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Le Burkina Faso épinglé pour violations des droits de l’homme
Publié le jeudi 25 fevrier 2016  |  Sidwaya
Putsch
© aOuaga.com par Séni Dabo
Putsch avorté du 16 septembre : Amnesty International fait le point des violations des droits humains
Mercredi 14 octobre 2015. Ouagadougou. Pacific hotel. Amnesty International/Burkina a animé une conférence de presse pour présenter les résultats de ses investigations sur les violations des droits humains commises lors du putsch avorté du 16 septembre. Photo : Yves Boukari Traoré, directeur d`Amnesty International/Burkina




Le rapport 2015-2016 d’Amnesty International, rendu public, le mercredi 24 février 2016 à Ouagadougou, fait cas de « nombreuses » atteintes aux droits de l’homme dans le monde, y compris au Burkina Faso.

Amnesty International a respecté sa tradition, en étudiant la situation des droits de l’homme dans 160 pays en 2015. Ainsi, le mouvement mondial de défense des droits humains a pu relever de « nombreuses » violations en la matière, consignées dans son rapport 2015-2016, rendu public hier mercredi 24 février à Ouagadougou. Le Burkina Faso n’a pas échappé à la loupe des enquêteurs d’Amnesty International, comme l’a fait savoir le directeur exécutif de sa représentation nationale, Yves Boukari Traoré. Diverses violations des droits humains sont imputées à ce pays. Il s’agit d’atteintes à la liberté d’expression et de presse, à la liberté de réunion et des cas de meurtres, constatés lors des troubles, que le Burkina a connus ces douze derniers mois. L’agression de journalistes et la mise à feu des sièges de certains médias lors du coup d’Etat manqué, de septembre 2015, ont été, entre autres, évoquées par Amnesty International. Les traditionnelles violations des droits de l’homme, notamment le mariage précoce de jeunes filles et les violences féminines, sont également attribuées au Burkina Faso. Mais le « pays des Hommes intègres » n’est pas le seul à être passé dans le viseur. Il est reproché à d’autres pays comme le Cameroun ou le Burundi de persécuter des défenseurs des droits de l’homme. Amnesty International a noté, pour l’année 2015, l’assassinat ou la mort en détention de 156 activistes des droits de l’homme dans le monde. Des actes de torture et d’autres traitements inhumains et dégradants ont été par ailleurs mentionnés dans 122 pays dont la Gambie. La crise migratoire en Europe a aussi retenu l’attention d’Amnesty International qui a recensé 60 millions de déplacés, sur la base du Haut-commissariat des Nations pour les réfugiés (HCR). Ces réfugiés, fuyant la guerre et autres exactions, a regretté le coordonnateur de campagne de l’ONG au Burkina, Christian Ouédraogo, ne bénéficient pas d’assez d’égards. En témoigne le constat que 30 pays, avec en tête la Hongrie, ont obligé « en toute illégalité » des réfugiés à retourner dans leur pays où ils étaient en danger. Les crimes contre l’humanité et crimes de guerre, dont se rendent coupables au quotidien les groupes armés du Nord-Mali et la secte Boko Haram au Nigéria, sont également pointés du doigt dans le rapport de l’organisation de défense des droits humains. Autant de tristes réalités qui ont fait dire au directeur exécutif d’Amnesty International/Burkina que les droits humains sont en danger dans le monde. « Ces droits sont traités avec mépris par certains Etats et les groupes armés. Il est des gouvernements qui cherchent à échapper au suivi des droits humains dans leur pays », a-t-il regretté.

Les « Kogl-wéogo » en question

Mais tout n’a pas été sombre en 2015, a fait observer le coordonnateur croissance d’Amnesty International/Burkina, Roger Minoungou. Il en veut pour preuve plusieurs avancées en matière de droits humains, dont le vote à l’ONU d’une résolution en faveur des défenseurs des droits de l’homme, la libération de prisonniers, la suppression d’une loi répressive sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC) en Inde, et l’adoption d’une loi contre la torture et l’esclavage en Mauritanie. Il a aussi souligné avec force la signature, en 2015 au Burkina Faso, d’un manifeste des droits humains par quatre candidats à la présentielle d’alors, dont le président élu, Roch Marc Christian Kaboré. Actualité oblige, le débat sur les groupes d’auto-défense baptisés « Kogl-wéoogo » au Burkina s’est invité à la présentation du rapport d’Amnesty International. « Chaque fois qu’un groupe donne l’impression qu’il est au-dessus de la loi, il faut s’inquiéter. C’est le droit des gens de se préoccuper de leur sécurité, mais il faut éviter les dérives. Nous avons une bombe entre les mains, et il faut faire prévaloir la loi », a réagi le directeur d’Amnesty International/Burkina. Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chriszogone Zougmoré, qui a salué le caractère « objectif » du rapport d’Amesty International, est on ne pleut plus catégorique, sur le sujet. « Il est inadmissible qu’un groupe d’autodéfense se mette au-dessus de la loi, et nous seront intransigeants là-dessus. Chaque fois qu’il y aura des bavures, nous allons les dénoncer avec la plus grande fermeté, comme ce fut le cas à Koupéla », a-t-il asséné. Pour ce partenaire d’Amnesty International, ce phénomène s’explique en partie par la montée grandissante de l’insécurité dans les zones rurales, et l’Etat n’a d’autres alternatives que de jouer son rôle en matière de sécurité, s’il veut démanteler les « Kogl-wéogo ».


Kader Patrick KARANTAO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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