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L’Observateur N° 8405 du 28/6/2013

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Présidentielle malienne du 28 juillet : que d’obstacles !
Publié le lundi 1 juillet 2013   |  L’Observateur




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C’est aujourd’hui lundi 1er juillet 2013 que les forces ouest-africaines, la Misma, passeront sous mandat des Nations unies avec une mission de maintien de la paix, devenant ainsi la Minusma. Elle aura notamment à sécuriser la présidentielle du 28 juillet. A terme, c’est-à-dire après un délai de grâce de 4 mois ; selon Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, ces forces, 6200 soldats actuellement déployés sur le territoire malien, "... pas toujours exactement aux normes de l’ONU", devront l’être, qu’il s’agisse des effectifs (à porter à plus de 12 000), des équipements, de la formation au droit humanitaire et au respect des droits de l’homme. Hervé Ladsous assiste ce lundi à Bamako au passage de la Misma à la Minusma.

C’est dans ce contexte que la polémique enfle sur la date du scrutin : ainsi, le président de la Commission électorale nationale indépendante, Mamadou Diamountani, qui sait techniquement de quoi il parle, a estimé, ce week-end, "extrêmement difficile de tenir le premier tour à la date du 28 juillet" ; un scepticisme partagé par bon nombre de personnalités de la classe politique et de la société civile, ce, en raison du temps imparti à l’accomplissement des opérations suivantes :

- la mise à jour du fichier électoral et sa ventilation dans les bureaux de vote ;

- la confection du bulletin de vote unique après l’examen des 36 dossiers de candidatures pour validation ou invalidation par la Cour constitutionnelle avant le 7 juillet, date de l’ouverture de la campagne électorale, puis on acheminement ainsi que celui des cartes d’électeurs dans les bureaux de vote ;

- le redéploiement de l’armée et de l’Administration à Kidal, sans oublier la CENI locale, condition sine qua non de la tenue de la présidentielle sur toute l’étendue du Mali ;

- last but not least, la remise de leurs cartes aux déplacés et aux réfugiés, puis leur mobilisation pour qu’ils puissent voter.

Bonnes gens, peut-on, en si peu de temps, réaliser toutes ces opérations sur toute l’étendue du Mali, vaste de 1 240 000 km 2 ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, lui, se veut plutôt rassurant qui a dit : "Nous travaillons à ce que ces élections puissent se tenir aux dates qui ont été proposées... Je pense que la date sera respectée".

Par ailleurs, selon Akhmada Ag Bibi de la coordination HCUR/MNLA, "ce qui est important, c’est de garder ces élections à la date prévue... La distribution des cartes d’électeur à Kidal devrait se faire dans les six à sept jours".

Certes vous êtes optimistes MM. Coulibaly et Ag Bibi, mais, pour de plus en plus de décideurs, de candidats et d’observateurs étrangers, cela est intenable.

D’ailleurs, la date du 28 juillet n’a-t-elle pas été fixée ex nihilo dans le feu de l’action alors que, sur le terrain, tout reste encore à faire ou à refaire ? Pas de fétichisme des dates donc selon Guillaume Kigbafori Soro.

Certes la présidentielle est une des étapes nécessaires au retour d’une vie constitutionnelle normale au Mali. Mais mal négociée, elle pourra conduire à de graves contestations et entacher la légitimité du nouveau président qui en sera issu.

Rien ne servant de tenir une élection précipitée, grosse de toutes les contestations, mieux vaut une élection bien pensée quitte à la reporter.

Ahl-Assane Rouamba

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