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Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara, coordonnateur du CPPU: « Si le Premier ministre ne se ressaisit pas, nous allons lui demander de partir »
Publié le jeudi 24 mars 2016  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A.O
Le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a animé une conférence de presse le 29 septembre 2015 à Ouagadougou sur la situation nationale




Le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a animé une conférence de presse le 23 mars 2016 à Ouagadougou. La réforme des institutions, la défiance vis-à-vis de l’autorité de l’Etat, l’action du gouvernement, le rôle de l’Opposition politique, des OSC, de la CENI et le déploiement des forces étrangères sur le territoire burkinabè ; ce sont là, les points sur lesquels le CPPU s’est prononcé. Les membres de la CPPU disent ne pas être satisfaits de la façon dont les choses sont conduites et appellent les autorités politiques à se ressaisir.

Le Collectif pour un peuple uni (CPPU) n’est pas du tout content des décisions et de certaines actions entreprises par le gouvernement Thiéba pour répondre aux aspirations du peuple burkinabè. Et pour marquer leur désapprobation, les membres du CPPU ne sont pas passés par 4 chemins, lors de leur conférence de presse tenue le 23 mars dernier, pour interpeller le gouvernement. « Depuis que le gouvernement est là, ses membres n’ont pas encore posé d’actes concrets ; l’un des aspects qui a favorisé leur élection, c’est leur expérience et nous tendons vers le 4e mois de leur existence, mais jusque-là, il n’y a rien ; les conseils des ministres accouchent de souris » ; dit Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara, coordonnateur du CPPU. Il faut, pour lui, revoir très rapidement ce gouvernement et mettre « les personnes qu’il faut à la place qu’il faut ». Déjà, a estimé le coordonnateur du CPPU, nous avons un président « trop passif » avec des ministres qui, selon lui, « divaguent ». Et Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara de s’interroger : « Fallait-il donc que nous ayons un Premier ministre aussi passif que celui que nous avons actuellement ? ». « C’est vrai que nous demandons de revoir le gouvernement mais, si le Premier ministre lui-même ne se ressaisit pas, nous allons lui demander de partir », a-t-il prévenu. Le CPPU demande donc au gouvernement d’œuvrer à restaurer l’autorité de l’Etat et cela passe aussi par un encadrement des Koglwéogo qui est du ressort du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure. « Mais nous avons l’impression que Simon Compaoré jusqu’à présent, ne se préoccupe pas vraiment de cela. Toutes ses missions actuellement, tendent à aller vers la gestion de la mairie comme il le faisait avant », a fustigé Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara. A en croire les membres de la CPPU, le climat social au Burkina est délétère. Pour eux, le gouvernement doit travailler à répondre aux vraies préoccupations du peuple plutôt que de faire dans la diversion. Et de citer à titre d’exemple la divulgation de certaines informations qui, selon eux, ne valaient pas la peine d’être publiées si ce n’est que pour d’autres desseins. Il s’agit, entre autres, ont-il énuméré, des soupçons de blanchiment d’argent relayés, il y a peu, par les médias. S’adressant donc aux membres du gouvernement, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara dira ceci : « Vous n’avez pas trouvé des solutions et vous divulguez des informations. Cela est une manière d’amener les éventuels fautifs à fuir. Cette manière de divulguer les informations n’est qu’une manière de détourner l’attention du peuple des vrais problèmes. Ce sont donc des règlements de comptes ou une manière de limiter les ambitions de certaines personnes ». Une autre mesure qui n’est pas du goût du CPPU est le recrutement de 4200 enseignants pour le compte du post-primaire annoncé par le gouvernement. De l’avis du collectif, il s’agit d’une bombe à retardement en ce sens que la mesure ne fera que créer des chômeurs potentiels en raison des conditions qui y sont liées.
« Au secteur 3 de Manga, le ministre en charge de la Jeunesse mène une campagne déguisée »
« Avec 100 000 F CFA par mois, les gens vont abandonner et puis partir ailleurs. Ils sont en train de former des chômeurs potentiels », a relevé le coordonnateur du mouvement. Le CPPU n’a pas non plus manqué de dénoncer le « laxisme » dans la gestion des institutions. Pour lui, l’une des conditions pour avoir des institutions fortes, c’est de mettre fin aux nominations de complaisance. « Au niveau de la Haute cour de justice, c’est un député MPP qui est président. Comment pouvez-vous mettre une partie prenante à la tête d’une institution afin qu’elle juge des dossiers pendants », a dénoncé le coordonnateur du CPPU. Il reproche également à la Commission nationale électorale indépendante (CENI) de n’avoir pas tiré des leçons des failles constatées lors des élections couplées présidentielle et législatives de 2015. Pour les membres du Collectif, certaines pratiques peu orthodoxes, sous le regard de la CENI, sont en cours alors qu’elles sont prohibées par le Code électoral en son article 68. Il s’agit notamment, de l’interdiction de la campagne déguisée. « Au secteur 3 de Manga, le ministre en charge de la Jeunesse mène une campagne déguisée. Il y est allé avec les moyens de l’Etat et a demandé aux jeunes de se réunir et de former des associations qui seront financées », a révélé le coordonnateur de la CPPU. Face à une telle situation et à bien d’autres tergiversations de la part du gouvernement, a indiqué Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara, l’Opposition politique aurait pu réagir. « Si c’était une opposition intelligente, elle allait profiter de cette situation pour faire des sorties et rebondir. Mais jusque-là rien. Elle attend toujours la fin pour commencer à fustiger alors que, dans sa quête du pouvoir, elle doit travailler avec le peuple pour remonter les bretelles au parti au pouvoir », a-t-il estimé. Parlant justement de parti au pouvoir, le CPPU a dit ne pas comprendre tout ce désordre qu’il y a au sein du parti en faisant allusion à la bagarre qui a éclaté au sein du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans la composition des listes pour les prochaines municipales. Le collectif a donc invité les responsables dudit parti à « éduquer » leurs militants. «Quand on n’arrive pas à contenir ses militants, comment peut-on gérer 18 millions de Burkinabè ? », s’est interrogé le coordonnateur du collectif. Par ailleurs, le CPPU a donné son point de vue sur l’installation des bases des forces étrangères sur le sol burkinabè, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Contre cette mesure, les membres du collectif s’inscrivent en faux. «  Leur venue est une source pour le terrorisme », a martélé Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara.
Adama SIGUE


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