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Justice: les magistrats reprennent service, nouvelle grève en vue
Publié le mercredi 2 mars 2016  |  FasoZine
Palais
© aOuaga.com par A.O
Palais de justice de Ouagadougou : les greffiers en sit-in
Vendredi 14 février 2014. Ouagadougou. Palais de justice. Les greffiers observent depuis le 12 février un sit-in de 72 heures (entre 8h et 11h) à l`appel de leurs syndicats pour exiger l`amélioration de leurs conditions de vie et de travail




En grève du 24 février au 1er mars 2016, les magistrats burkinabè, par le biais de leur comité intersyndical, ont indiqué ce mardi 1er mars 2016 à Ouagadougou, la reprise de leurs activités sur toute l’étendue du territoire national ce mercredi 2 mars 2016. Après avoir dressé un bilan qui a été jugé « très satisfaisant », les conférenciers du jour ont affirmé maintenir l’option de la lutte faute de réponses concrètes de la part de l’exécutif.

« Nous déposerons donc dès demain un autre préavis pour une durée plus longue et assumeront le mouvement en tous ses aspects » a affirmé Christophe Compaoré, Secrétaire général du Syndicat des magistrats burkinabè (SMB), entouré pour la circonstance de ses collègues Antoine Kaboré du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) et de Moryba Traoré du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM).

Pour les magistrats, les taux de suivi de la grève établis au soir du premier jour de leur mouvement n’ont pas varié en dépit « d’une tentative de démobilisation mise en place ». Dans les différents tribunaux du pays, le mot d’ordre de grève aurait été suivi à 100%. Quant aux cours d’appels, le taux serait de 98% pour celle de Ouagadougou et de 100% pour celle de Bobo-Dioulasso.

Dans les hautes juridictions, le débrayage aurait été suivi à 98% à la Cour de cassation où une seule personne s’est présentée au bureau et à 100% au Conseil d’Etat. Au niveau du ministère en charge de la Justice, le taux de suivi est de 98% exception faite du ministre, de sa directrice de cabinet et de son secrétaire général.

Campagne de diabolisation
Ledit bilan fait dire au comité intersyndical que « le mouvement de grève n’est pas l’œuvre de quelques magistrats inaptes à la retenue comme prétendus par certains. Il est l’œuvre de tout un corps qui aspire à une incompressible indépendance, gage d’un Etat de droit ».

L’autre lecture faite par Christophe Compaoré est que ce mouvement traduit « le seuil de détermination de tout un corps, un pouvoir, le pouvoir judiciaire. « Or le pouvoir politique, au lieu de voir cette détermination et d’apporter les réponses aux légitimes préoccupations posées, fait non seulement la sourde oreille, mais en plus, monte une campagne de diabolisation des magistrats et du mouvement en cours », a dit M. Compaoré.

Outre cela, le trio des magistrats a dénoncé la campagne de « diabolisation et de dénigrement » du pouvoir exécutif. Pour eux, cela traduit « la volonté manifeste du pouvoir politique de toujours contrôler, régenter et asservir le pouvoir judiciaire».

In fine, leur lutte n’est ni opposée aux intérêts des 18 millions de Burkinabè ni aux intérêts des autres travailleurs du pays. « La lutte des magistrats ne vise ni plus ni moins qu’à asseoir les conditions d’une justice indépendante et efficace au profit du peuple », foi du comité intersyndical.

Un nouveau préavis
Compte tenu de la « sourde oreille » que fait l’exécutif et surtout de ce que leurs échanges avec le Premier ministre le 26 février dernier n’a débouché sur aucune solution concrète, le comité intersyndical a décidé de poursuivre la lutte, « seule voie de salut ».

Par conséquent, les magistrats iront de nouveau en grève prochainement pour une période d’un mois ou une période illimitée pour mieux se faire entendre. Ledit préavis sera adressé en principe ce mercredi 2 mars 2016 au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

En rappel, par cette première grève (24 février au 1er mars 2016), les magistrats exigeaient du gouvernement l’adoption concomitante de tous les décrets d’application des deux textes de loi de la magistrature (Nouveau statut de la magistrature et Fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature) adoptés en aout 2015 par le Conseil national de la Transition. Cette seconde grève qui s’annonce et concernera une période plus longue s’inscrit dans la même dynamique que le première.

Dimitri Kaboré
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