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Bassolma Bazié au gouvernement : « Notre patience a une limite »
Publié le lundi 29 fevrier 2016  |  Le Pays
Grève
© aOuaga.com par Séni Dabo
Grève générale illimitée : le mot d`ordre levé après sa suspension
Lundi 14 décembre 2015. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. Les responsables de l`Unité d`action syndicale (UAS) ont animé une conférence de presse pour annoncer le mot d`ordre de grève générale illimitée lancée au moment du putsch du 16 septembre et suspendu 10 jours plus tard. Photo : Bassolma Bazié, président des mois des centrales syndicales et porte-parole du mouvement syndical




Le Collectif syndical de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a sacrifié à la tradition en organisant une cérémonie de présentation de vœux pour l’année 2016. Premiers responsables, militants et sympathisants syndicaux se sont retrouvés pour faire le bilan de l’année écoulée et tracer les sillons de l’année 2016. C’était le 27 février 2016, au Centre d’approvisionnement et de distribution des produits de pêche (CADIPP), à Ouagadougou.

« Il apparaît clairement que des menaces pèsent sur certains des acquis de l’insurrection et des luttes ; les nouvelles autorités évoquent la nécessité de faire d’abord un point sur les possibilités de mettre en œuvre les engagements pris. Par conséquent, la mise en œuvre de ces engagements est un impératif non négociable. Au cas contraire, nous prendrons nos responsabilités et pour cela, notre patience a une limite » ; c’est ce qu’a déclaré Bassolma Bazié, porte-parole du Collectif syndical de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B). C’était à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux dudit collectif, le 27 février dernier. Des rencontres que l’Unité d’action syndicale a respectivement eues avec le Premier ministre et le ministre de la Fonction publique, les 23 et 25 février derniers, a expliqué Bassolma Bazié, il ressort qu’il y a du dilatoire concernant le communiqué final gouvernement-syndicats signé le 11 septembre 2015.

Les engagements qui ont été pris ne sont pas à négocier

Selon Bassolma Bazié, les acquis des travailleurs et les engagements qui ont été pris ne sont pas à négocier. « Pour ce qui concerne la relecture de la loi 013 en loi 081, cet engagement de l’Etat doit être respecté, au nom de la continuité de l’Etat », a insisté le porte-parole du collectif syndical CGT-B.
Selon lui, un seul sur les 19 points de l’engagement pris par le gouvernement a été exécuté, notamment l’annulation des zones rouges dans notre pays et 4 points sont en cours d’exécution. Les 14 points qui n’ont pas encore été touchés constituent donc les priorités des mouvements syndicaux pour l’année 2016, sans oublier la lutte pour la diminution du prix des hydrocarbures et par ricochet, celui des transports.
«Voilà les grands chantiers sur lesquels nous allons nous battre, tout en ouvrant l’œil sur la protection des libertés démocratiques et syndicales », a assuré Bassolma Bazié. « Pour l’année 2016, nos vœux à l’ensemble des travailleurs du Burkina sont des vœux d’engagement, de détermination, de mobilisation et d’esprit de sacrifice. Sans l’ensemble de ces éléments, il serait illusoire de s’asseoir et attendre des acquis. Avec la nouvelle « vieille » équipe qui est au pouvoir, les travailleurs doivent se mobiliser», a souhaité Bassolma Bazié.
La cérémonie de présentation de vœux a également été l’occasion de se prononcer sur l’actualité nationale.
Pour le collectif CGT-B, les Koglwéogo sont nés d’une part, de l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité des populations et d’autre part, du constat que les bandits et les criminels jouissent d’une impunité à travers une Justice aux ordres et avec des juges acquis. La grève des magistrats en cours, a dit Bassolma Bazié, en est une preuve et cette grève a le soutien ferme du collectif CGT-B à travers l’UAS. Concernant les comités d’autodéfense des populations (Koglwéogo),  «  on ne peut empêcher les populations qui veulent prendre leur destin en main de s’organiser. Notre position au niveau du mouvement syndical est d’aller dans le sens de les accompagner et de les contrôler pour qu’il n’y ait pas de travers. Nous disons cela parce que les travers peuvent venir des hommes politiques qui pourraient à long terme infiltrer ces groupes et les utiliser à leur propres fins », a dit le porte-parole du collectif CGT-B.
Pour ce qui est de la naturalisation de l’ex-président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, Bassolma Bazié a trouvé dommage qu’un président qui a dirigé un pays pendant plus d’un quart de siècle change de nationalité au lieu de venir répondre devant la Justice. Quant aux procès et autres mandats d’arrêt, particulièrement celui des martyrs de l’insurrection, il importe, pour le collectif, que les auteurs et commanditaires soient identifiés et sanctionnés et que les parents des victimes soient dédommagés.

Thierry Sami SOU

1- Pour Bassolma Bazié, les engagements pris par l’Etat ne sont pas à négocier

2- Plusieurs leaders syndicaux étaient présents pour l’occasion
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