au Burkina Faso.

Fasozine: Comment se porte le tourisme au Burkina Faso après le désastre survenu à Ouagadougou le 15 janvier dernier?

Léonce Diarra: Je ne vais pas passer par quatre chemins pour vous dire que le tourisme se porte très mal. Il convient de rappeler que, déjà, nous étions dans une situation pas terrible avant l’attentat. Mais j’avoue que, depuis le 15 janvier dernier, les choses vont de mal en pis. Ne se sentant donc pas en sécurité après ce triste évènement survenu dans la capitale burkinabè, la majorité des opérateurs, qui avaient déjà réservé des séjours au Burkina Faso, ont quasiment annulé leur venue sur le sol burkinabè.

Au regard de cette situation désastreuse que vit le tourisme national, que comptez-vous faire de façon concrète ?

Je tiens à signaler que nous essayons de voir dans quelles mesures booster ce secteur. Puisque cela s’impose à nous dans la mesure où le Burkina Faso est un tremplin par lequel passe l’ensemble des touristes pour rallier d’autres capitales africaines. Alors face à une telle situation, nous sommes en train de voir dans quelles conditions relancer les choses dans ce secteur.

A quel type de mesures pensez-vous concrètement?

Un accent particulier sera mis sur le développement du tourisme intérieur. Cette stratégie vise à emmener les Burkinabè à connaître eux-mêmes leur pays. Nous avons constaté malheureusement que la quasi-totalité des Burkinabè ne connaissent pas leur pays. Les gens préfèrent se rendre à l’étranger en vacances, alors qu’au Burkina Faso, nous avons des sites qui sont assez formidables. Ce sera l’occasion pour nous, professionnels de voyage et de tourisme du Faso, d’entreprendre des démarches pour permettre aux nationaux de se rendre dans les villes de l’intérieur à la découverte des merveilles du pays. Et même faire découvrir notre capitale par exemple. Vous savez, Ouagadougou est tellement belle que je suis convaincu que peu de gens, qui habitent pourtant la capitale où qui s’y rendent fréquemment, ne savent même pas que cette ville regorge de nombreux sites qui valent le coup d’œil.

Au lendemain de l’attaque djihadiste sur l’avenue Kwamé N’Krumah le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour la sécurité des établissements hôteliers. Quelle appréciation faites-vous de cette démarche?

Le souci majeur aujourd’hui est de rassurer les potentiels visiteurs étrangers du Burkina Faso quant à l’aspect sécuritaire. Il est vrai que pour cela, l’Etat a essayé de prendre des mesures de sécurité dans les complexes hôteliers, les gares et autres lieux publics. Personnellement, je salue cette initiative même si j’estime qu’elles ne sont pas suffisantes. Il faut reconnaitre qu’on ne peut pas demander plus à l’Etat, qui, du reste, ne peut pas déployer tout un dispositif dans toutes ces différentes structures. C’est pourquoi, je pense que chacun d’entre nous gagnerait à s’organiser comme il peut pour sécuriser d’abord ses travailleurs et ses clients.

Comment entrevoyez-vous l’essor touristique de notre pays ?

Le volet culturel et touristique occupe une place de choix à l’échelle nationale voire même au-delà. Malheureusement, quand il s’agit de parler de cette branche, nous, en tant qu’acteurs, nous constatons que dans les faits ce n’est pas palpable. Ce ne sont que des discours qui sont prononcés. C’est alors que, pour une meilleure visibilité et un mieux-être du tourisme, au plan national, il revient à tous les acteurs intervenant dans ce de domaine de travailler main dans la main, qu’ils soient du privé ou du public. Une chose qui en réalité constitue le présage d’une disposition visant à rendre possible la destination Burkina Faso. Et cela, passe notamment avec l’aide du ministère de tutelle, qui à mon égard, fait d’énormes efforts en la matière.

Guy Serge Aka
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