Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Pratique des arts de la scène : le Burkinabè Serge-Aimé Coulibaly prône la rupture
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Sidwaya




Les Rencontres professionnelles sont un cadre de réflexion de la 9e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA). Des acteurs culturels venus de divers horizons ont ainsi échangé leurs expériences sur le renouveau des arts scéniques, le mardi 8 mars 2016 à Abidjan.

Du 7 au 10 mars 2016 se sont tenues à Abidjan (Côte d’Ivoire), les Rencontres professionnelles du Marché des arts du spectacle africain (MASA). A cette occasion, opérateurs culturels, artistes, journalistes et partenaires techniques et financiers ont échangé à bâtons rompus, le mardi 8 mars 2016 au cours d’une table-ronde sous le thème : «Réinventons les arts de la scène : Enjeux esthétiques et de diffusion». Les critères d’appréciation, les attentes et les aspirations des populations africaines par rapport à la production artistique sont en pleine mutation. Le décloisonnement des disciplines et le renouvellement de l’expérience artistique s’avèrent donc indispensables pour toucher de nouveaux publics. Face à ces défis, comment accueillir les apports nouveaux sans «bousculer» ou égarer le traditionnel public des arts de la scène? C’est la question centrale à laquelle ont tenté de répondre les quatre panélistes du jour : Serge-Aimé Coulibaly (Burkina Faso) Christophe Galent (France), Valérie Oka (Côte d’Ivoire), Adama Traoré (Mali). Pour le directeur de Faso Danse Théâtre, Serge-Aimé Coulibaly, il existe un dynamisme culturel que ne perçoit toujours pas le public. Cependant, cela fait plusieurs années, a-t-il affirmé, que je travaille à révolutionner les arts de la scène, notamment dans ma spécialité qui est la danse. «Ma seule obsession a toujours été d’être en harmonie avec les émotions du public au cours de mes spectacles», a souligné le danseur-chorégraphe. Toutefois, a-t-il reconnu, les artistes africains sont influencés dans leur choix artistique étant donné que ces derniers sont, pour la plupart, tributaires de l’aide extérieure. «Dans ces conditions, vous ne pouvez que donner ce que le bailleur de fonds désire voir», a-t-il regretté. C’est pourquoi, pour parvenir à une véritable rupture avec le système établi, M. Coulibaly a préconisé de faire preuve d’imagination et de créativité. «A Bobo-Dioulasso, trois à quatre mariages sinon plus sont célébrés chaque semaine. J’ai eu alors l’ingénieuse idée de mettre en scène une pièce de théâtre au cours d’un mariage donné», a-t-il témoigné. Abondant dans le même sens que son prédécesseur, le deuxième communicateur, la plasticienne Valérie Oka a également évoqué une initiative similaire.

Reconnecter les arts scéniques à l’Afrique

En 2008, explique-t-elle, une expérience révolutionnaire a consisté à exposer ses propres tableaux sur la place Rouge de Cotonou (Bénin). «Je pars du postulat selon lequel chaque élément donné est une œuvre d’art que le praticien d’art doit mettre en relief», matèle-t-elle. Puis d’ajouter : «Nous devons désormais nous inscrire dans une dynamique de décloisonnement de nos œuvres et non plus les confiner à des espaces traditionnels». Directeur du Festival du théâtre des réalités, le 3e orateur, Adama Traoré a estimé, pour sa part, que la réinvention des arts de la scène passe nécessairement par une formation des acteurs culturels. En effet, selon lui, le théâtre conventionnel, notamment au Mali a longtemps été statique et «frappé de sénilité précoce». «Nous avions mis du temps avant de nous rendre compte que le théâtre était toute une chaine de métier», a-t-il reconnu. Aussi, a-t-il renchéri, nous avons opté de faire nos représentations dans les quatre coins du Mali, c’est-à-dire jusqu’au moindre hameau. «Cela génère à la fois une économie locale et permet de briser la malédiction de la recherche de financement», a-t-il soutenu. Le directeur des Halles de Schaerbeek, Christophe Galent a établi, quant à lui, le parallèle entre la nouvelle vision des arts scéniques et les relations avec le public. «Nous devons à présent travailler à changer les rapports entre les acteurs culturels et le public de la culture pour aboutir à une esthétique de la rencontre», a-t-il suggéré. Pour lui, la jeune génération n’entretient plus de rapports de passivité avec le monde artistique. A l’issue des différents exposés, le public a, entre autres contributions, préconisé de «reconnecter» les arts de la scène aux réalités africaines «au lieu de les réinventer». Une certitude demeure, a conclu Adama Traoré : «Nous devons mettre définitivement de côté la gestion folklorique de la culture et refuser d’être dans un schéma tout tracé».

Aubin W. NANA
à Abidjan (Côte d’Ivoire)
Commentaires

Titrologie



Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment