Prise de contact PM/OSC : «il nous a révélé que les caisses de l’état sont vides » (Marcel Tankoano du M21)

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Publié le mardi 29 mars 2016 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par A.O
Décorations : la nation reconnaissante à plus de 800 de ses fils
Jeudi 10 décembre 2015. Ouagadougou. Palais de Kosyam. Plus de 800 personnes ont été décorées à la veille du 55e anniversaire de la fête nationale de l`indépendance pour services rendus à la nation en présence du président de la transition, président du Faso, Michel Kafando. Photo : Marcel Tankoano, leader du M21

Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a reçu des responsables d’organisations de la société civile dans l’après-midi du jeudi 24 mars 2016 à la Primature. Cette rencontre a duré près de 5h d’horloge si bien que l’on se demandait ce qui pouvait constituer l’ordre du jour. Autant de supputations, de questionnements, mais à la sortie des invités, ce n’était qu’une prise de contact.

« Hier le Collectif pour un peuple uni a tenu une conférence de presse au cours de laquelle son premier responsable n’a pas été tendre avec le gouvernement. Il dit au PM de changer sinon…Aujourd’hui il reçoit la société civile, ceci explique-t-il cela ? », a fait remarquer un confrère. Et un autre de rétorquer : «C’est possible, il peut les rencontrer pour les calmer, leur dire de faire molo molo parce qu’ils sont en train de chercher des solutions, les inviter à la patience».

C’est un pan des causeries qui se menaient dans les groupuscules, sous le hall d’attente. D’autres préfèrent se réfugier sur les réseaux sociaux pour tromper l’impatience mais rien n’y fit. Plus le temps passait et les discussions faisaient place au silence ; on ne peut s’empêcher de bâiller, de marcher un peu pour ne pas dormir. Et soudain, on entend dire qu’ils sont en train de sortir de la salle de rencontre, il était 20h 54 pour une entrevue débutée à 16h 30. Pas de temps à perdre ; il faut aller se désaltérer de la soif d’informations qui tenaillait les uns et les autres. Les interviews se négocient de part et d’autre ; en substance, c’était une rencontre de prise de contact et une occasion d’échanger sur les questions d’actualité.

Aboubacar Dermé (Stagiaire)

Encadré :

Réactions de responsables d’OSC

Sidiki Dermé, président de la Fédération libre des OSC

« C’était une prise de contact avec le Premier ministre. Nous nous sommes focalisés sur les questions de l’heure, notamment l’affaire des parcelles, de blanchiment d’argent, d’emplois pour la jeunesse. Nous sommes revenus également sur la Déclaration de politique générale du chef du gouvernement. Certains ont voulu savoir comment est-ce que le gouvernement compte s’y prendre pour le financement de ce projet dans le but de satisfaire les besoins des populations. Le Premier ministre nous a rassurés après avoir dit que la situation financière du pays n’est pas reluisante ; que ce n’est pas quelque chose que l’on peut résoudre du jour au lendemain. Il y a aussi que le principe de se rencontrer régulièrement pour échanger de la situation du pays est un acquis, puisque nous avons convenu de le faire une fois par trimestre mais il reste à déterminer les modalités ».

Arouna Savadogo, président de l’association « Le Tocsin »

« Il n’y avait pas d’ordre du jour déterminé, mais c’était des échanges à bâtons rompus, nous avons fait un tour de table. Chaque structure a fait part de ses préoccupations concernant la gestion du pays. Au niveau du Tocsin, nous avons saisi l’occasion pour reverser le contenu du Mémorandum que nous avons remis au Président du Faso. Ce sont, entre autres, de la durée validité des passeports burkinabè et nous avons souhaité que cela soit uniformisé avec les pays de la sous-région (10 ans au lieu de 5 ans).

Il a surtout été question du vote des Burkinabè de la diaspora, d’une bonne politique sur la migration, qui permettra d’utiliser efficacement cette diaspora qui est l’une des grandes richesses dont nous disposons. D’autres collègues ont abordé les dossiers de crimes économiques et de sang qu’il ne faut pas laisser dormir dans les tiroirs. Le Premier ministre a souligné que le chef de l’Etat tient à ce que la lumière soit faite, qu’ils sont dans une logique de tolérance zéro, que les investigations se poursuivent et qu’ils frapperont fort si les accusations sont avérées. Pour les Koglweogo, ce sont des Burkinabè qui se défendent, il faut les recadrer ; on dit qu’ils n’ont pas de récépissé mais c’est comme d’autres organisations de la société civile qui n’en avaient pas non plus, mais elles ont toutes travaillé à renverser le pouvoir parce que la situation l’exigeait».

Marcel Tankoano, président de M21

« Nous avons souhaité qu’il y ait un changement dans le panier de la ménagère dans les jours à venir. Sur le blanchiment d’argent, le Premier ministre a apporté plus d’éclaircissements. Il dit que ce sont des personnes qui détenaient des capitaux dont on ne connaît pas l’origine, mais qui voulaient les utiliser en investissant. Cela ne veut pas dire qu’il y a eu détournement mais c’est ce que les gens ont compris. Il dit que les investigations se poursuivent, qu’il n’y a pas d’acharnement sur le gouvernement de la Transition et que, du reste, cela concerne la période de 2007 à 2015. Concernant les parcelles, il nous a dit qu’il y a des aspects qu’il ne maîtrise pas, et ne veut donc pas s’exprimer là-dessus. Tout le monde a reconnu que le pays ne marche pas ; le chef du gouvernement nous a révélé que les caisses de l’Etat sont vides, qu’ils travaillent avec ce qu’il y a et feront le nécessaire pour trouver de l’argent afin que les choses reprennent normalement ».