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Le Pays N° 5387 du 26/6/2013

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Arrestation de Amadé Ouérémi en RCI : Le TOCSIN sonne le tocsin
Publié le mercredi 26 juin 2013   |  Le Pays


Amadé
© Autre presse par DR
Amadé Ouérémi, chef de milicien d’origine burkinabé, qui occupait la forêt classée du mont Péko depuis plusieurs années, dans l’Ouest de la Côte d’ivoire, mis aux arrêts


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L’Association le TOCSIN lance un cri du cœur au président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur aux talents reconnus par la communauté internationale, pour qu’il s’investisse afin que soit libéré Amadé Ouérémi, du nom de ce Burkinabè arrêté en Côte d’Ivoire. Lisez !

La communauté nationale a été informée, sur les ondes de RFI, le samedi 18 mai 2013, de l’arrestation du sieur Ouérémi Amadé à travers une titrologie des plus tendancieuses. En effet, il est dit et écrit « Arrestation du chef de guerre burkinabè Amadé Ouérémi ». Nous n’aurions point réagi si RFI n’avait pas tenu à faire dans le sensationnel en mentionnant la nationalité de l’intéressé, comme pour le stigmatiser ou pire stigmatiser le Burkina. Si le silence des autorités burkinabè nous surprend et nous interpelle, il nous faut néanmoins nous convaincre que le patrimoine « Burkina » est la propriété de tous les Burkinabè et non des seules autorités politiques. A cet égard, tous les Burkinabè se sentent concernés et ont le droit de réagir. Il n’est pas inutile de rappeler aux responsables de RFI que la stigmatisation des étrangers a été l’élément déclencheur de la crise ivoirienne qui a occasionné des milliers de morts et dont l’un des chantres est, en ce moment, en attente de son jugement à la Haye. Il n’y a pas encore longtemps que tous les brigands, les assassins, les braqueurs et les violeurs étaient systématiquement présentés par les médias ivoiriens comme étant des Burkinabè. Est-ce à ce jeu malsain que veulent se livrer les journalistes de RFI ? Nous n’osons le croire.

Admettons que le sieur Ouérémi Amadé soit Burkinabè ; en quoi sa nationalité serait-elle liée aux faits qui lui seraient reprochés ? Voudrait-on insinuer que tous les chefs de guerre de la rébellion ivoirienne sont des Burkinabè que l’on ne s’y prendrait pas autrement. La Côte d’Ivoire vit une post-crise fragile et il faut éviter les propos et les gestes qui ne vont pas dans le sens de la réconciliation et du désarmement des cœurs.

Il est inutile de rappeler que les populations burkinabè ont été de celles qui ont payé le plus lourd tribut à la crise ivoirienne. Aucune violence ne leur a été épargnée : assassinats, tortures, viols, disparitions, vols, etc. Pourtant au moment de la réconciliation, nous attendons encore un signe tangible de la volonté des nouvelles autorités ivoiriennes de demander officiellement pardon au Burkina Faso et de s’inscrire dans un processus de réparation et d’indemnisation de toutes les victimes, sans considération de leurs nationalités.

S’agissant du cas du sieur Ouérémi Amadé, il est important que lui soit appliquée la justice et rien que la justice. C’est donc dire que jusqu’à preuve du contraire, il est présumé innocent et a droit à une assistance juridique ! Dans la mesure où il a été présenté comme un ressortissant burkinabè, nous invitons le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale à se saisir du dossier et à apporter à l’intéressé l’assistance à laquelle il a droit. A notre entendement, tous les compatriotes ont droit à la reconnaissance de la Nation : qu’ils soient de bons et loyaux citoyens ou qu’ils aient des difficultés passagères avec la loi. Prenant l’exemple des pays occidentaux, et plus singulièrement de la France, l’on a vu comment le président Nicolas Sarkozy s’est comporté lorsqu’il s’est agi d’obtenir la libération des membres de l’arche de Zoé, pourtant suspectés d’être des trafiquants d’enfants tchadiens. L’on se souvient encore comment le président François Hollande s’est impliqué au plus haut niveau pour obtenir la libération de la présumée terroriste Florence Marie Louise Cassez des geôles mexicaines et son extradition vers la France. C’est dire que lorsqu’il s’agit d’un compatriote en situation de danger et dont le dossier prend des allures juridico-politiques, il est du devoir du président du Faso de s’y intéresser. En d’autres termes, le Tocsin demande la médiation du président du Faso pour le cas du compatriote Ouérémi Amadé dont on est sans nouvelles depuis son arrestation digne des plus grands films westerns ! Peut-on nous expliquer ce que sont devenus tous les autres chefs de guerre encore en liberté ? Et pourquoi le sieur Ouérémi Amadé a-t-il été le seul à être arrêté ? Peut-être que la réponse tient à la nationalité burkinabè de l’intéressé que RFI a mise en exergue ! Quel que soit ce qu’on lui reproche, il a droit à un traitement juste et équitable qui passe par l’arrestation de tous les autres chefs de guerre et leur jugement. Le Tocsin attache du prix à ce que les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, après avoir été les boucs émissaires de la crise ivoirienne, ne soient encore ceux qu’on sacrifie sur l’autel de la réconciliation.

Tous pour le Combat de la Solidarité et de l’Intégration

Le TOCSIN

Ouagadougou, le 18 juin 2013

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