Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Les espoirs s’amenuisent pour le dossier Sankara
Publié le jeudi 25 fevrier 2016  |  Sidwaya




C'est désormais officiel, le suspect N°1 du dossier sur l'assassinat du président Thomas Sankara, l'ancien président du Faso, Blaise Compaoré, vient d'être naturalisé ivoirien par décret, signé de la main du président ivoirien Alassane Ouattara et publié dans le Journal officiel. Exilé à Abidjan depuis la chute de son régime, Blaise Compaoré était sous mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef de l'Etat, Thomas Sankara. Il devrait donc répondre devant les tribunaux burkinabè sur ce dossier dans lequel il est cité comme le commanditaire présumé de l'assassinat du capitaine Sankara en 1987 lors du coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir. Les chefs d'accusation sont nombreux et peuvent se résumer à: attentat contre la sûreté de l'Etat, complicité d'assassinat et complicité de recel de cadavre. Pour répondre à ces accusations, l'ancien « homme fort » du Burkina Faso devrait être extradé vers son pays où les juges du tribunal militaire l'attendaient le marteau en main. Mais Blaise Compaoré va-t-il un jour répondre de ces chefs d'accusations? Pas évident. Avec sa naturalisation on peut dire sans trop de risques de se tromper que le "Blaiso" a échappé à la justice du pays qu'il a dirigé pendant près de trois décennies d'affilé. Car il n'est pas certain que la Côte d'Ivoire l'extrade un jour vers le "pays des Hommes intčgres". Comment faire donc la lumière sur l'attaque du Conseil de l’entente qui a emporté le « pčre de la révolution » dans l'après-midi du jeudi 15 octobre 1987? En tout cas, la nouvelle fait débat à Ouagadougou. Certains partisans de l’ancien président applaudissent cette naturalisation. D’autres citoyens par contre, ses adversaires donc, la qualifient d’acte « honteux ». Une raison d’affirmer sans réserve que la justice tant attendue sur le crime crapuleux perpétré sur le « Ché Africain » est en train de sombrer peu à peu dans l'incertitude absolue. Quand on regarde les conditions de naturalisation en droit ivoirien, on se rend compte qu'il y a quand même une condition de durée que le président Blaise Compaoré ne remplit pas. Pourtant il a reçu la nationalité. Pour certaines personnes comme le secrétaire exécutif du mouvement populaire des jeunes, Pascal Zaïda par exemple, la naturalisation de Compaoré est légale car il était difficile pour lui de se présenter devant une justice burkinabè à deux vitesses. « Nous estimons que d'un point de vue légal, c'est normal, il peut avoir la nationalité, ce n'est pas interdit. Maintenant, vous savez que nous sommes dans un pays oů sous la transition, il y avait la justice des vainqueurs, et c'est cette męme justice qui prévaut aujourd'hui. Si les autorités actuelles peuvent lui garantir une justice impartiale et équitable, je ne vois pas pourquoi il ne viendra pas y répondre. Mais par contre, si c'est pour faire encore la justice des vainqueurs, il a, bien entendu, raison de prendre la nationalité ivoirienne », adéclaré M. Zaïda. Cependant cette naturalisation qui fait les choux gras des journaux n'est pas le premier facteur qui a fait rabattre les caquets alors que la procédure du dossier Sankara était en bonne voie. En effet, le capitaine Thomas Sankara lâchement assassiné alors que la révolution qu'il menait avec son camarade Blaise Compaoré, N°2 du pouvoir, était à sa quatrième année. Entre supputations et tergiversations de la justice, on n’a pas vraiment avancé sur le dossier. L’enthousiasme de la famille et des partisans du défunt après l’exhumation des restes du corps du « héros national » en mai 2015 pour une autopsie, n’aura pas duré longtemps. Les analyses des restes qui sont considérés comme ceux du capitaine Thomas Sankara ont été réalisées au sein du laboratoire de police de Marseille dans la partie sud de la France. Malgré les performances scientifiques du XXIe siècle, une ère où l'usage du Carbonne 14 semble très efficace, les résultats de l’autopsie livrés en mi-octobre 2015 n'ont pas reconnu la dépouille présumée du président Sankara. En effet, l’expertise scientifique conclut qu’il n’y a pas d’ADN détectable conformément à l’état actuel de la science. A ce jour, ce n'est plus un secret pour personne, le dossier Sankara qui a eu de la peine à s'ouvrir, se referme à vitesse grand "V". Des autorités avouent clairement que l'urgence, à ce jour au Faso, est ailleurs: sécurisation du pays, relance de l'économie et des relations diplomatiques bilatérales et multilatérales, etc. Les dossiers pendants dans nos tribunaux peuvent encore attendre. Et la licence des avocats de la famille Sankara vis-à-vis des décisions qui se prennent et qui constituent un contrepoids pour l'aboutissement du dossier en dit long. Mais le peuple, quant à lui, espère et espère encore, que ceux qui ont écourté la marche radieuse de la révolution burkinabè d'août 1983, répondront un jour de leurs actes.


Wanlé Gérard COULIBALY
gerard_coul@yahoo.fr
Commentaires

Titrologie



Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment