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La chronique du fou / Paiement de la subvention de l’Etat aux partis politiques : Et pourtant, il y a beaucoup de priorités !
Publié le vendredi 15 avril 2016  |  Le Pays
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© Ministère par D.R
Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a procédé, le lundi 11 avril 2016 à Ouagadougou, à la remise officielle de chèques aux partis et formations politiques au titre de la subvention des activités hors campagne électorale




Le mercredi dernier, j’ai appris à travers la presse que six partis et formations politiques ont reçu la somme de 500 millions de F CFA. Cette somme, à ce que l’on dit, entre dans le cadre du financement des activités des partis et formations politiques hors campagne pour le compte de l’année 2016. Car, selon la loi N°008/-2009/AN du 14 avril 2009, portant financement des partis et formations politiques et des campagnes électorales, il est prévu une subvention à tous les partis et formations politiques qui ont obtenu au moins 3% des suffrages exprimés lors des dernières consultations électorales. C’est dire que tôt ou tard, l’Etat devait s’exécuter face à ce qui ressemble à une obligation régalienne, étant donné que cette dépense est prévue par les textes en vigueur. Et comme le disait quelqu’un, on n’a donc pas à féliciter une personne qui a accompli son devoir. Bien au contraire, c’est quand cette dernière cherche à s’en dérober que l’on peut trouver à redire, tant cela frise l’irresponsabilité. Mais ce qui m’a paru très curieux, c’est de voir que l’Etat qui crie sur tous les toits qu’il n’a pas d’argent pour gérer certains problèmes, en trouve pour le donner aux partis politiques, et ce, au moment où le front social est en ébullition. En effet, je me rappelle qu’il n’y a pas longtemps, les syndicats avaient lancé un ultimatum au gouvernement pour trouver des solutions idoines à leurs revendications. Et à ma connaissance, cet ultimatum, si je ne m’abuse, a expiré. Et les syndicats n’ont toujours pas eu gain de cause. Et ce n’est pas tout. Car, je me rappelle bien que le jour où les chèques ont été remis aux partis et formations politiques, des scolaires étaient dans la rue pour réclamer de meilleures conditions d’études, notamment l’achat du matériel didactique pour leur permettre de suivre sereinement les cours. Priorité pour priorité, qui des travailleurs, des élèves ou des partis politiques avait le plus besoin d’assistance ?

Je préfère toujours dire ma vérité que de garder rancune contre quelqu’un

Je veux bien que l’on me réponde. Franchement, j’ai la fâcheuse impression que le gouvernement de Paul Kaba Thiéba prête trop le flanc. Il donne des verges pour se faire fouetter. Toute chose qui, à mon avis, manque d’élégance à tout point de vue. En effet, je me rappelle encore la manière dilettante dont il s’était saisi du problème des magistrats, qui avait fait dire à plus d’un que le gouvernement avait ouvert la boîte de Pandore. Et c’est ce qu’il vient de faire encore avec cette histoire de subvention des partis et formations politiques, alors même que la dette intérieure n’est pas encore apurée. Pourtant, Dieu seul sait qu’ils sont nombreux les particuliers qui ont mis la clé sous le paillasson, du fait du non-paiement de cette dette intérieure qui n’a que trop duré. Or, l’apport du secteur privé à l’économie nationale n’est plus à démontrer. Je suis même tenté de dire que sans le secteur privé, l’économie nationale risque d’en prendre un sérieux coup. C’est pourquoi je demande à Roch et son équipe de revoir leur copie. Certes, le gouvernement a fait un effort louable en réduisant le train de vie des ministres et autres présidents d’institutions pour pouvoir répondre à certains besoins pressants. Mais encore faut-il que les dépenses se fassent dans l’ordre des priorités. Je n’ai rien contre un parti politique et peu importe sa ligne, mais je pense intérieurement que l’enseignant vacataire au lycée départemental de Pentinga dans la Tapoa, qui n’a pas eu de salaire depuis plus de trois mois, mérite qu’on lui accorde beaucoup plus d’attention. C’est mon point de vue. En tout cas, comme vous le savez, moi je préfère toujours dire mes gbê1 que de garder rancune contre quelqu’un. C’est ce qui fait d’ailleurs ma différence avec beaucoup de gens qui se croient plus lucides que moi. Suivez mon regard !!!

« Le Fou »

1 - gbê : terme ivoirien qui signifie vérités.
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