Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

2d tour présidentielle béninoise : Talon passe… haut la main
Publié le mardi 22 mars 2016  |  L`Observateur Paalga
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon Fortune, homme d`affaires béninois




Ainsi donc, il a plu aux Béninois de confier le fauteuil du Palais de la Marina à Patrice Talon, arrivé deuxième, derrière Lionel Zinzou, à l’issue du premier tour du scrutin.


En effet, selon les résultats provisoires communiqués hier lundi 21 mars 2016 par la Commission électorale nationale autonome (CENA), le businessman, qui a solidement tissé ses affaires dans le coton, est arrivé en tête du duel de dimanche dernier avec 65,39% des voix, devant l’ex-patron du fonds PAI Partners qui n’a recueilli que 34,61% des voix.

Voici donc celui qui après sa réussite au concours de pilote d’Air Afrique sera recalé lors de la visite médicale pour « inaptitude moteur » aux commandes de l’Etat.

Un renversement, somme toute attendu, tant au niveau des alliances politiques, « le métisse venu de Panam » a abordé ce dernier tour de piste présidentiel la meute aux trousses : le tout sauf Zinzou. Il y laissera la peau. Dans une posture chevaleresque. Car, avant même que la CENA ne diffuse les résultats, le Premier ministre sortant a reconnu sa défaite et appelé son rival « pour le féliciter de sa victoire et lui souhaiter bonne chance ». A l’image de ce qui s’est passé chez nous au Burkina en novembre 2016, lorsque Zéphirin Diabré s’est rendu, au cours de la nuit électorale, au siège du parti de son principal adversaire, Roch Marc Christian Kaboré, pour le congratuler de son élection dès le premier tour.

Si donc il n’y a pas eu match, comme on le dit, entre Lionel Zinzou et Patrice Talon qui passe haut la main, c’est que le premier a pris part à la course présidentielle les jambes lestées de divers handicaps aux yeux d’une bonne part de l’électorat. Métèque (1), au propre comme au figuré, technocrate débarqué de la France et présenté, à tort ou à raison, comme le candidat de l’Hexagone, candidat imposé par le président sortant, Thomas Yayi Boni, pour contrer un ennemi juré, Talon, considéré par les caciques du parti au pouvoir comme une pièce rapportée, autant de handicaps pour ce Franco-Béninois que même la filiation avec l’ancien président Emile Zinzou, son oncle, n’a pu compenser.

Et pour ne rien arranger, il paye par cette défaite les dix années de « yayisme » marqué par la corruption et la mal gouvernance.

Plus que le Premier ministre sortant, c’est plutôt la politique du président tout aussi sortant qui vient d’être sanctionnée par les Béninois.

Et voici le futur ex-locataire du Palais de la Marina Gros-Jean comme devant, lui qui avait déclaré que Talon ne serait jamais président de son vivant. Ironie du sort, le voilà contraint de lui céder le témoin. Alors, on piaffe d’impatience de voir comment se passera la cérémonie de passation de charge entre les deux amis d’hier dont une sombre affaire d’empoisonnement a fini par empoisonner les relations.

En effet, en 2012, le médecin traitant de Yayi Boni ainsi que sa nièce sont arrêtés pour lui avoir administré des médicaments manipulés. Quelque temps après, les soupçons sont dirigés vers le richissime homme d’affaires Talon, « cerveau de cette tentative d’empoisonnement ». « Pardonné » entre-temps par le chef de l’Etat, le vainqueur du scrutin de dimanche reste néanmoins visé par une procédure judiciaire ouverte à cet effet en France en 2014.

Passe encore ce dossier toujours pendant devant les juridictions hexagonales. Mais s’il y a quelque chose de gênant dans l’élection de Patrice Talon, ce serait en rapport avec ses activités. A la tête d’une holding basée au Benin, ce quinqua milliardaire contrôle plusieurs sociétés dans différentes branches réparties dans plusieurs pays de la sous-région.

Dans ces conditions, il est à craindre un conflit d’intérêts. Car entre le président Talon investi d’une fonction d’intérêt général et l’homme d’affaires Patrice soucieux de ses intérêts personnels, on craint que la confusion des intérêts ne finisse par régner. Certes, pour prévenir pareille situation, le nouvel impétrant a promis de ne faire qu’un seul mandat de cinq ans s’il est élu. Mais comme on le dit, promesse de grand n’est pas héritage, et l’appétit, surtout pour le pouvoir, vient en l’exerçant.

Et sous nos tropiques, ce sont les promesses électorales non tenues qui manquent le moins.



Alain Saint Robespierre
Commentaires

Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment