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Art et Culture

SNC/ Panel sur le dialogue inter religieux : La contribution des religions à la cohésion sociale exposée
Publié le jeudi 31 mars 2016  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Dr Mélégué Maurice Traoré, Diplomate Docteur en sciences politiques.




Trois personnalités religieuses ont animé un panel sur la religion et la cohésion nationale, le mardi 29 mars 2016 à la Chambre de commerce et d’industrie de Bobo-Dioulasso. Il s’est agi de Mélégué Maurice Traoré, de Monseigneur Anselme Titianma Sanon et de l’Imam Tiogo Tiemtoré. Le panel a eu pour thème, « Le dialogue inter religieux au service de la cohésion sociale » et pour modérateur, Ludovic Kibora.

Les échanges sur la cohésion nationale se poursuivent à la SNC Bobo 2016. Le mardi 29 mars, c’était au tour des religieux de démontrer leur contribution à la réalisation de cette cohésion. Ils ont animé un panel sur le thème : « Le dialogue inter religieux au service de la cohésion sociale ». Monseigneur Anselme Titianma Sanon de l’Eglise catholique, Mélégué Maurice Traoré ancien président de l’Assemblé nationale pour l’animisme et Tiogo Tiemtoré pour l’islam ont présenté au public, les relations que ces religions entretiennent entre elles et leur apport à la cohésion nationale. Toutes ces discutions se sont menées sous la modération de Ludovic Kibora anthropologue, chercheur au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST).

D’entrée de jeu l’ancien député a souligné le caractère religieux de sa religion. Selon lui l’animisme est une religion dans la mesure où elle permet la construction de la spiritualité. De son avis, la religion traditionnelle n’a besoin que de considération. L’ancien diplomate a appelé les Burkinabè à tirer le maximum de profit possible de cette religion, « car toutes les recherches sur les mécanismes endogène de gestion de crise en Afrique prennent en compte la religion traditionnelle », a-t-il insisté. Selon Monseigneur Anselme Titianma Sanon, l’Eglise catholique a commencé à percevoir la spiritualité en Afrique il y a une soixantaine d’années. A en croire l’ancien archevêque de Bobo-Dioulasso, le Pape Jean XXIII serait le premier à parler de paix entre les continents. A l’entendre, avant le souverain pontife sus cité, il n’était question de paix qu’entre les pays de l’Europe. Ainsi, les autres chefs de l’Eglise qui lui succèderont feront du dialogue interreligieux, leur cheval de bataille.

Il a cité en exemple, le Pape Jean-Paul II qui a été le premier à convoquer toutes les religions de monde à Assise en 1986. De l’avis de l’homme d’Eglise, les guerres portant le nom de « guerre religieuse » ne sont que des prête-noms de conflits entre leaders politiques. Tiégo Kiemtoré a rappelé les fondamentaux de l’islam. La foi musulmane selon lui, éduque le fidèle à être avec Dieu pour vivre avec ses créatures. Les piliers de l’islam ont pour but de rapprocher le fidèle du Créateur et aussi des autres créatures. Le coran au dire de l’imam, affirme que la différence entre les hommes vient de Dieu lui-même, mais que celui-ci recommande aux humains de se concurrencer en bien et qu’au dernier jour, il le demandera à chacun. A entendre imam Tiemtoré, le Prophète Mohamet aurait dès son arrivée à Médine, rédigé une charte régissant les rapports avec les autres communautés religieuses. Il a insisté sur le fait que l’islam ne doit pas être imposé « même un père n’a pas le droit de contraindre son fils à embrasser l’islam », a dit l’Imam.

Tiogo Tiemtoré a clarifié le sens de terme « jihad » au nom duquel des exactions sont commises. Le jihad selon l’explication du représentant des musulmans, est l’effort que déploie le fidèle pour protéger sa foi et se rapprocher de Dieu. Les leaders ont à l’unanimité reconnu la nécessité du dialogue entre les religions quelques soient les circonstances : « Se parler avant de s’entretuer », a dit Mgr Anselme Titianma Sanon. Le public a apprécié les interventions des leaders, mais a soulevé des inquiétudes sur le fait que les religions dites révélées, malgré leur enseignements pacifiques sont souvent sources de conflits. Certains ont même prôné un retour à la religion traditionnelle, tandis que d’autres pensent qu’il faut éduquer les générations futur à se passer de ces différences. Pour eux, il faut aller au-delà du dialogue interreligieux et parler plutôt de dialogue intra religieux.


Danoaga Dominique DIAPPA
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