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Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo : le projet va permettre d’améliorer le taux d’accès à l’eau potable»
Publié le mercredi 23 mars 2016  |  Sidwaya
Niouga
© Autre presse par DR
Niouga Ambroise Ouédraogo ,ministre de l’Eau et de l’Assainissement.




A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, nous livre, dans cet entretien, les objectifs et les activités de ladite journée. Il y décline aussi ses priorités à la tête du département et donne la vision de l’exécutif en termes d’accès à l’eau potable des populations.


Sidwaya (S.) : Peut-on savoir les raisons qui ont prévalu à l’érection de votre département ministériel qui, il y a un an était rattaché à celui de l’agriculture ?
Niouga Ambroise Ouédraogo (N.A.O) : En fait, les motivations sont essentiellement politiques. C‘est-à-dire que le politique a voulu rendre visible l’action gouvernementale dans le secteur de l’eau ; il a voulu à l’image d’une vision internationale, consacrer plus d’attention, plus de lisibilité et de visibilité au secteur de l’eau et de l’assainissement.

S. : A ce jour, ce nouveau département est-il pleinement opérationnel ?
N. A. O : Oui, il est fonctionnel, il ne s’est jamais arrêté. C’est vrai qu’on est en train de réorganiser ; l’organigramme vient d’être adopté, mais tous les acteurs sont là. La preuve est que chaque jour les agents travaillent, courent dans tous les sens. On va l’améliorer en avançant, mais ça marche.

S. : Quelles sont vos priorités à la tête de ce département ?
N. A. O : Ce sont celles qui nous ont été assignées par ceux qui ont créé le ministère et ses attributions. Elles s’inscrivent essentiellement dans trois domaines. D’abord, l’eau potable. C’est-à-dire que nous allons écrire les politiques, les stratégies, définir les actions et les activités dans le domaine de l’eau potable. Au niveau de l’assainissement, ce sera pareil. Notre pays a un très flaible taux de couverture en matière d’assainissement. Il faudra qu’on fasse ce qu’ on peut faire pour booster l’assainissement. Enfin, la gestion intégrée des ressources en eau. Là, c’est tout un concept dont le Burkina est le leader dans la sous-région ouest africaine. Cela veut dire qu’on a un accès équitable des ressources en eau, une protection des ressources en eau, une sensibilisation sur le fait que l’eau est une denrée périssable. Voici les trois axes sur lesquels, on attend notre département.

S. : Le 2 mars 2016, le gouvernement, en Conseil des ministres, décidait de réaliser 1153 forages et 65 adductions d’eau potable dans les 13 régions et 91 forages aux alentours de Ouagadougou pour accroître l’offre en eau potable. Le lancement de ces réalisations doit intervenir le 31 mars 2016. A quelques jours de l’échéance, où en êtes-vous concrètement avec la mise en œuvre de ce projet ?
N. A. O : Je vois que vous suivez l’action gouvernementale. Effectivement, c’est cela. Le président du Faso a un programme national. Ce programme a des composantes. Ce projet fait partie de la composante Eau et Assainissement. Dans la tranche annuelle, il est prévu l’exécution de 1153 forages dans les 13 régions, la réalisation de 65 adductions d’eau potable, de 34 mille latrines familiales en milieu rural et 10 mille puisards en milieu urbain. Pour le moment, on se prépare pour le lancement du programme qui est prévu pour le 31 mars 2016 à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest. Les commissions d’organisation sont en train de se préparer ; les financements se mettent en place.

S. : Vous êtes sûr que les ENTREPRENEURS seront au rendez-vous ?
N. A. O : Spécialement pour la ville de Ouagadougou, nous avons été à Saaba, à Bassinko. Un budget de 1, 200 milliard de F CFA a été mobilisé, des infrastructures sont prévues pour être réalisées. Ce sont notamment les 91 forages. C’est vrai, ce programme a accusé un léger retard, ces forages étaient annoncés pour cinq semaines.

S. : Comment se feront le choix des sites d’aménagement et celui des entreprises chargées d’exécuter les travaux ?
N. A. O : En réalité, nous avons une carte de couverture de notre pays. Des zones sont totalement couvertes, même si cela est théorique. La priorité sera donnée aux zones moins couvertes. Au niveau de la zone, nous choisirons dans les régions les provinces les moins équipées. Dans la province, nous choisirons les communes les moins équipées, dans les communes nous choisirons les villages les moins équipés. Voilà, un peu l’approche qui sera adoptée. Pour ce qui est des entreprises, c’est vrai qu’on est coincé par le temps, parce que ce sont des travaux de terrain et à partir de juillet, il va être difficile d’accéder à certains endroits. Donc nous allons essayer de passer les marchés le plus urgemment possible, mais tout en respectant les procédures, en espérant que les entreprises et les bureaux d’études qui vont être attributaires de ces marchés vont les exécuter selon les règles de l’art et dans les délais.

S. : Quand les populations peuvent-elles espérer entrer en possession des infrastructures ?
N. A. O : En fait, cela sera au fur et à mesure. Les 1153 forages ne se feront pas en un jour. D’après notre planification, cela va se faire jusqu’en décembre. Il se peut que dès qu’on commence, une semaine après certains forages soient fonctionnels, au fur et à mesure. Les réalisations d’adduction d’eau potable par exemple prennent un peu plus de temps. Cela va donc se faire en fonction de la situation géographique des ouvrages, de l’efficacité des entreprises chargées d’exécuter les infrastructures et de l’équipement.

S. : Quel est l’impact que ces ouvrages sont censés apporter aux populations bénéficiaires ?
N. A. O : Il y a particulièrement la couverture en eau potable. Nous pensons que la mise en œuvre déjà de ce projet de la tranche annuelle du programme présidentiel va permettre d’améliorer le taux d’accès pour le porter en moyenne entre 60 et 62%.

S. Est-il prévu un dispositif pour garantir la bonne utilisation, la gestion, l’entretien afin d’éviter des situations malheureuses vécues dans des projets similaires ?
N. A. O : Tout à fait. Pour cela, nous avons eu deux actions. D’abord, une action que je dirais naturelle, au profit de la décentralisation complète et de la communalisation intégrale de notre pays. La gestion de tous ces ouvrages va être confiée aux communes, parce que de par le passé les ouvrages publics n’appartenaient à personne. Aujourd’hui, ils vont appartenir à une commune. Cela veut dire qu’ils appartiennent à un maire qui devra pouvoir les gérer, au mieux, faire des recettes. Deuxièmement, nous avons mis en place un mécanisme appelé la réforme. Cela suppose la gestion, la réparation, l’entretien de ces ouvrages en milieu rural vont faire l’objet d’une sorte de concession à des artisans locaux (beaucoup ont bénéficié d’ une formation) pour qu’ils s’occupent de l’entretien et de la réparation sur place de ces infrastructures.

S. : Dans la région du Nord, il se pose la question de l’arsenic, comment le présent projet compte y faire face ?
N. A. O : La question de l’arsenic est vraiment une question sérieuse. C’est vrai qu’il y avait un projet dans le Nord appelé Programme eau et assainissement du Nord (PEAN) qui avait effectivement révélé la présence de l’arsenic dans les eaux souterraines dans la région du Nord. Cela a fait l’objet d’analyse, nous avons identifié les molécules et les facteurs contaminants de l’arsenic, parce que c’est un poison très puissant. Maintenant, il y a trois cas de figure pour traiter l’arsenic. Le cas le plus pessimiste c’est quand le taux et la nature chimique sont tels qu’on ne peut pas traiter. Si c’est le cas on ferme le forage et on va ailleurs. Il y a des cas où on peut faire des traitements soit par filtration ou par traitement chimique par absorption de l’arsenic grâce à d’autres molécules chimiques afin de rendre l’eau consommable.

S : On se rend compte que le gouvernement burkinabé a mis au cœur de son action l’accès à l’eau potable des populations ?
N. A. O : Cela est tout à fait vrai. Nous sommes rentrés d’une mission d’Addis Abebas en Ethiopie où nous avons rencontré la plupart des ministres des pays africains notamment de la zone subsaharienne, nous nous sommes rendus compte que le Burkina est en avance sur beaucoup de pays, bien sûr nous n’allons pas nous comparer au dernier. La vision est juste, parce que l’eau est transversale. Tout le monde a besoin de l’eau. Donc la vision de mettre l’eau au cœur de son action, de sa politique est juste. Pour la santé, on a besoin de l’eau. De même que pour l’agriculture, l’énergie, l’industrie… Nous pensons que mettre l’eau potable en quantité et en qualité à la disposition des populations est une contribution au développement économique de notre pays. Il est ressorti que sur le plan international quand on dépense 1 dollar pour l’assainissement, on en encaisse 7 dollars. Donc cela vaut le coût.

Propos recueillis par
Djakaridia SIRIBIE
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