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Accusations contre Le Balai citoyen : Etienne Traoré se pose en avocat-défenseur
Publié le mercredi 20 avril 2016  |  Autre presse
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© aOuaga.com par A.O
Le mouvement Le Balai citoyen a animé une conférence de presse le 8 avril 2016 à Ouagadougou sur les 100 premiers jours du nouveau président du Faso




"Tout mon soutien au Balai Citoyen!". Tel est le titre initial de ce texte de l'enseignant d'université et homme politique Etienne Traoré relatif au mouvement Le balai citoyen qui est accusé d'accointances présumées avec l'ancien Premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, lui même soupçonné de deals de parcelles dans le quartier chic de Ouaga 2000.

Je n'ai pas toujours approuvé les propos et gestes du Balai Citoyen, mais je l'ai défendu chaque fois qu'il a été victime d'arbitraires : des interdictions de manifestations, notamment à Ouagadougou et à Bobo. Ce mouvement de jeunes démocrates, patriotes et nécessaires sentinelles de notre expérience démocratique, mérite plus de respect et de considération! Au regard des situations matérielles réelles et non calomnieusement supposées et diffusées de ses responsables; au regard de son rôle historique indéniable dans l'insurrection populaire; au regard de sa conscientisation patriotique, démocratique et sans sectarisme de la jeunesse ici (surtout) et ailleurs (aussi); au regard de la noble et juste mission que ce mouvement s'est donnée de rester une sentinelle vigilante de la démocratie et de la justice; et ce, sans inféodation à aucun des partis politiques officiels, clandestins ou pseudo-clandestins! Etc.
Je pense que pour ces différentes raisons, ce mouvement a de nombreux ennemis internes et externes qui lui en veulent à mort, de constituer une référence essentielle de notre jeunesse, et surtout d'avoir tant contribué à chasser Blaise Compaoré du Pouvoir; un Blaise qui voulait, par une monarchisation, détourner et corrompre notre processus démocratique. J'ajoute aussi, sans en avoir encore des preuves définitives, que c'est le début d'une mise en accusation (voire d'une criminalisation) de notre insurrection populaire par des nostalgiques de l'ancien régime en pleine restructuration. Ils peuvent être soutenus par certains pouvoirs sous-régionaux, eux-mêmes soutenus par certaines puissances extérieures qui, en dépit des louanges officiels à notre insurrection, ne veulent pas réellement que d'autres peuples s'en inspirent. Pour tout ce beau monde, l'expérience burkinabè ne doit être réitérée nulle part dans ces ex-colonies! Tout comme ce fût le cas de la Révolution de l'intègre Patriote Président Thomas Sankara.
A cause de cette situation qui risque d'être celle du complot permanent, je pense que notre peuple devrait accepter que ses dirigeants démocratiquement élus puissent faire quelques compromis de réalisme politique à l'interne et à l'externe. Mais à deux conditions : que l'insurrection populaire demeure la source première de la légitimité politique alors que les urnes du 29 novembre soient considérées comme sources d'une légitimité dérivée; que le pouvoir actuel communique mieux et beaucoup plus sur ces éventuels compromis qui ne devraient pas être reçus par la majorité de notre peuple comme des compromissions. Je mesure tout le sens de la modération de notre peuple. Je mesure également tout son attachement fort à sa dignité grandement manifestée par l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Il appartient alors au nouveau pouvoir de trouver intelligemment les nécessaires équilibres acceptables entre cette nécessaire modération post-insurrectionnelle indispensable à la réconciliation après justice et les acquis de l'insurrection auxquels notre peuple est très attaché.
Soutien au Balai Citoyen, grand merci pour tout ton engagement. Tu demeures une icône de notre deuxième insurrection populaire (après celle de 1966), laquelle doit demeurer la boussole principale et la source principale de toute légitimité politique dans notre pays.
Que Dieu continue à nous aider en donnant aux uns et aux autres acteurs publics ce qui leur manque : le patriotisme par delà des intérêts exclusifs; les sens de la vérité et de la justice qui libèrent en lieu et place de sombres calculs permanents.

Ouagadougou, le 18 avril 2016

Étienne Traoré
Enseignant de philosophie morale et politique

N.B : la titraille est du site
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