Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Observateur N° 8400 du 21/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Politique nationale : SénaTour gouvernemental
Publié le lundi 24 juin 2013   |  L’Observateur




 Vos outils




Le prochain avènement d'un Sénat au Burkina Faso est devenu, depuis quelques mois, un sujet à débat sans fin (SDF). En dépit du consensus dégagé lors du CCRP et des Assises nationales boycottés par une partie de l'opposition, et du vote de la loi organique intervenu le 21 mai 2013, instaurant officiellement le bicaméralisme, la création de cette haute Chambre divise les Burkinabè :

- Il y a d'un côté ceux qui estiment que ce Sénat, désormais gravé dans le marbre de la Constitution burkinabè, apportera une plus-value à notre démocratie, d'autant plus que cette institution aura même une ascendance sur certains sujets, face à l'Assemblée nationale.

- De l'autre, les anti-Sénat qui n'en veulent pas, brandissant plusieurs arguments massues, dont le moindre n'est pas le coût jugé exorbitant de la future institution. "Budgétivore et inutile", lancent-ils ex-cathedra ou se justifient-ils pendant des rencontres formelles.

Et s'il y a un son de cloche qu'on entend régulièrement sur le Sénat, c'est bien celui des contestataires, notamment de l'opposition qui, libre de toute contrainte, ne manque pas l'occasion d'exprimer son rejet sans concession du bébé à venir.

Déjà il y a un mois, lors de l'adoption de la Loi organique, les députés anti-sénat ont fait un aller-retour entre l'hémicycle et le QG du chef de file de l'opposition politique afin d'opposer une fin de non-recevoir au vote du texte à l'ordre du jour.

Pour eux, entre ce Sénat et sa lointaine aînée, la 2e Chambre, biffée du paysage institutionnel en 2002, c'est kif-kif bouriko.

Ceux qui ne veulent pas entendre parler de ce Sénat promettent d'ailleurs le 29 juin prochain un remake grossi de ce qui s'est passé en mai, "une manifestation que l'opposition prévoit qui va prendre une tout autre envergure dans la mesure où aujourd'hui se construit un large front de partis politiques d'organisations de la société civile qui sont contre le principe du Sénat", selon le professeur Luc Ibriga.

Un combat d'arrière-garde, s'il en est; disent certains; d'autant plus que cette intransigeance résiste mal au texte fondamental, et surtout aura difficilement raison de l'installation de cette institution, malgré cet énième battage du pavé.

En face, le gouvernement a décidé de réagir en sonnant aussi le boute-selle.

La preuve, ce week-end, plusieurs membres du gouvernement ont sillonné les régions pour expliquer certaines décisions prises par l'Etat. Une initiative du Premier ministère pour préparer les esprits à mieux accueillir l'institution à venir.

Ainsi, par exemple à Ouaga le ministre du Commerce, Arthur P. Kafando, et le gouverneur du Centre étaient face aux forces vives à la maison du Peuple.

A Manga, les ministres Jérôme Bougouma de l'Administration territoriale et de la Sécurité et Jean-Bertin Ouédraogo des Infrastructures et du Transport ont échangé avec les populations de cette région.

Vie chère, incivisme, emploi des jeunes, agriculture et surtout Sénat étaient au menu de ces agora ad hoc.

Ce SénaTour gouvernemental sur décision premier ministérielle est de bonne guerre, car face à la bronca, sur des actions qu'il a engagées, un gouvernement se doit de mettre la main dans le cambouis pour expliquer, ou mieux créer des pare-feux.

Difficile de condamner ces ministre qui, après tout, sont des hommes politiques et ne font que leur boulot, c'est-à-dire répliquer à d'autres qui ne sont pas du même avis qu'eux.

On ne peut d'ailleurs que se féliciter de celle forme de rivalité : argument contre argument, et c'est bien mieux que les affrontements physiques auxquels on a assisté sur bien d'autres sujets.

Enfin, en esquissant une échelle des scénarii sur ces sorties tonitruantes des membres du gouvernement, on ne peut manquer de penser à deux hypothèses :

- A brûle-pourpoint, il ne peut s'agir que d'une préparation pour contrer la manif du 29 juin ;

- on peut se demander également si ce n'est pas une mise en jambe, une répétition générale pour la mère des batailles qui apparaît en filigrane derrière le Sénat.


Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

 Commentaires