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Mercure : Sassou-Nguesso sur le gril
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  Sidwaya
Denis
© Le Pays par DR
Denis Sassou N’Guesso, Président du Congo-Brazzaville




Le président Denis Sassou-Nguesso va-t-il poursuivre tranquillement son long règne de plus de trente ans à la tête du Congo ? La question mérite d’être posée, avec sa réélection hyper contestée au premier tour, avec 60,39% des suffrages, à l’issue de la présidentielle du 20 mars dernier. Au lendemain du scrutin, les opposants et principaux challengers à l’« homme fort » de Brazzaville, Guy-Brice Parfait Kolélas (arrivé deuxième avec plus de 15 % des voix), le général Jean-Marie Michel Mokoko, Claudine Munari, André Okombi Salissa et Pascal Tsaty Mabiala, sont montés au créneau pour dénoncer un « coup d’Etat électoral ». Et ils n’ont pas attendu la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel, aux ordres du régime Sassou, pour donner de la voix.

Dans une déclaration dite du « 25 mars », ils ont appelé le peuple congolais à la «désobéissance civile», pour contester la victoire du chef de l’Etat par une série d’actions pacifiques. Villes mortes, meetings et marches pacifiques, les opposants entendent user de tous les moyens pour que le nouveau mandat ne soit pas reconnu par les Congolais. La vérité, à leurs yeux, est que Sassou-Nguesso a perdu l’élection présidentielle, malgré « toute la fraude massive et grossièrement organisée dans un climat délétère». Ils comptent alors s’employer, corps et âme, à faire respecter le vrai verdict des urnes. La première manifestation a été une ville morte, observée hier mardi 29 mars, dans tout le pays, pour dire non à la « forfaiture » de Sassou-Nguesso.

Mouvement, dont le suivi a été diversement interprété, en fonction des intérêts de l’un ou de l’autre camp. La posture frontale de l’opposition ne surprend guère les observateurs les plus avisés de la scène politique congolaise, étant donné qu’elle n’avait pas cautionné le tripatouillage de la Constitution au profit de Sassou-N’Guesso. Elle n’avait pas réussi à faire échec au projet de prolongation de bail présidentiel du président, qui est passé en force, mais ne compte pas baisser la garde. Pour les opposants, Sasssou-Nguesso serait mieux dans une chaise longue ou dans une prison (c’est selon), qu’au palais présidentiel. Pas question, à leur entendement, qu’une monarchie, incarnée par Sassou 1er soit instaurée au Congo. Mais le chef de l’Etat congolais n’en a cure. Il fait feu de tout bois, avec la ferme volonté de boucler au plus vite ce périlleux feuilleton des élections. A voir la détermination de l’opposition à envoyer le président congolais au repos, on se demande si les esprits vont se calmer de sitôt. Et l’inquiétude est tellement grande que les tensions auxquelles les Congolais ont l’habitude pourraient ressurgir, malgré le caractère pacifique des mouvements annoncés de l’opposition.

En pareilles circonstances, la passion et l’animosité peuvent prendre le dessus, que ce soit dans les rangs de l’opposition ou dans le camp présidentiel, et conduire à des situations dramatiques. Ce qui n’est pas souhaitable, surtout pour un pays qui a été bien souvent malmené par les vieux démons, en témoigne son passé trouble. Le spectre des guerres civiles de la décennie 1990, dont Denis Sassou- Nguesso est un témoin privilégié, et du début des années 2000 hante encore de nombreux esprits au bord du fleuve Congo. Il serait donc souhaitable que l’on ne revive pas ces années de malheur, et que le pays, riche de son sous-sol, aille de l’avant, dans la démocratie et la bonne gouvernance. Ceci est d’autant plus important que Sassou-Nguesso, piqué par le virus du palais comme d’autres dirigeants africains, écoute sérieusement la voix non négligeable des contestataires. En l’espèce, ouvrir un dialogue constructif avec ses pourfendeurs, pour préserver les acquis du pays, condamné à ne pas retomber dans les bras des vieux démons. Il y va de l’intérêt du peuple congolais et de l’Afrique toute entière, qui peine à intégrer la démocratie dans ses habitudes.

Kader Patrick KARANTAO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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