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De l’insécurité au ministère de la sécurité!
Publié le jeudi 31 mars 2016  |  Sidwaya
Incendies
© aOuaga.com par Séni Dabo
Incendies de commerces à Ouaga : les éclairages du ministre en charge de la sécurité intérieure
Mardi 1er mars 2016. Ouagadougou. Le ministre de l`Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a échangé avec des journalistes sur les derniers incendies au marché 14 yaar et le long du mur du ministère en charge de l`environnement




Ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (MATDSI). Un méga-ministère aux missions très importantes dans l'équilibre sécuritaire du Burkina Faso. Après l'enchaînement des événements que le pays a connus avant ses élections démocratiques, ce ministère constitue la poutre centrale de la démocratie burkinabè. Et depuis un certain temps, c'est cette institution qui est sous les projecteurs. D'abord l'attaque terroriste au restaurant Capuccino et l'hôtel Splendid. A cette occasion, le ministre d'Etat Simon Compaoré qui venait à peine de prendre le portefeuille de ce département a usé des pieds et des mains pour gérer cette crise. Puis vint l'affaire des forces d'autodéfense villageoises communément appelées "Kogl-wéogo" (gardiens des forêts en moré). Certainement, la gestion de ces affaires a trop accaparé le ministre, au point de reléguer ses agents à la dernière place.

Ne pouvant plus, ces derniers sont sortis de leur silence pour réclamer plus d'attention de la part de leur premier responsable. Se sentant délaissés et oubliés par leur ministre pendant un bout de temps, les syndicats ont manifesté le mardi 29 mars 2016 pour interpeller l'opinion publique et le gouvernement sur "l'insécurité" et le mauvais ménage au sein du ministère en charge de la sécurité intérieure du pays. En effet, les syndicats du MATDSI au cours de leur sit-in, ont reproché au ministre Simon Compaoré de n'avoir pas le temps pour examiner et traiter les préoccupations internes du département qui «carbonisent» sur son bureau. Face à l'effritement des capacités institutionnelles dans un contexte de fragilisation continue du tissu social, le personnel de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure n'a pas manqué de clamer son mécontentement vis-à-vis du ministre d'Etat qui, de leur avis, n'a guère ménagé son calendrier pour trouver des solutions aux problèmes qui lui ont été soumis par ses agents à sa prise de fonction.

Ils ont demandé, à juste titre, plus de considération et de mangement interne afin de permettre à tous les services du ministère, de servir véritablement le peuple et dans les conditions les meilleures. Comme le dit un proverbe africain, il faut balayer l'intérieur de la maison avant la cour. Le président de l'Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso, Hamidou Dipama, a indiqué au cours du sit-in que le ministre Simon Compaoré est resté "inactif" face aux doléances et recommandations qui lui ont été antérieurement transmises par le personnel du ministère pour la bonne marche du département. Pour les plaideurs, il s'agit purement et simplement d'un manque d'intérêt. Ils réclament alors que l'autorité de l'Etat soit établie afin de favoriser une bonne gouvernance au pays. Des revendications dont la noblesse n'est plus à démontrer car la force et la compétence d'un agent de l'administration rime avec les conditions de travail que lui confère sa hiérarchie. Si le ministre de l'intérieur s'est longtemps occupé des affaires comme celles des Kogl-wéogo par exemple, il est désormais temps pour lui de s'occuper de ses proches collaborateurs afin d'éviter que les troubles se poursuivent dans le ministère, étant donné que les syndicats n'ont pas dit leur dernier mot.

Tout porte à croire que dans les jours à venir, si rien n'est fait, ils prendront encore des pancartes pour exprimer leur mécontentement et leur délaissement par leur propre ministre. Certes le MATDSI de par sa grandeur (Territoire, Décentralisation, Sécurité) semble assez tentaculaire pour être géré rationnellement et convenablement par un seul responsable. Le gouvernement pourrait au regard des exigences du moment et de l'obligation de résultats dont le régime Kaboré s'est assignée, nommer par exemple un ministre délégué en charge de la sécurité à défaut, de créer un ministère plein dans ce sens. Toute chose qui pourrait améliorer sensiblement la gouvernance et l'administration publique. A deux, la bataille sur le triple front du territoire, de la décentralisation et de la sécurité peut être gagnée. Et cela pourrait éviter que le MATDSI soit perçu dans le cercle institutionnel burkinabè comme un géant au pied d'argile, surtout avec ces mouvements d'humeur qui s'éclatent déjà de l'intérieur du département et qui pourraient remettre en cause la gestion démocratique tant attendue par le peuple. Vivement que la cohésion soit retrouvée pour permettre aux travailleurs du MATDSI de servir en toute quiétude.
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