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Liberté provisoire pour Salia
Publié le jeudi 7 avril 2016  |  L`Observateur Paalga
Salia
© Autre presse par DR
Salia Sanou, maire de Sya




L’information est tombée hier en fin de matinée. Elle a même eu l’effet d’une bombe dans des milieux politiques à Bobo-Dioulasso où de nombreux militants de l’ex-parti majoritaire qui ne juraient que par son nom et qui lui devaient surtout leur ascension sur la scène politique n’ont pas hésité à laisser éclater leur joie à l’annonce de la libération de leur mentor. Salia Sanou puisque c’est de lui qu’il s’agit aurait donc quitté hier la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou où il séjournait depuis près d’un an.



L’ex-maire de Dafra Seydou Sanou et celui de Konsa ont également bénéficié la liberté provisoire. Accusé principalement de tentative de troubles à l’ordre public, Salia Sanou payait ainsi son entêtement à défendre bec et ongles le régime Compaoré dont les jours étaient plus que jamais comptés au temps fort de la crise politique qui a conduit à l’insurrection d’octobre 2014. Même qu’après la chute du régime, Salia Sanou qui était loin de renoncer à son combat menaçait non seulement de s’attaquer au Conseil national de transition (CNT) mais aussi d’œuvrer à un éventuel retour de Blaise Compaoré.

Véritable bête de la scène politique bobolaise, l’ex-maire de la ville n’y était pas allé avec le dos de la cuillère pour accompagner l’exilé d’Abidjan dans son projet funeste de modification de l’article 37. Même qu’il finira par s’ériger en fervent défenseur de la patrimonialisation du pouvoir lorsqu’il a affirmé au cours d’un point de presse dans son cabinet à la mairie centrale de Bobo que Djamila, la fille de Blaise Compaoré, pouvait elle aussi devenir présidente, si elle le voulait. Ces dérapages verbaux auxquels il était coutumier et cette haine viscérale qu’il nourrissait à l’encontre du gouvernement de la transition finiront par avoir raison de lui. L ‘étau ne tardera pas à se resserrer autour de Salia Sanou qui sera arrêté le 06 avril 2015 au petit matin avant d’être déféré, d’abord, à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo (MACB) et, ensuite, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Un coup dur pour le CDP ou ce qu’il en restait après l’insurrection, qui venait d’être décapité dans le Houet et qui perdait désormais tout espoir de rebondir avec l’incarcération de son grand « dougoutigui ». Ce qui est sûr la pilule a été très dure à avaler au CDP/Houet où Salia Sanou avait toujours régné en maî- tre absolu et décidait de tout. Son expérience politique depuis le temps de la révolution, ses accointances avec certains caciques du régime et ses relations avec la chefferie coutumière de Dioulassoba avaient fini par créer un mythe autour de sa personne. Si bien qu’ils étaient très peu à oser le défier ou même à lorgner ce fauteuil de secrétaire général du CDP/Houet qu’il a occupé durant plus de 20 ans.

La chose politique était presque devenue sa raison d’être et personne n’aurait crié au scandale si on en était venu à mentionner sur sa pièce d’identité profession : politicien. Cet ogre de la scène politique bobolaise a fait des adeptes au sein de son parti mais aussi des ennemis. Car autant il était adulé par des militants, autant il était voué aux gémonies par ces Cdpistes qui ne cessaient de dénoncer les injustices et le mépris dont ils ont toujours fait l’objet. Ce qui pourrait alors justifier ces nombreux départs du CDP/Houet dont ceux de Koussoubé Célestin, Tall Madyna Sy, Sayouba Guiro, Honoré Sanou, Sidi Sanogo, Assita Ouattara et nous en oublions. Et depuis son incarcération, la situation allait de mal en pis pour la section provinciale du CDP, où l’hémorragie était loin de s’estomper. De nombreux départs ont été de nouveau enregistrés dans la perspective des municipales de mai prochain. C’est presque une section provinciale en lambeaux et désormais sous le commandement d’Ibrahim Sanou, nouveau secrétaire général de la section provinciale, que Salia Sanou va retrouver après une année d’absence.

L’homme peut-il encore faire peur après avoir perdu les commandes du CDP/Houet et de nombreux militants avec ces vagues de départs ? Une question qui pourrait trouver un début de réponse avec ces Bobolais qui pensent qu’il est temps pour l’infatigable « vieux père » Salia Sanou de tirer sa révérence pour sauver ce qui peut encore l’être.

Jonas Apollinaire Kaboré
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