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Art et Culture

90% musique burkinabè dans les medias: la proposition divise
Publié le lundi 11 avril 2016  |  FasoZine
Liberté
© aOuaga.com par Séni Dabo
Liberté d`expression et de presse : les changements politiques au menu d`un festival
Mercredi 16 septembre 2015. Ouagadougou. Le président du Conseil national de la transition (CNT), Chériff Sy, a donné le coup d`envoi, en sa qualité de parrain, de la 6e édition du Festival international de la liberté d`expression et de la presse (FILEP) qui se tient sur quatre jours sur le thème "Médias et changements politiques en Afrique : quelle contribution ?". Photo : Nathalie Somé, présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC)




Des acteurs de l’industrie culturelle, des artistes et des hommes des médias burkinabè se sont retrouvés dans les locaux du Conseil supérieur de la communication (CSC) les 5 et 6 avril 2016, à Ouagadougou. Cette séance de travail visait à trouver les voies et moyens en vue d’aboutir à une meilleure promotion de la culture locale et plus particulièrement, de la musique burkinabè à travers les différents médias. L’enjeu de cet atelier était de revoir à la hausse le quota de diffusion de la musique burkinabè à 90% désormais. Cette revendication était défendue par un certain nombre d’artistes, réunit au sein de la Coalition pour la renaissance artistique au Burkina Faso (CORA/BF).

En initiant un tel cadre de concertation, l’objectif visé par la CSC était de procéder avec l’ensemble des participants, à une proposition de nouveaux textes sur les quotas de diffusion de la musique burkinabè. Mais aussi parvenir à identifier d’autres éléments de la culture burkinabè à promouvoir dans les médias. C’est à juste titre que Nathalie Somé, présidente de l’instance de régulation des médias fait savoir que pour que la promotion de la culture burkinabè soit effective, il faudrait compter sur le concours et l’intervention des médias qui jouent un rôle primordiale dans sa valorisation. «Ce séminaire se veut donc un cadre de réflexion et de propositions concrètes», déclare-t-elle. Et de poursuivre « la promotion de la culture doit être une obligation pour nous institutions, artistes et médias. C’est à ce prix que nous nous ferons connaître et faire rayonner l’image du Burkina dans le monde ».

48 heures durant, il s’est agit pour les formateurs de communiquer aux participants les modalités de promotion de la musique et de la culture burkinabè dans les médias. Cette séance de travail intervient après la remise d’un mémorandum le 24 février dernier par la CORA/BF à la présidente du CSC. Cette requête fait cas de la revalorisation du quota de la musique burkinabè à 90%. sur toutes les radios et télévisions du Burkina Faso.

Au lendemain des travaux, la coalition des artistes se dit très heureuse de ce que leur lutte aurait abouti. Car à en croire son coordonateur adjoint, Petit Docteur ce projet visant l’augmentation du quota en matière de diffusion de la musique burkinabè sur les médias a été adopté à l’issu des échanges. « Au finish, nous sommes fiers et contents dans la mesure où nous avons eu gain de cause. Désormais ça sera 90% de présence de notre musique dans tous les médias », a-t-il souligné.

Par ailleurs, aux dires de Petit Docteur, des voix se sont levées contre l’adoption de cette mesure. Pour lui cela s’avère tout à fait normal « puisque nous sommes en démocratie. Chacun à ses convictions, chacun à ses hypothèses. Je trouve opportun que des gens soient contre parce que si tout le monde soutenait cette revendication, ça ne valait pas la peine de mener ce combat », fait-il remarquer. Toutefois, ce membre actif de la CORA/BF avoue être offusqué « de voir que des personnes qui ont marché en 2013 pour que le quota concernant la diffusion de la musique burkinabè dans les medias soit augmenté, s’opposent à ce que demande la CORA/BF aujourd’hui ».

Pour l’ensemble de ces artistes membres de la CORA/BF, à travers cette disposition qui a connu l’assentiment de la majorité des participants au cours de cet atelier, le message est clair. Il est question de traduire par une stratégie simple un besoin important pour l’inscription d’une nouvelle page de la musique burkinabè. Parce que pour eux en son temps, « des quotas de diffusion de 60% pour les médias d’état et 40% pour les médias privées, exigés par le CSC, et qui avaient été adoptés au vue des réalités de la musique Burkinabè en 1998 n’ont jamais été appliqués et revalorisés malgré l’évolution fulgurante de la musique du Burkina Faso » s’alarme Petit Docteur. C’est sans doute selon lui la raison pour laquelle, l’adoption de ce nouveau quota est juste une stratégie pour une meilleure promotion de la culture nationale.

En substance, la CORA/BF par la voix de son coordonateur adjoint soutient que cette décision d’octroyer 90% à la musique burkinabè sur tous les medias, n’a pas pour but de bouter la musique étrangère hors desdits médias ou encore du pays, mais « il a juste une ambition de protéger nos valeurs, notre musique », conclut-il.

Guy Serge Aka
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