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Le Quotidien N° 803 du 28/6/2013

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Afrique : Des coups d’Etat pour rien
Publié le vendredi 28 juin 2013   |  Le Quotidien




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Le coup d’Etat plein de promesses de la Séléka a viré au cauchemar pour les Centrafricains. Entre la dictature de François Bozizé et l’avènement d’un nouveau régime, les Centrafricains avaient en effet vite fait leur choix : ils préfèrent le changement, même à coups de canon. Ce qui arriva. Mais le désenchantement arriva aussi très vite avec les méthodes barbares des nouveaux maîtres. Meurtres, viols, vols sont le lot quotidien des populations qui, assurément, doivent regretter le débonnaire Bozizé. Sous son règne au moins, il y avait une paix sociale relative, on ne se faisait pas tuer pour un oui ou pour un non, et surtout, les salaires des fonctionnaires, aussi maigres soient-ils, tombaient régulièrement. A la barbarie de la Séléka s’ajoute une nouvelle menace jusque-là inconnue des Centrafricains : les violences inter- religieuses. Des églises ont subi l’assaut d’assaillants, faisant craindre l’avènement d’un pouvoir islamiste à Bangui. Outre le climat social très délétère, aucune perspective démocratique sûre ne s’offre aux Centrafricains, en dépit des promesses du seigneur de guerre devenu président, Michel Djotodia. Comment en effet, tenir des engagements électoraux dans une telle atmosphère de chaos ? C’est à se demander si le désordre actuel n’est pas d’ailleurs sciemment provoqué pour justifier la non tenue d’une élection présidentielle. Il faut se rappeler en effet que selon les accords, la transition est prévue pour durer 18 mois et que Michel Djotodia n’a pas le droit de se présenter à la présidentielle. En attendant, la Centrafrique de Djotodia est un Etat-néant. Et cela ne pousse nullement à l’optimisme quant au respect des engagements pris par le chef de la Séléka.
Le triste sort que connait la Centrafrique est le propre de la plupart des pays africains récemment pris dans l’engrenage des coups d’Etat ou des guerres civiles. La Libye, l’Egypte, la Tunisie, toutes passées par l’épreuve du printemps arabe, se cherchent toujours. La Libye, en particulier, continue de subir les stigmates de la guerre civile qui y a fait rage. Les milices ont pignon sur rue et dictent leurs lois aux institutions républicaines. Il ne se passe pas un jour sans violences armées plus ou moins graves. Là aussi, les Libyens pourraient, si la situation sécuritaire ne connait pas une amélioration rapide, regretter leur dictateur de Kadafi. Avec lui, la sécurité et la paix étaient garanties pour les Libyens. Or si la liberté semble avoir été reconquise après sa chute ; la paix, elle, est par contre perdue. A jamais ? Telle est sans doute l’angoissante question que se posent les Libyens. Au Mali, le coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo a aussi précipité le pays dans la déchéance. Certes, le président démocratiquement élu avait déjà maille à partir avec la rébellion touareg et islamiste naissante. Mais la déliquescence de l’Etat malien a été accélérée par le coup d’Etat. A l’heure du bilan, rien de positif ne peut être tiré de cette parenthèse ouverte par un capitaine trop ambitieux. L’auteur du coup de force de mars 2012 vient du reste de demander pardon au peuple malien pour son acte. Mais que de gâchis !

L’Afrique devrait tirer leçon de sa récente histoire politique. A quoi ont servi les coups d’Etat en Centrafrique et Mali, et la guerre civile en Libye ? Tous ces événements ont-ils apporté plus de bien aux peuples concernés ? Pas si sûr. Moralité : il ne faut pas faire un putsch pour un putsch. Dans les cas malien et centrafricain, ceux qui ont fomenté les putschs n’avaient d’autre projet politique et sociétal que d’arriver au pouvoir. Le reste, on verra. L’Afrique devrait en finir avec la prise du pouvoir de façon illégale et violente, au regard de ses conséquences désastreuses. Cela suppose aussi de la part des gouvernants, pour ne pas prêter le flanc, la mise en place d’un système démocratique et de bonne gouvernance irréfutable. Mais combien de dirigeants africains sont réellement mus par le souci de ne servir que le peuple ? Une Afrique sans coup d’Etat, cela est pourtant possible. Il suffit de regarder les exemples de pays vivant dans la stabilité. Le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Ghana marchent au rythme de la démocratie. Ils ne s’en portent que mieux. Les Africains, notamment la classe politique et l’armée, doivent donc apprendre à dompter leurs pulsions anti-démocratiques pour qu’enfin, la sécurité, la paix et le progrès deviennent un vécu quotidien et ordinaire sur le continent .
La Rédaction

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