Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Burkina : Les groupes d’auto-défense, Koglwéogo, entre défiance de l’Autorité et soutien des populations
Publié le dimanche 20 mars 2016  |  Agence de Presse Africaine
Les
© Autre presse par DR
Les Koglweogo




Ouagadougou - En vogue depuis janvier au Burkina Faso, les mouvements d’auto-défense, Koglwéogo, qi signifie en langue mooré (majoritaire) ‘’protéger ses biens’’ suscitent ces dernières semaines, une réelle passion parmi les Burkinabés.


A l'origine, les Koglweogo sont des paysans et éleveurs, regroupés en associations pour défendre leurs intérêts, face à la recrudescence de l'insécurité dans certaines zones du pays. En défiant les forces de sécurité en début de semaine à Fada (Est) et Léo (centre-ouest), ils ont cristallisé les attentions des différentes couches sociales.

« Dans mon village, depuis qu'ils sont là, les femmes vaquent à leurs occupations sans crainte d'être dépouillées et les éleveurs partent vendre leur bétail, sans souci », constate Ibrahim Tankoano ressortissant de la région de l'Est, l'une des plus zones les plus insécuritaires du pays.

Les bastonnades des présumés coupables et la justice expéditive dont font montre ces groupes d'auto-défense ne passent pas inaperçus au sein d'une large partie de la population, même si le souci du partenariat avec les forces de sécurité évoqué et la traque des bandits, plaident souvent en leur faveur.

Dans la quasi-totalité des villes de l'intérieur, les Koglwéogo sont organisés et entreprennent de se rendre justice le plus souvent.

Ce qui le don de de susciter le courroux des trois syndicats de magistrats qui ont fustigé, dans une déclaration commune, cette justice privée ‘'qui met en péril le système judiciaire officiel''.
Pourfendeurs et partisans de cette forme de sécurisation à l'échelle locale, inondent les médias d'appels, messages et de débats.

« Les Koglwégo sont une aggravation du système des initiatives locales de sécurité. Cela veut dire qu'à un moment donné, les populations ont senti le besoin de se protéger elles-mêmes », explique Charles Lona, Député de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré.

Ce Colonel à la retraite

« En 2011, le Burkina Faso avait lancé le concept de police de proximité qui associait les populations locales aux initiatives de sécurité.
L'expérience n'a pas connu le succès escompté et les Koglwéogo ne sont qu'une survivance de cette implication des populations à la sécurisation de leurs biens et personnes », selon Adama Sanou, sociologue.

Pour l'instant, les Autorités jouent la carte de l'apaisement et du dialogue, en attendant de prendre des décisions ‘'très bientôt''.

Le Président de l'Assemblée nationale, Salif Diallo et le Ministre en charge de la sécurité, Simon Compaoré, avaient évoqué ‘'un besoin d'encadrement'' de ces groupes d'auto-défense, sans réclamer leur dissolution comme le souhaitaient certains.

« Le pouvoir actuel est gêné, car les municipales du mois de mai prochain sont importantes. On a l'impression que le MPP ne veut pas se créer des ennemis et cajole les Koglwéogo », observe André Traoré, militant d'un parti de l'opposition.

Déjà des voix se lèvent au sein des couches intellectuelles pour réclamer ouvertement la nomination de ministres pleins pour la sécurité et la défense.

Dans le Gouvernement Paul Kaba Thièba nommé en janvier 2016, le Chef de l'Etat, Marc Rock Christian Kaboré s'est attribué le portefeuille de la défense et Simon Compaoré (outre l'administration territoriale) s'occupe de la sécurité.

TT/of/APA
Commentaires

Dans le dossier

Société civile
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment