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Dysfonctionnement du système éducatif : Des responsables d’établissements accusent le gouvernement
Publié le jeudi 14 avril 2016  |  Sidwaya
Les
© aOuaga.com par A.O
Les ministres de la Santé, Smaïla Ouédraogo; de l`Education nationale et de l`Alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, et celui en charge de la communication, Rémis Dandjinou, étaient face aux journalistes en début d`après-midi du 17 mars 2016 à Ouagadougou dans le cadre du point de presse du gouvernement. Photo : Jean Martin Coulibaly




Le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Jean-Martin Coulibaly, a rencontré, le mardi 12 avril 2016, à Ouagadougou, les responsables d’établissements d’enseignement du Centre, pour leur partager sa vision et échanger avec eux sur les préoccupations de l’heure.


L’incivisme en milieu scolaire, les retards de payement des frais de vacation ou des heures supplémentaires et des collèges du continuum, l’approvisionnement des établissements d’enseignement technique en ouvrages, le recrutement des 4200 enseignants, la qualité de l’éducation nationale. Ce sont les points saillants de la rencontre entre le ministre de l’Education nationale, Jean-Martin Coulibaly et les chefs d’établissements d’enseignement de la région du Centre. Sur la question de l’incivisme, le ministre a signifié qu’il tire ses origines du contexte sociopolitique, né de l’élection présidentielle de fin 2010. Depuis lors, le pays s’est inscrit dans une dynamique de contestation. Pour résoudre le phénomène, il a suggeré le dialogue et l’implication de tous les acteurs du système éducatif : élèves, parents d’élèves, enseignants… Du non-paiement des frais de vacation des enseignants et des allocations dues aux établissements scolaires de continuum, Jean-Martin Coulibaly a demandé l’indulgence de ces derniers, en attendant l’adoption du projet de loi rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2016.
« C’est un problème organisationnel. Ce n’est pas dû au manque, ni à l’insuffisance des moyens », a-t-il rassuré. Quid du
problème en matière d’œuvres dans les établissements d’enseignement technique qui a conduit des élèves de la capitale burkinabè à battre le pavé ? « Avant 2014, les
établissements étaient responsabilisés pour acquérir eux-mêmes la matière d’œuvres. Pour des problèmes de gestion et de justification, le ministère des Finances a recentralisé son processus d’acquisition », a expliqué le ministre Coulibaly. Ce qui fait, à l’en croire, que le présent marché d’approvisionnement rencontre des problèmes. Les échanges ont aussi porté sur le recrutement des 4200 enseignants du post-primaire. Pour le ministre en charge de l’Education nationale, cette mesure vise à résorber le déficit de ressources humaines dans le secteur éducatif. « Avec le continuum, nous avons créé une situation où le déficit s’est exagéré au niveau du post-primaire. Il fallait des solutions spécifiques pour ne pas laisser perdurer ce problème », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l’organisation des examens blancs qui ferait des gorges chaudes dans certains établissements, Jean-Martin Coulibaly a été on ne peut plus clair : « il n’y a aucun texte au Burkina Faso qui organise les examens blancs », a-t-il dit. Avant de poursuivre qu’il s’agit d’initiatives pédagogiques des enseignants, dans l’objectif de préparer les élèves aux examens réels.


L’amertume des chefs d’établissements


Au terme de la rencontre, les participants n’ont pas caché leur insatisfaction face aux réponses apportées par le chef du département, à l’image du fondateur du Groupe scolaire l’Académie de Ouagadougou, André Eugène Ilboudo.
« Par exemple sur l’incivisme, il faudra que le gouvernement arrive à prendre une position radicale pour dire qu’on ne peut pas laisser continuer les élèves. On a l’impression que les élèves ont plus de droits que de devoirs », s’est-il indigné. Pour Salfo Nikiéma du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B), l’incivisme en milieu scolaire est dû à la fuite de responsabilité des acteurs éducatifs. « Sinon, comment comprendre que des élèves puissent être en possession de drogue à l’école sans être inquiétés ?», s’est-il interrogé. Il a également déploré que d’autres détiennent des téléphones portables et sont connectés sur les réseaux sociaux, surtout aux heures de cours. Aux dires de M. Nikiéma, cela a pour corollaire, la baisse du niveau des élèves et par ricochet, leurs rendements scolaires. Ibrahima Zoubga, représentant du lycée privé Wend- Manegda, a indiqué que son établissement a reçu des élèves issus du continuum éducatif pour le compte de l’année scolaire 2014-2015. « Depuis l’année dernière, leurs frais de scolarité n’ont pas été réglés », a-t-il affirmé. Et de s’interroger sur le sort à réserver aux élèves parrainés par l’Etat. A l’entendre, si des élèves inscrits par leurs parents se retrouvent dans ces genres de situation, c’est l’expulsion pure et simple.


Djakaridia SIRIBIE
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