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Lettre ouverte à Monsieur le DG de l’ONEA sur les paiements des factures d’eau
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  FasoZine
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© Autre presse par DR
Office national de l’eau et de l’assainissement(ONEA)




Monsieur le Directeur général,
Le président Rock Marc Christian Kaboré, à l’entame de son quinquennat a planté le décor en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement en visant l’objectif suivant : «zéro corvée d’eau d’ici à 2020». Le programme présidentiel d’urgence pour l’eau et l’assainissement dont le lancement est intervenu le 31 mars constitue une mise en œuvre de cette vision qui est d’éliminer la corvée d’eau. Mais qu’entend-on par « corvée d’eau ».

Toute théorie à l’heure actuelle de vos prestations, faisant le rapprochement avec la vision donnée par le chef de l’État, nous semble inutile pour le citoyen lambda. Mais en attendant, l’on retiendra que la corvée pourrait s’apprécier à l’aide de plusieurs variables dont: la localité, l’époque mais surtout la pénibilité pour se procurer l’eau. En d’autres termes, selon que nous sommes en milieu rural (Gombousgou par exemple) ou en ville, les populations n’estimeraient pas qu’elles ploient sous une corvée en allant chercher l’eau au puits ou au point d’eau moderne situé à 300 m de leur lieu d’habitation.

Aussi, ce qui pourrait paraître « une corvée » aujourd’hui dans la recherche d’eau ne l’aurait forcément pas été il y a de cela 20 ans. Par contre la variable pénibilité doit être appréciée objectivement par ceux qui sont en cause, selon leur milieu de vie et leur époque.

C’est en cela que nous voudrions en toute courtoisie, M. le Directeur général attirer votre attention et par là, celle de vos homologues à la tête d’autres sociétés d’État du même genre, qu’en tenant compte de notre ère,- le 21ème siècle- et de ses caractéristiques -fortement inondé par les technologies-, faire deux heures dans une queue au chaud soleil pour payer une facture d’eau, c’est souffrir une « corvée d’eau ».

Dans notre position de consommateur et de détenteur de droit, nous admettons non sans grande peine de pouvoir par notre téléphone faire des achats dans d’autres continents et pouvoir disposer même séance tenante de l’article sans nous déplacer (en fonction de sa nature ; e.book par exemple), et de devoir souffrir cette corvée infligée à nos populations par votre institution (que l’on pourrait féliciter dans d’autres domaines).

Oui, c’est simplement difficile de l’admettre quand on sait que cela ne coûterait presque rien à l’ONEA et que notre époque n’en a nullement choix. Oui c’est très difficile de l’admettre quand on connait les compétences et les efforts de vos équipes.

Monsieur le DG, à tout point de vue, le contexte actuel aussi bien national qu’international, aussi bien politique que socioéconomique vous commande de changer d’horizon. Au plan national, la vision du président pour le moins ambitieux et clairvoyant, qui n’est rien d’autre que l’écho d’une exigence internationale traduite par les ODD (pour ce qui est de ce secteur) vous y oblige.

Sachant que la corvée d’eau en milieu rural (entièrement) et en milieu urbain (partiellement) a un visage féminin, alors qu’il est dans l’air du temps de promouvoir les droits de la femme et de reconnaitre l’injustice que nos sociétés lui infligent malgré ses efforts à s’affranchir par sa contribution irréfutable à tous les niveaux de la société ; votre institution, à notre humble et respectueux avis, semble manquer l’opportunité d’apporter sa pierre à l’édification de cette société que nous avons tous ensemble désirée. N’est-ce pas aussi cela « le plus rien ne sera comme avant ».

Monsieur le Directeur général, qu’il vous plaise d’entendre ce cri de cœur qui, à n’en point douter, trouve échos au sein de nos populations.

Respectueusement vôtre

Célestin Badolo

Activiste de la démocratie de la bonne gouvernance
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