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Le péril congolais
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  Sidwaya




Les nouvelles en provenance du Congo ne sont guère rassurantes, avec les violences enregistrées, lundi, au Sud de Brazzaville, la capitale. Des assaillants non identifiés ont attaqué à l’aide d’armes lourdes, quatre commissariats de police, mis le feu à la mairie de Makélékélé et commis des exactions sur les populations civiles. Certains habitants, apeurés, n’ont eu d’autre choix que de fuir leurs quartiers vers des zones plus sécurisées. Et le plus inquiétant, c’est que ces attaques interviennent en pleine contestation de la réélection, le 20 mars 2016, du président Denis Sassou-Nguesso. Victoire, qui a d’ailleurs été validée par le Conseil constitutionnel, lundi, au moment où la situation était très tendue au Sud de Brazzaville. Les autorités n’ont pas établi un bilan de cette agression, qualifiée d’ « action terroriste », même si elles clament avoir pris la maitrise de la situation. Y a-t-il eu des pertes en vies humaines ? Aucun détail n’a filtré à ce sujet, le gouvernement s’étant contenté d’évoquer l’ouverture d’une enquête pour voir clair dans cette affaire. Ce qui intéresse surtout le régime de Denis Sassou-Nguesso, c’est de savoir si les opposants, qui ont appelé à la désobéissance civile depuis la réélection du président , ont un lien avec ces attaques. Si tel est le cas, l’homme fort de Brazzaville n’hésitera pas à porter l’estocade à ses pourfendeurs, qu’il entend gagner à l’usure. Il n’est un secret pour les observateurs les plus avertis que Denis Sassou-Nguesso voue une haine viscérale à tous ceux qui veulent l’éjecter du fauteuil présidentiel. Le président congolais n’a manifestement pas pris ses quartiers au luxueux palais de Brazzaville pour se faire chasser du jour au lendemain par n’importe quel ennemi. En témoigne son long règne de plus de 30 ans, qui n’est pas prêt de finir, avec l’entame d’un énième mandat à la tête du pays. Mais Denis Sassou-Nguesso pourrait revivre les pires cauchemars de son passé trouble, avec les attaques au Sud de Brazzaville. Il faut se référer aux accusations du porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, pour se faire une idée. Ce fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat ne s’est pas caché derrière des formules diplomatiques pour accuser les ex-miliciens Ninja. Il y est allé droit au but, en attribuant les attaques à ces combattants d’une ancienne faction de la guerre civile dite du Pool, qui a éclaté après le retour au pouvoir d’un certain Sassou-Nguesso en 1997. Ce conflit a duré cinq ans, avec ses horribles scènes, qui remontent encore dans les souvenirs. Même s’ils ne sont pas totalement désintéressés, les propos du porte-voix de l’exécutif congolais ne sont pas à prendre à la légère, à supposer sa position et sa proximité avec le président. Dès lors, on est en droit de s’inquiéter de la situation au Congo, en dépit de l’annonce d’un retour au calme, plus ou moins précaire.
Et en pareilles circonstances, le chef de l’Etat, garant de la concorde nationale, doit donner la chance au dialogue.
Tendre la main à ses opposants parait indispensable dans ce contexte périlleux, qui tend à favoriser le retour des vieux démons en terre congolaise.
Bien vrai que Denis Sassou-Nguesso tient l’appareil d’Etat, avec la puissance qui va avec, mais il ne saurait gouverner dans la division. Tant que les Congolais ne regarderont pas dans la même direction, pour construire leur pays, il sera difficile de faire des progrès. Le président Sassou le sait mieux que quiconque, lui qui promet d’œuvrer à l’émergence du Congo.
Il a donc intérêt à dialoguer avec ses « ennemis » politiques pour le salut du pays.


Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr
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