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Trait de plume : L’énigme Shekau !
Publié le mardi 29 mars 2016  |  Sidwaya
Boko
© Autre presse par DR
Boko Haram au Burkina-Faso?




La dernière vidéo, postée jeudi dernier sur Youtube et dans laquelle le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, implore la clémence des autorités nigérianes pour ses actes terroristes, continue d’alimenter fortement les débats au Nord-Est du pays où il a installé son quartier général. Dans ce document audiovisuel assez sombre, le supposé chef terroriste annonçant sa reddition très prochaine, demande au Nigéria, à commencer par son président Muhammadu Buhari, de lui réserver un traitement humain. «Pour moi, la fin est venue.

Qu’Allah nous protège du mal (…) Je remercie mon créateur», a-t-il déclaré, dans un débit relativement lent, en haoussa et en arabe, sur un ton posé, contrairement au cynisme qui caractérise habituellement ses diatribes filmées. Certes, la vidéo en question n’a pas encore été authentifiée par l’armée, mais beaucoup de Nigérians se demandent déjà si l’énigmatique iman n’entend pas ainsi user de manœuvres dilatoires face à une armée nigériane déterminée à le déloger de la forêt de Maiduguri où il s’est retranché. Car, depuis les opérations conjointement lancées l’année dernière par les forces nigérianes, camerounaises et tchadiennes, Boko Haram a perdu son hégémonie sur plusieurs villes, repassées entre les mains des loyalistes. Et de ce fait, certains combattants du groupe, qui éprouvent de sérieuses difficultés à s’approvisionner en carburant, ont préféré quitter les rangs, plutôt que de persister aveuglement dans l’extrémisme avec le risque de se faire capturer par l’armée nigériane. Autant de raisons qui fondent l’idée que cette vidéo du chef terroriste relève plus d’une stratégie visant à détourner l’ennemi de son but, qu’une demande sincère de rémission de ses péchés.

Et on allait encore en douter si le leader du charismatique groupe islamiste nigérian n’avait pas déjà fait de telle annonce, puis ressortir dans une autre vidéo, seulement quelques jours plus tard, pour vanter, sanglantes scènes à l'appui, l'application de la charia dans son "califat islamique". L’armée nigériane n’a-t-elle pas d’ailleurs annoncé à plusieurs reprises la mort de Shekau, depuis qu’il a pris la tête de Boko Haram, à la suite de l’exécution de son chef historique, Mohammed Yusuf en 2009 ? Les forces de défenses et de sécurité du Nigeria devraient impérativement redoubler de vigilance et ne pas se laisser berner par une simple vidéo, postée sur les réseaux sociaux, derrière laquelle un supposé Abubakar Shekau annoncerait sa fin. Il ne faudrait pas prendre pour parole d’Evangile, les propos d’un individu, dont l’identité reste à prouver, comme bon nombre de soldats qui affirment sans prendre de gants, que le cerveau de Boko Haram est battu à plate couture.

Car, quoi qu’on dise, Boko Haram reste avant tout un monstre à plusieurs têtes, et écraser une seule ne saurait suffire à le mettre hors d’état de nuire ! Le président Muhammadu Buhari et son armée ne devraient pas perdre de vue cette réalité. Le fief historique de Boko Haram, installé dans la forêt de Sambisa dans l’Etat de Borno (Nord-Est), a été plusieurs fois la cible des attaques des forces républicaines, mais cela n’a entamé en rien la capacité de nuisance de la secte, même si son leader est confiné entre les arbres. Et les 276 jeunes filles enlevées dans leur lycée de Chibok et toujours portées disparues restent certainement le plus grand défi lancé par Abubakar Shekau et ses hommes, au monde entier.

Car, malgré la grande mobilisation sonnée via Internet, pour la cause des lycéennes, le mystère sur leur sort reste entier. En tous les cas, il y a comme une épée de Damoclès qui pèse sur les Etats de l’Afrique de l’Ouest, tant les attentats se sont multipliés ces derniers temps sur le terrain. Ainsi, l’hôtel Radisson Blue de Bamako en décembre, le restaurant Cappuccino à Ouagadougou en janvier et la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire le 13 mars dernier ont tous essuyé des attaques terroristes avec à la clé, des morts et de nombreux blessés. En pareil circonstances, l’iman génocidaire, ne peut que se préparer à payer le prix de ses horreurs !

Beyon Romain NEBIE
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