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Le Quotidien N° 802 du 27/6/2013

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Obama en Afrique : Qui aime bien, châtie bien !
Publié le jeudi 27 juin 2013   |  Le Quotidien


Election
© Autre presse par DR
Election présidentielle américaine de 2012: Barack Obama réélu Président
Au terme d`une longue campagne, Barack Obama a été réélu à la présidence des Etats-Unis pour un second mandat.


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« Qui aime bien, châtie bien ». Barack Obama, le président américain aux origines africaines, a fait sien ce dicton, dans sa relation avec l’Afrique. Alors qu’à l’avènement de son élection beaucoup d’Africains ont cru que les portes de l’Amérique leur seront grandement ouvertes et que les dollars pleuvront comme la pluie sur le continent, ce fut plutôt la désillusion. Obama ne gouverne pas les Etats-Unis en Africain, mais en Américain. Mieux, il se montre particulièrement regardant sur les mœurs politiques en Afrique, plus qu’aucun autre dirigeant américain ne l’a été. Les chefs d’Etat africains reçus à la Maison Blanche sont triés sur le volet, tout comme les visites d’Obama en Afrique sont rarissimes et très sélectives. Bref, le premier Noir, de surcroit africain, président des Etats-Unis, ne fait pas dans la complaisance vis-à-vis de ses « frères ». Cette fermeté est sans doute liée à des considérations de politique intérieure, Obama ne voulant pas donner du grain à moudre à ses détracteurs qui le taxaient d’étranger. Mais il y a aussi certainement une volonté de fouetter enfin l’ego des Africains, et de leur faire comprendre la nécessité de sortir de l’obscurité des dictatures et des pouvoirs à vie. En somme, Obama, débarrassé de tout complexe, notamment celui de l’ex-colonisateur, envoie un formidable message de vérité aux Africains : n’attendez pas tout de moi car votre destin est entre vos mains.
Naturellement, en tant que continent en devenir, l’Afrique ne peut se passer de l’aide des grandes puissances. Mais baser toute sa stratégie de développement sur cette aide, comme ce fut le cas au cours des cinquante dernières années, relève d’une grave erreur. On a vu ce que cette dépendance a donné. Le plus grand service donc que Barack Obama puisse rendre à l’Afrique, c’est de l’aider à se passer de l’aide. Et c’est ce qu’il semble s’employer à faire, avec pour premier axe, l’ancrage solide d’institutions démocratiques sur le continent. A cet effet, le choix du Sénégal comme seule étape francophone n’est pas fortuit. Il obéit à sa politique africaine dont les grands principes ont été déclinés lors de son discours fondateur d’Accra, à la faveur de son premier voyage africain en 2009. Sa conception des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique procède deux postulats : en premier, « le développement dépend de la bonne gouvernance » ; en deuxième, non à « l’aide perpétuelle qui aide les gens à survivre tant bien que mal » et oui au partenariat dans la « création des capacités nécessaires pour un changement transformateur ». Il n’a pas changé de trajectoire depuis ce discours d’Accra. Son nouveau périple africain devrait à nouveau lui permettre de réitérer son credo pour une Afrique démocratique.
Dans tous les cas, les Africains seraient naïfs de croire qu’en dépit de ses déclarations, Obama leur offrira le bonheur sur un plateau d’or. Non, comme tous les dirigeants des pays industrialisés, il est en quête perpétuelle du mieux-être de son propre peuple. Obama ne vient donc pas en Afrique uniquement pour les beaux yeux des Africains. Il est surtout guidé par le pragmatisme américain, celui de chercher partout, même sur la lune, tout ce qui pourra contribuer à la grandeur du pays. Si ces voyages en Afrique étaient sous-tendus par le sentimentalisme, la première destination d’Obama aurait été le Kenya, la patrie de son père. Mais voilà, une fois de plus, il l’évitera soigneusement, pour atterrir à deux pas de là, en Tanzanie. Visiblement, pour les Etats-Unis, la dernière présidentielle ne confère toujours pas au Kenya un statut de pays démocratique. Il est donc toujours sous surveillance. En Afrique orientale, la préférence d’Obama va donc à la Tanzanie. L’Afrique du Sud, première économie et première démocratie du continent, est bien sûr l’escale incontournable. Par ce périple africain, Obama veut donc laisser l’image d’un dirigeant à cheval sur les principes démocratiques. Mais ne nous y trompons pas. Les intérêts économiques et stratégiques des Etats-Unis seront aussi en bonne place. En Afrique, en tout cas, bonne gouvernance et coopération économique semblent rimer, pour les USA. Si on peut se réjouir de l’attachement de l’Amérique d’Obama aux valeurs démocratiques, on ne peut toutefois manquer de se demander pourquoi elle n’applique pas les mêmes règles dans ses relations avec les pays du Golfe. Du deux poids deux mesures ? Ou alors est-ce cette fameuse exigence envers ceux qu’on aime le plus ? En tout cas, c’est une raison supplémentaire pour les Africains de travailler à ne compter que sur leurs propres forces .
La Rédaction

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