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Patrice Talon Président : les Béninois auront-ils trouvé chaussure à leur pied ?
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  L`Observateur Paalga
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon Fortune, homme d`affaires béninois




Le mandat de Thomas Boni Yayi s’est officiellement terminé cette nuit à 0 heure. Avec son départ, c’est un chapitre de 10 années de gouvernance chaotique marquée notamment, selon de nombreux analystes, par un regain de corruption qui vient ainsi de se refermer.
Yayi s’en va donc, place maintenant à Patrice Talon, vainqueur au second tour de la présidentielle béninoise du 6 mars 2016 avec 65,39% des suffrages exprimés. Il sera, en effet, investi aujourd’hui même au cours d’une cérémonie solennelle qui marquera pour ses partisans « le nouveau départ sous l’onction des Rois de Danxomè et les Mânes des ancêtres ».
Voilà donc un passage de témoin qui ne risque pas de manquer de piquant au pays du Vaudou entre deux hommes que désormais tout oppose. D’abord alliés et amis, Boni Yayi et Patrice Talon sont devenus ennemis jurés pour une sombre et non moins rocambolesque histoire de tentative d’empoisonnement. Et les choses se sont envenimées au point que le désormais ex-locataire du palais de la Marina avait laissé entendre que, lui vivant, Patrice Talon ne serait jamais président. C’était sans compter avec les Béninois dont on connaît la maturité politique ; des Béninois qui, en plaçant leur confiance en la personne de Talon, ont voulu sanctionner le président sortant et son premier ministre parachuté de Paris.
La page est donc tournée et celui qui dépose ses pénates au palais de la Marina sait désormais qu’il hérite d’un pays qui, sur le plan démocratique, constitue l’une des meilleures écoles d’Afrique subsaharienne : en effet, contrairement à bon nombre de pays tels que la Guinée équatoriale, le Congo de Sassou ou le Soudan d’el Béchir figés dans l’immobilisme de la statue du commandeur, l’ex-quartier latin, après maintes alternances, est resté fidèle à son exceptionnelle réputation démocratique. Alors le roi du coton n’aura d’autre choix que de marcher dans les sillons tracés par ses devanciers à défaut de se couler dans le moule. Sa différence, il devra la rechercher dans les nombreuses questions posées par la
forte demande sociale et les nombreux défis économiques qui pointent déjà leur nez, car c’est certain, ses compatriotes ne vivront pas que de démocratie et d’eau fraîche. Il aura 5 ans pour montrer la réalité et l’étendue de la rupture voulue par lui-même et sa majorité d’électeurs.
« Le changement c’est maintenant ! », annonçait il y a quelques années un candidat à la présidentielle française. Au Bénin, le changement devra se faire en évitant soigneusement le redoutable écueil du mélange des genres, pour ne pas dire du conflit d’intérêts ; car le nouveau président se trouve être à la tête d’un véritable empire économicofinancier qui étend ses tentacules bien au-delà de son pays. Et il aura beau se désengager de la gestion quotidienne du groupe pendant les cinq prochaines années, il devra se doter de trésors de tact pour parvenir à faire la part des choses.
Le défi est donc lancé. Reste à espérer qu’après cinq ans, on pourra dire qu’avec Talon, les Béninois ont trouvé chaussure à leur pied.

H. Marie Ouédraogo
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