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100 jours de Roch : l’opposition peint le tableau en noir
Publié le mercredi 13 avril 2016  |  Sidwaya
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© Présidence par D.R
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est entretenu en marge des travaux du 26e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), avec le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie Saoudite, Ader Al Jber




Les premiers responsables des partis politiques réunis au sein du Chef de file de l’opposition (CFOP) ont animé une conférence de presse sur les 100 premiers jours du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le mardi 12 avril 2016, à Ouagadougou. Pour le CFOP, les actions initiées par le gouvernement pendant cette période sont empreintes d’ « hésitations et de tâtonnements ».

Le Chef de file de l’opposition (CFOP) a réagi aux 100 premiers jours du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à travers un mémorandum intitulé « Hésitations et tâtonnements ». Le contenu du document a été livré au cours d’une conférence de presse que les responsables des partis politiques affiliés au CFOP ont animée, le mardi 12 avril 2016, à Ouagadougou. L’opposition a, dans sa déclaration liminaire, fait un constat sans concession des premières décisions prises par le chef de l’Etat. « Le MPP (NDLR : Mouvement du peuple pour le progrès) s’est bien préparé à conquérir le pouvoir d’Etat. Mais il ne s’est pas préparé à le gérer », a déclaré d’ entrée de jeu, le président du CFOP, Zéphirin Diabré. Pour lui, les tenants du pouvoir actuel se sont employés à «se partager les quotas d’un gouvernement… » sans « donner de cap à leur action ni réfléchir à un chronogramme des premières mesures à prendre ». Selon le président du Mouvement africain des peuples (MAP), Victorien Tougma, qui a lu la première partie du mémorandum, le pouvoir actuel est un « nouveau-ancien » régime qui veut « faire du neuf avec du vieux » en recrutant «massivement les cadres administratifs et politiques » ayant animé le pouvoir d’Etat sous l’ère Blaise Compaoré. Il a précisé qu’avec cet «attelage», ce pouvoir n’apportera pas une nouvelle gouvernance dans le pays. Les mesures annoncées par le régime au pouvoir, a-t-il dit, ne sont que « le recyclage » de celles que Blaise Compaoré avait essayées. L’opposition a fustigé au passage la majorité parlementaire.

« Une majorité d’intérêts que de conviction »

Le CFOP a désapprouvé l’attitude de certaines formations politiques de l’ancienne opposition qui ont fait allégeance au MPP pour lui permettre d’avoir la majorité parlementaire. « Ces partis étaient à l’opposition quand les animateurs actuels du MPP dirigeaient le pays aux côtés de Blaise Compaoré. En principe, ils étaient censés combattre la gouvernance de ceux qu’ils ont rejoints aujourd’hui », s’est indigné le CFOP. La formation tardive du gouvernement et la lenteur dans le fonctionnement des départements ministériels ont été également décriées par les conférenciers. L’opposition voit en cette formation du gouvernement « un partage entre les trois grands du MPP, chacun faisant la promotion des cadres qui lui sont proches». Le régime en place, ont relevé les communicateurs, éprouve des difficultés à proposer des solutions aux problèmes des Burkinabè et adopte la « technique du bouc émissaire » pour accuser la Transition de tous les maux. Les préoccupations judiciaires, sécuritaires, économiques ont été aussi soulevées dans le mémorandum du CFOP.

Justice, sécurité, économie…

Les animateurs de la conférence de presse ont estimé que les jugements sur les dossiers de crimes de sang et ceux économiques qui étaient des thèmes de campagne du pouvoir actuel semblent être mis sous l’éteignoir. Au niveau de la sécurité, le CFOP a imputé la fragilisation du dispositif sécuritaire à la mise en place tardive du gouvernement. « Les terroristes ont trouvé là un terreau fertile pour accomplir leur basse besogne… » , a souligné Mamadou Kabré, du PRIT-Lanaya. A l’entendre, un ministère plein de la sécurité doit être érigé afin de répondre aux défis sécuritaires. A propos des Kogl-weogo, le CFOP a laissé entendre que c’est « l’incapacité » de l’Etat à assurer la protection des personnes et de leurs biens mais aussi à administrer la justice d’une manière satisfaisante qui a engendré ce phénomène. De son avis, le gouvernement devrait entreprendre une démarche d’encadrement de ces initiatives locales en vue d’une meilleure collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Pour ce qui est du volet économie, les conférenciers se sont interrogés sur le bien-fondé du remplacement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) en Programme national de développement économique et social. « Pour nous, la question du développement n’est pas un problème du programme, mais de son contenu », ont-ils fait remarquer. Le pouvoir d’achat, selon l’opposition, se pose toujours en problème d’autant plus que les salaires sont insuffisants et la hausse des prix des produits de première nécessité se poursuit. « Les travailleurs ont raison de réclamer l’application de la loi 081 portant statut des agents de la Fonction publique et l’opposition les soutiendra…, a prévenu le CFOP. D’autres points comme l’éducation, l’énergie, l’assainissement et la santé ont été abordés lors du point de presse. Et l’opposition a exprimé son insatisfaction à propos des actions entreprises par le gouvernement dans ces domaines.
Pourquoi votre appréciation des 100 premiers jours du Président du Faso est un tableau totalement noir ? Que proposez-vous comme solutions pour faire avancer le pays ? Est-ce vrai que vous avez exigé le poste de Premier ministre pour participer au gouvernement ? A la première question, le président du CFOP Zéphirin Diabré a lâché : « Ce n’est pas dans notre rôle de commenter les succès du gouvernement ». « J’ai élaboré un programme politique qui a été vulgarisé pendant la campagne présidentielle. J’y ai développé tout ce que je voulais entreprendre et les sources de financement », a-t-il répondu à la deuxième question. Sur la dernière préoccupation, M. Diabré a reconnu qu’il y a eu un débat au sein de son parti quant à la participation au gouvernement, mais qu’en fin de compte, il a décidé de rester dans l’opposition.

Karim BADOLO
Yssoufou SAGNON
(Stagiaire)
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