Mobilisation autour de la marche du 29 juin : Inédit pour l’opposition politique burkinabè #aOuaga

Politique

Mobilisation autour de la marche du 29 juin : Inédit pour l’opposition politique burkinabè

Publié le lundi 1 juillet 2013 | Le Quotidien

© aOuaga.com par A.O
Mise en place du Sénat: l`opposition dans la rue pour une grande journée de contestation
Samedi 29 juin 2013. Ouagadougou. Des dizaines de centaines de marcheurs à la place de la Nation pour protester contre la mise en place du Sénat et contre la vie chère sur toute l`étendue du territoire national

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Activités des partis politiques 2012

L’opposition pourra-t-elle mobiliser suffisamment de manifestants le 29 juin 2013 ? Saura-t-elle réussir l’organisation ? Pourra-t-elle conduire une marche pacifique ? À toutes ces inquiétudes, l’opposition burkinabè a donné tort à la date indiquée. En effet, répondant à l’appel de l’opposition contre la mise en place du Sénat et contre la vie chère, les populations des villes et campagnes du Burkina sont sorties massivement, le 29 juin, pour marcher et se montrer solidaires des recommandations du Chef de file de l’opposition. Mais en réalité, pour réussir le pari de cette mobilisation, l’opposition burkinabè, mieux que jamais, n’a pas lésiné en moyens, notamment, la communication et les commodités de transport. A des semaines avant l’événement, une grande campagne d’information et de sensibilisation a été entreprise par les partis politiques de l’opposition. Le grand coup médiatique, distillant des messages cohérents a contribué, sans doute, à donner le résultat obtenu dans la matinée du 29 juin, date qui restera dans la mémoire collective de l’histoire politique du Burkina. Résultat ! Et quel résultat ? Ceci :’’ une marrée humaine à la tête de laquelle des responsables des partis politiques avançant main dans la main’’. Une fois n’est pas coutume, les responsables de partis d’opposition rompant avec les querelles diverses et souvent de peu d’intérêts, ont su si bien faire front commun autour d’un même objectif. Une unité d’action traduite aussi dans les autres provinces comme, Tenkodogo, Ouahigouya, Bobo-Dioulasso où une lettre a été remise aux autorités. Les slogans et les pancartes ont exprimé le courroux des populations apparemment révoltées par certaines politiques qu’elles qualifient d’impopulaires. Cependant, à Ouagadougou, la marche qui a commencé dans une bonne ambiance s’est finalement terminée en queue de poisson. Les éléments de la sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui auraient tenté de forcer des barricades. On dénombre plusieurs blessés et des dégâts matériels. Ce dernier acte sombre a été la goutte de l’encre qui aura esquinté le beau tableau que les partis de l’opposition, en toute dextérité, tentaient de peindre dans le livre politique du Burkina. Pourtant, la répression policière semble ne rien entamer à la détermination de l’opposition unie. Toute chose qui amène à s’interroger sur les futures actions de cette opposition qui a su si bien créer un lien ombilical entre le coût de la mise en place du Sénat et la vie chère. En clair, si l’opposition ne gagne pas la cause, passera-t-elle à d’autres actions de plus grande envergure ? À l’affirmatif, il faudra alors bien se gratter les méninges pour sortir les moyens humains et intellectuels qui puissent éviter d’éventuelles escalades. En la forme particulièrement, la marche du 29 juin aura donné un coup d’éclat à notre démocratie en quête de maturité. La libre expression du droit de contestation s’est manifestée en dépit de quelques tentatives d’intimidations et des menaces. Revigorés par la confiance retrouvée de la population, il est clair que les partis politiques de l’opposition ne lâcheront pas prise pour sitôt. Mais jusqu’où sont-ils prêts à partir ? Le camp d’en face saura-t-il plier l’échine face à la grande démonstration de force de l’opposition, ou tentera-t-il, une contre-offensive en organisant aussi une grande marche ? Autant de questions taraudent encore les esprits et montrent aussi à quel point le pouvoir exécutif est plus que jamais dans une situation très complexe. Une situation rendue davantage délicate par les différentes crises au sein de l’appareil judiciaire et la marche annoncée pour le 20 juillet prochain contre la vie chère. Ainsi, le gouvernement semble être engagé à son corps défendant sur plusieurs fronts au risque de s’embourber. Que le navire dans lequel nous sommes tous embarqués brinquebale, c’est bien connu. Il n’y a que le véritable amour pour la patrie qui puisse instaurer la vraie stabilité. Lequel amour pour la patrie commande des attitudes citoyennes d’une part et le sens de la responsabilité d’autre part. Et que, ad nutum, l’intérêt supérieur de la Nation soit préservé.

La Rédaction

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