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Point de presse du gouvernement du 17 mars 2016 : la déclaration liminaire du ministre de la Santé
Publié le samedi 19 mars 2016  |  Ministère
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© aOuaga.com par A.O
Les ministres de la Santé, Smaïla Ouédraogo; de l`Education nationale et de l`Alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, et celui en charge de la communication, Rémis Dandjinou, étaient face aux journalistes en début d`après-midi du 17 mars 2016 à Ouagadougou dans le cadre du point de presse du gouvernement. Photo : Smaïla Ouédraogo




INTRODUCTION

Le 02 mars 2016, le gouvernement a annoncé des mesures de renforcement de l’assise communautaire de notre système de santé et de gratuité de soins au profit des enfants de moins de 5 ans et de la femme. Cette annonce constitue le 2ème pas dans la mise en œuvre des engagements de son Excellence Monsieur Roc Mark Christian KABORE relatifs à l’établissement d’un pacte national pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile dans notre pays. A sa séance du 16 mars, le conseil a adopté le chronogramme de mise en œuvre de ces mesures.
La présente déclaration liminaire porte deux parties : le renforcement de la santé communautaire et l’amélioration de la santé maternelle et infantile.

1. RENFORCEMENT DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE

Le renforcement de l’assise communautaire de notre système de santé se fera à travers le recrutement de 16,000 agents de santé à base communautaire (ASBC). Ces agents œuvreront en collaboration avec les agents de santé pour contribuer à la résolution des problèmes de santé des populations.
Ces 16 000 ASBC percevront mensuellement une prime de 20 000 francs CFA. Sur cette base le montant total des primes pour les cinq (5) ans est de dix-neuf milliards deux cent millions (19 200 000 000) francs CFA dont seize milliards trois cent vingt millions (16 320 000 000) franc CFA finances par l’Etat. Pour cette 1ère année, l’Etat déboursera 2 880 000 000 et le Fonds mondial accompagnera avec une contribution de 960 000 000 de FCFA.
Pour une réalisation efficiente et participative des collectivités locales, une contribution de cinq mille (5 000) francs CFA par mois et par ASBC sera demandée aux communes. Cependant et à titre exceptionnel, l'Etat prendra en charge la contribution des communes pour l’année 2016.
Les autres années, les collectivités locales devraient inscrire ce montant de cinq mille (5000) francs CFA par mois et par ASBC dans le budget communal. Toutefois, en cas d’extrêmes difficultés financières de certaines communes rurales, l’Etat pourrait leur venir en aide.
Un document de référence portant profil de l’ASBC a été élaboré et rendu disponible au niveau des différentes instances chargées du recrutement et de la gestion des ASBC. Il décrit le paquet d’activités, les critères de choix de ces ASBC. Aussi des instructions ont été données aux Gouverneurs de région et aux Directeurs régionaux de la Santé pour procéder au démarrage du processus de recrutement à partir du 2 avril 2016. Le démarrage de ce processus est d’autant plus important qu’une récente cartographie a révélé que 12% des ASBC sont atteints par la limite d’âge (plus de 40 ans) et 17% seulement ont le niveau de classe CM2.

2. DE L’AMELIORATION DE LA SANTE MATERNELLE ET INFANTILE

Cette amélioration se fera à travers les mesures de gratuité en faveur de la mère et des enfants de moins de 5 ans. Ces mesures seront mises en place de façon progressive jusqu’à couvrir l’ensemble du pays.
Dans un premier temps, il s’agira de démarrer les mesures de gratuité dans 3 régions du Burkina Faso (Centre, Hauts-Bassins, Sahel) pendant 2 mois (avril, mai). Ces régions ont été choisies sur la base des critères suivants :
- disposer d’au moins un centre de santé ayant la capacité de réaliser la chirurgie d’urgence chez l’enfant de moins de cinq ans ;
- présenter un mauvais niveau des indicateurs suivants : indice de pauvreté, mortalité maternelle et mortalité néonatale.
Cette phase sera mise en œuvre de façon graduelle :
- Avril 2016 : couverture des CSPS, CM et CMA ;
- Mai 2016 : inclusion des CHU de Ouaga et de Bobo.
Vous allez me demander pourquoi toutes ces précautions :
- d’abord, nous sommes dans une dynamique de changer un système de santé qui était construit sur le mécanisme de paiement direct des soins depuis l’initiative de Bamako qui date de plus de 30 ans ;
- ensuite, nous avons plus de 1600 centres de santé éligibles à ces mesures de gratuité ;
- enfin, notre logistique d’intervention doit revoir beaucoup de procédures (textes, mise à jours des compétences des acteurs de mise en œuvre, le système de suivi et de contrôle…).
Il faut donc des actions qui s’inscrivent dans une dynamique d’inclusion progressive.
Dans un deuxième temps, à partir de Juin 2016 toutes les régions seront couvertes.

2.1. Quel est le contenu de ces mesures de gratuité de soins

Les bénéficiaires directs

Les mesures de gratuité concernent deux groupes vulnérables : les enfants de moins de cinq ans et les femmes (femmes enceintes, femmes en activité sexuelle, femmes victimes de fistules obstétricales)
Les maladies et prestations éligibles
Nous avons ciblé un certain nombre de maladies qui constituent plus de 80% des causes de decès de ces deux cibles. De façon progressive, nous allons inclure chaque année d’autres maladies. De plus, il s’agira des maladies pour lesquelles les soins sont disponibles dans les centres de santé au Burkina Faso. Je vous donne quelques exemples par groupe de gratuité
- Pathologies prises en compte chez les enfants de moins de cinq ans :
• les pathologies et les prestations en rapport avec la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME). Ce sont principalement le paludisme, les diarrhées, les infections respiratoires aigües, la malnutrition aigüe et les affections néonatales ;
• les crises aigües de maladies chroniques par exemple la crise d’asthme, la crise de drépanocytose… ;
• les principales urgences chirurgicales dont le traitement curatif est disponible dans nos centres de santé.
- Gratuité de l’accouchement et de la césarienne
• les accouchements simples et compliqués ;
• les soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU) pendant la grossesse l’accouchement et jusqu’à 42 jours après l’accouchement ;
• les césariennes et les laparotomies pour GEU et rupture utérine ;
• les fistules obstétricales.

- Pathologies prises en compte pendant la grossesse

• les soins prénatals pendant la grossesse : fer, acide folique, tests urinaires, prévention du paludisme ;
• les soins curatifs essentiels disponibles dans les centres de santé contre les maladies survenant au cours de la grossesse (par exemple traitement des infections urinaires, de la pneumonie).

- Gratuité du dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein
Il s’agira :

• de la prévention et du traitement in situ des lésions précancéreuses du col de l’utérus ;
• de l’auto palpation des seins et de la palpation systématique des seins de toute patiente admise dans les centres de santé, ce après un consentement éclairé de la patiente ;
• la tranche d’âge concernée est de 20 à 60 ans, chez toute femme en activité sexuelle.

2.2. Les formations sanitaires : bénéficiaires indirects

- les formations sanitaires publiques de l’Etat : CSPS, CM, CMA, CHR, CHU
- les formations sanitaires privées conventionnées, ayant accepté les conditions de ces mesures de gratuité.

2.3. Quel est le coût estimatif de l’intervention ?

Nos projections donnent environ 24 milliards de FCFA pour l’année 2016.

Je vous remercie.

N.B : le surtitre et le titre sont du site
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