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Le Pays N° 5203 du 26/9/2012

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Deuxième session de l’Assemblée nationale : Roch, Soro et les pannes d’électricité
Publié le jeudi 27 septembre 2012   |  Le Pays


2e
© aOuaga.com par Aristide Ouedraogo
2e session ordinaire de l’assemblée nationale
Mercredi 26 septembre 2012. Ouagadougou, assemblée Nationale. Photo : Guillaume Soro,président de l`assemblée nationale de Cote d`Ivoire


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Le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, était l’invité de marque de la cérémonie solennelle d’ouverture de la dernière session (budgétaire) du parlement burkinabè, le 26 septembre 2012. Le bel orateur qu’il est n’a pas failli à sa réputation, malgré des pannes d’électricité répétées qui commençaient à irriter plus d’un.

Tout avait pourtant bien commencé en cet après-midi du 26 septembre. Soro, invité de marque, et le représentant du président du parlement de la RDC sont accueillis par une haie de l’Unité de cavalerie de la gendarmerie nationale ainsi que celle de la Garde d’honneur. A 16h, l’appel des députés commence. 91 présents. Des absents excusés, d’autres pas. Parmi eux, la démissionnaire du CDP Saran Sérémé qui n’a pas assisté à cette dernière session qui se tient à quelques mois des élections législatives. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de le rappeler à ses pairs, il faudra quand même travailler, vider les dossiers inscrits à l’ordre du jour. C’est une session budgétaire qui verra principalement l’examen et l’adoption du budget, gestion 2013. Roch Marc Christian Kaboré, comme il est de coutume, a fait un tour d’horizon de l’activité parlementaire lors de l’intersession avec notamment la publication de deux rapports d’enquêtes parlementaires. Sur l’actualité nationale, il s’est félicité du maintien de la date du 2 décembre pour les élections couplées et du succès du recensement biométrique des électeurs, malgré les difficultés rencontrées sur le terrain. C’est vers la fin de son intervention que les choses se gâtent. Une première coupure de courant. Roch Marc Christian Kaboré conclut son discours en s’excusant auprès des hôtes. C’était plutôt le début de la série noire. Dès que le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire est invité à prendre la parole, l’électricité refait des siennes. Les députés, pour combler le vide en attendant le retour de l’électricité, continuent d’applaudir l’entrée en scène du président Guillaume Soro. Son intervention sera émaillée plusieurs fois de pauses forcées. Mais l’homme n’a pas perdu son calme. A chaque fois, il repartit de plus belle, gardant le même ton, la même posture. Un grand moment, lorsque faisant la genèse de la crise ivoirienne, Guillaume Soro présente ses excuses aux familles des victimes et demande à l’hémicycle une minute de silence : « je tiens, au nom de la Représentation nationale ivoirienne, à présenter mes condoléances pour les disparus, mes excuses pour les vexations et les traitements inhumains dont a été victime, en Côte d’Ivoire, la population Burkinabè afin que cet instant de repentance sincère s’inscrive dans nos mémoires et que, plus jamais, nous ayons à déplorer de tels errements… ». A la fin de son discours, c’était un soulagement pour les députés, les membres du gouvernement et les autres invités car, malgré les coupures d’électricité, il a pu tenir son discours. La cause de ces intempéries était la pluie qui s’abattait sur la capitale pendant l’ouverture de la session. Le groupe électrogène du parlement qui devait assurer le relais a eu du mal à assurer. Le ministre de l’Energie, des mines et des carrières était présent sur place avec une équipe d’urgence pour faire face à ces désagréments qui ont mis tout le monde mal à l’aise.

Soro Magistral

Guillaume Soro a magnifié la relation ivoiro-burkinabè, marchant ainsi dans les sillons tracés par Houphouët-Boigny et Ouezzin Coulibaly, Maurice Yaméogo jusqu’à Blaise Compaoré. Pour lui, les deux pays pourraient servir de pôle dans la construction de l’intégration sous-régionale avec une réelle implication des parlements, émanation des peuples, dès l’élaboration des textes communautaires. Guillaume Soro est revenu sur la crise qu’a traversée son pays, rappelé le rôle joué par Blaise Compaoré, le facilitateur. Nous vous proposons un extrait de son discours, un rappel historique : « A l’initiative de femmes et d’hommes courageux qui ont supporté les souffrances et porté l’espérance de leurs peuples, que le destin a finalement pu s’accomplir, et c’est ainsi que votre pays, comme le nôtre, est parvenu à conquérir, progressivement et non sans luttes, frustrations et régressions, le statut de République en 1958 et finalement, à obtenir l’indépendance en 1960. Un combat de tous car, il n’a pas été mené dans la solitude mais dans la solidarité. Paradoxalement, ces remembrements incessants, ces recouvrements récurrents, loin de développer chez nos aînés une épidémie cyclique de brouilles et de retrouvailles, ont conforté leur sentiment d’appartenance à une même collectivité. Les divisions artificielles, qu’elles soient administratives ou frontalières, n’ont pas affecté en profondeur leur volonté d’union et de communion. Ce qui me frappe en effet, c’est que nos illustres prédécesseurs ont su ne pas s’investir inutilement dans des combats idéologiques ou stratégiques qui ne dépendaient pas d’eux, pour se concentrer sur l’essentiel : que notre continent retrouve la liberté, que l’homme africain recouvre sa dignité. Celui qui pénètre avec humilité dans les arcanes de l’histoire de la décolonisation ne tarde pas à être ébloui par les positions courageuses et les hauts faits d’armes accomplis par nos aînés. J’en veux pour preuve, et bien que mon inventaire soit loin d’être exhaustif, la figure exemplaire de trois illustres personnalités qui nous concernent directement. Je veux parler des illustres doyens Ouezzin Coulibaly, Félix Houphouët-Boigny et Sangoulé Lamizana. Du premier, je dirai qu’il incarne à mes yeux la force et la détermination de la volonté d’émancipation de notre continent et du profond désir d’union qu’éprouvent les populations de notre sous-région. Le « Lion du RDA », comme l’appelle le Pr Semi Bi Zan, a été Sénateur de Côte d’Ivoire en 1953, puis député de l’Assemblée nationale de la Haute-Volta un an après et vice-président du Conseil de gouvernement trois ans plus tard. Nous faudrait-il condamner ces multiples engagements, de part et d’autre, de nos actuelles frontières héritées du congrès de Berlin ? Bien au contraire, ces différentes fonctions au service de nos populations symbolisent la volonté, qu’il partageait avec le président Houphouët, de voir se construire un espace communautaire qui regroupe l’ensemble des populations jumelles de la Côte d’Ivoire, du Nord et de la Haute-Volta du Sud. Que dire du président Félix Houphouët-Boigny qui a travaillé en tant que médecin à Batié, en Haute-Volta, et dont les premiers gouvernements successifs comptaient des Ivoiriens d’origines antillaises, nigériennes, sénégalaises, maliennes, burkinabè et j’en passe. Quant au Général Sangoulé Lamizana, il illustre, à merveille, cette capacité à « servir à tous les postes, en y mettant tout son cœur », comme aimait le dire le président Houphouët Boigny. Il a été Chef adjoint du Cabinet militaire du Gouverneur de Côte d’Ivoire de 1956 à 1959, puis il rentre en Haute-Volta, pour occuper le poste de Chef d’Etat-major en 1961. Il deviendra par la suite, le second Chef d’Etat de la Haute-Volta. Quelle singularité pour ce « tirailleur sénégalais » que de servir successivement dans plusieurs pays et de devenir un messager de paix ! »

Abdoulaye TAO

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