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Municipales burkinabè : le parti de Compaoré est "confiant" pour les scrutins du 22 mai malgré le gel de ses comptes
Publié le mardi 29 mars 2016  |  Alerte Info
Aboubacar
© Autre presse par DR
Aboubacar Sawadogo, coordonnateur Nl du CDP, chargé des élections municipales




Le parti de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, contraint à la démission le 31 octobre 2014, est "confiant" pour les élections municipales du 22 mai malgré le gel des comptes du parti ou de certains de ses cadres, a indiqué le coordonnateur chargé des élections du parti, Aboubacar Sawadogo, dans un entretien à ALERTE INFO.

Comment se porte le CDP à deux mois des municipales ?

Le CDP est un très grand parti bien implanté au Burkina, et il se porte très bien dans le cadre de ces futures élections municipales du 22 mai. Je pense que très bientôt, après la validation des listes, vous saurez exactement où est-ce qu’on en ait et comment est-ce qu’on se comportera pour la campagne des municipales.



Comment expliquez-vous que le CDP se porte très bien mais n’a eu que 18 députés aux législatives ?

Je pense qu’il faut relativiser un peu les choses. Le CDP se porte très bien signifie que le CDP est un très grand parti structuré. Cela traduit également un état d’esprit. Vous savez très bien ce que le CDP a traversé comme situation sur le plan politique. Jusqu’à présent, notre président est en position de détention même si c’est provisoire. Un certain nombre de nos responsables dont les vice-présidents sont en prison ou en liberté provisoire. C’est tout à fait normal et c’est même extraordinaire qu’à l’issue des élections législatives on s’en tire avec 18 députés, c’est même une prouesse. Ça aurait été un autre parti il n’allait même pas avoir un seul député. C’est la raison pour laquelle nous disons que le CDP se porte très bien. Il y a des partis qui ont bandé des muscles mais qui n’ont même pas eu un seul député.

Nous avons des instances quand bien même qu’elles ne sont complètes après les problèmes que je vous ai énuméré ci-haut, mais il y a des camarades qui sont là, attachés aux idéaux du parti, travaillent tous les jours au quotidien pour que les municipales soient une réussite à notre niveau pour que le CDP ait un score honorable.



Avant les campagnes présidentielle et législatives, les comptes de votre parti ont été gelés. Cela a été résolu maintenant ?

Rien n’a changé jusqu’à aujourd’hui. Les comptes du parti sont toujours gelés. Nous avons des cadres et des militants qui ont leurs comptes toujours gelés également. Nous avons comme je l’avais dit des camarades qui sont incarcérés, certains toujours en exil. Malgré tout, le CDP compte aller aux municipales et se tirer avec un score honorable.



Avez-vous des soucis avec la structuration ou restructuration du parti ?

Nous avons au sommet un Bureau exécutif national (BEN) qui gère le parti au quotidien, nous avons la plus grande instance qui est le Conseil national qui a aussi un Bureau politique national (BPN) en plus du secrétariat permanent du parti. Au niveau des structures géographiques, nous avons toutes les instances qui fonctionnent. On a les sections provinciales, les sous-sections communales, les comités de base dans les secteurs et les arrondissements, dans les villages et nous avons un Haut conseil qui est composé des élites d’un certain rang du parti qui accompagne l’instance dirigeante avec des conseils avisés pour que notre organisation puisse bien se porter. Seulement on aurait bien voulu que tous les animateurs soient tous là. Mais, malgré l’absence de certains animateurs de taille, le parti continu toujours de fonctionner.



Le CDP a-t-il eu des soucis pour le positionnement des différentes candidatures pour les municipales du 22 mai ?

A ce niveau on peut dire que nous nous sommes tirés d’affaire de manière honorable pour ce qui est des positionnements au niveau des municipales. Certes il faut reconnaître que dans les grands Centres il y a des enjeux, un engouement certain pour l’élection au poste de conseiller municipal. Donc dans les grandes villes notamment Ouagadougou il y avait effectivement d’effervescence mais au CDP la discipline est toujours de rigueur.

Donc les camarades connaissent nos directives qui ont été prises au regard de l’importance de la consultation électorale. Nous avons une stratégie de campagne et tout cela a été porté à la connaissance des structures du parti qui sont les seules habilités à gérer les questions de candidatures. Nous avons opté de permettre à la base de décider car c’est une élection de proximité. C’est à la base de dire exactement qui est à même de la représenter. S’il y a un candidat que la base soutien ou propose, il n’y a pas de raison qu’il y ait une interférence quelconque avec une instance. Donc nous regardons tout simplement les listes pour voir si effectivement les camarades à la base n’ont pas occulté un certain nombre de questions notamment les conditions d’éligibilité qui sont contenues dans la loi électorale portant code électoral, et qui sont aussi des conditions d’éligibilité propres au parti.



A combien de francs estimez-vous le besoin de financement de votre parti pour les municipales du 22 mai ?

Pour le moment les états majors de notre formation se préparent et ne sauraient avancer des chiffres. Convenez avec moi que le CDP n’est plus le même CDP sous le plan financier. D’abord je vous ai dit que nos avoirs sont gelés. Deuxièment les cotisations des militants sont ce que vous savez. C’est vrai que nous avons une disposition, nous avons vendu nos fiches, aussi un appel à candidature pour faire fonctionner nos structures a été lancé mais le tout mis ensemble c’est des stratégies qu’on dévoile à la dernière minute. L’argent étant le nerf de la guerre, si je vous dis qu’on a tant de franc, toute de suite nos adversaires vont avoir de la matière pour nous attaquer. Donc tout court nous allons participer aux élections municipales et nous sommes confiants.



Comment se fait l’intégration du CDP au sein de l’opposition, vous qui avez géré le pouvoir d’Etat plus d’une vingtaine d’année ?

L’une des difficultés majeures du CDP est d’avoir été un parti au pouvoir pendant plus de vingt ans et de se retrouver aujourd’hui dans l’opposition. Donc il y a un apprentissage à faire non seulement au niveau de la direction que ceux qui animent la vie du parti mais aussi au niveau des militants de la base. Il faut qu’ils se disent qu’aujourd’hui que le CDP est un parti d’opposition. Il faut que nos militants arrivent à intégrer et à comprendre ça. Il faut qu’ils comprennent que ce n’est pas le parti qui avait la largesse de tout le monde. Un parti d’opposition, rares sont ceux qui répondront à vos appels.



Quelles appréciations faites-vous de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a entamé le processus de l’organisation des municipales par la réception des dossiers de candidatures ?

Nous sommes confiants. Nous disons que la CENI va joueur totalement sa partition. Il y a des observations aujourd’hui car nous savons qu’il y a des partis pour ces municipales qui n’ont pas pu déposer des listes à temps. Or nous avons entendu que certains partis et pas des moindre, leurs listes ont été déposées après la date de clôture et elles ont été réceptionnées. Alors ça c’est une inquiétude. Nous attendons de voir comment la CENI va traiter ces cas spécifiques. Il y a au moins deux cas sur lesquels nous allons être très regardants et nous attendons de voir quel va être le dénouement final au niveau de la CENI. Donc nous suivons et faisons confiance à la CENI qui va extirper ces cas là pour que les listes soient très claires, très propres afin que nous allions ensemble à la consultation chacun avec ses chances et moyens.

Mais également nous attirons sur l’expérience vécue au niveau des législatives en matière de ce qu’on n’a appelé vote assisté. Au niveau des législatives, il y a des personnes d’un certain âge qui ont été assistées. Comment cela se fait ?. Ailleurs dans certains pays nous savons que cela a créé de la polémique. Nous pensons que si ces cas sont admis par la CENI, elle doit tout faire pour que les partis politiques puissent comprendre ce que cela comporte comme conséquences. Il faut un consensus de l’ensemble de la classe politique par rapport au vote assisté. Je pense que pour combattre la fraude électorale, il va falloir ouvrir l’œil aussi sur ce système-là qui a été pratiqué dans plusieurs localités (lors des législatives du 29 novembre).

Donc voilà un peu sans remettre en cause la crédibilité de la CENI, ce que nous souhaitons. Nous avons foi en la capacité de la CENI pour l’organisation d’une élection libre, transparente, démocratique, mais il y a que certains derniers réglages doivent être faits afin que nous ayons encore des élections apaisées, acceptées par toutes les parties prenantes.



La menace des attaques armées persiste dans la sous-région, en témoigne la dernière attaque à Bassam au Sud-est d’Abidjan, pensez-vous que des élections peuvent se tenir dans ces conditions sécuritaires ?

Vous savez en pareille circonstance, quand il y a péril en la demeure, les Burkinabè doivent se donner la main dans la main. Ce que nous attendons c’est l’appel des autorités pour qu’il y ait une union sacrée autour de la question de la sécurité des populations. Nous avons malheureusement constaté, lu, entendu, lorsqu’il y a eu des problèmes au Burkina (attaque armée à Ouagadougou le 15 janvier faisant 30 morts), certains partis politiques et personnalités lancés des propos qui n’étaient pas de nature à rassembler et à unir les Burkinabè autour de la question. Comme je l’ai dit au jour d’aujourd’hui c’est l’union sacrée des populations qui sont au cœur de la sécurité. Le terrorisme ne peut être combattu dans un pays que s’il y a une unité autour de la préoccupation. Les populations qui doivent être en parfaite synergie avec les forces de défense et de sécurité pour leur donner les informations au quotidien.

Alors nous lançons un appel très fort à toute la classe politique et aux populations de sonner l’unité autour de la question sécuritaire. Que tout Burkinabè fasse un dépassement de soi pour la question de sécurité où les terroristes ne demandent pas la religion, la couleur politique et la couleur de la peau. La solution c’est qu’on se donne la main, qu’on se parle au-delà de nos divergences politiques pour faire face à l’ennemi commun. Pour une campagne avec toute la tranquillité, voilà l’appel que notre parti a, à lancer.



BBO
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