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Des militaires burkinabè radiés présents en Côte d’Ivoire, au Mali et Niger, selon leur porte-parole (ITW)
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Alerte Info
Hervé
© Autre presse par DR
Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés de 2011.




Le porte-parole des militaires radiés de 2011 dont la plupart "ne s’en sortent pas" dans la vie civile, Hervé Tapsoba ex-soldat de 1ère Classe, confie que "certains" d’entre eux "se trouvent dans des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger", dans un entretien à ALERTE INFO.

Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés de 2011

Quels sont vos conditions de vie depuis votre radiation de l’armée ?

Après avoir été radiés des Forces armées nationales, chacun a essayé de trouver de quoi occuper son temps dans le but d’avoir le minimum pour subvenir à ses besoins.

Vous vous en sortez ?

On ne s’en sort pas mais on évite de poser des actes condamnables. Il y a certains camarades qui ont vendu ce qu’ils avaient, poste téléviseur, radio et même leur matelas pour subvenir à leurs besoins. Avec ce qu’on fait on n’arrive pas à résoudre nos gros problèmes, mais on peut dire que ça va un peu.

Un soldat radié a été mêlé dans des braquages et est actuellement aux arrêts, est-ce un signe de désespoir, si on sait que vous vous battez pour être réintégrés dans l’armée ?

On a dit qu’il s’agit d’un militaire radié et je ne pense pas qu’il soit un radié de 2011. Même s’il arrivait que c’est un radié de 2011, il s’agit d’un acte isolé et nous on ne peut pas porter la responsabilité sur tout le groupe. Mais ça m’étonnerai qu’il soit sur la liste de ceux radiés en 2011.

Etes-vous en contact avec tous les militaires radiés de 2011 ?

On se rencontre avec la plupart des militaires radiés. Noter que tous les radiés ne se trouvent pas actuellement sur le territoire national. Beaucoup sont à l’étranger: en Côte d’Ivoire, Mali, Niger, etc. Mais toujours est-il qu’ils suivent de près tout ce qui se passe, c’est-à-dire la lutte que nous menons. Ils appellent, souvent ils viennent au pays essayer de discuter avec nous et repartir. Ça veut dire qu’on se conseille, on se concerte. On ne peut pas se réunir tous au même moment et toujours est-il que les réunions sont rotatifs, celui qui est présent à cette réunion peut ne pas être à la prochaine rencontre. Mais on a toujours des cellules de relais qui transmettent aux absents ce qu’on a décidé au cours d’une réunion.

Certains d’entre vous ont déposé un recours à l’annulation de la décision de radiation à la justice, le verdict donné est à leur faveur, est-ce un début de victoire pour vous ?

La justice a rendu son verdict en janvier, maintenant nous attendons de voir s’il concerne tous ceux qui ont été radiés ou si c’est ceux qui ont posé le recours. Mais nous laissons la justice et les juristes faire leur travail, nous ne nous melons pas de ce qui se passe à la justice présentement.

Quelle sera votre position si les autorités refusent de vous réintégrer ?

Si le gouvernement décidait de ne pas nous réintégrer, nous allons continuer de lutter et à nous battre dans la vie civile toute en sachant qu’un jour, s’il plait à Dieu, peut être la vérité sera connue de tous et que un gouvernement ou une autorité prendra la responsabilité de nous écouter.

Depuis votre radiation, quelles ont été vos démarches pour votre réintégration dans l’Armée ?

Après notre radiation, nous sommes restés d’abord dans le silence, parce que nous étions sous le règne de Compaoré (ex-président burkinabè). En son temps, celui qui lève le ton ou celui qui décidait d’aller à l’encontre de ce que ce régime voulait savait à quoi il s’exposait. Nous avons attendu la chute de ce régime pour au moins demander d’abord pardon à la population et entreprendre d’autres démarches.

On a déposé des demandes d’audiences auprès des autorités qui sont restées sans suite. Au niveau des chefs hiérarchiques (chefs militaires) nous ne les avons pas encore rencontrés. Ceux avec qui nous avons eu contact, c’était à titre personnel, c’est-à-dire des rencontres de grand frère et petit frère ou de papa et fils. Ce n’était pas dans le cadre de notre lutte et puis la décision de notre réintégration ne leur revenait pas. Quand ils nous reçoivent c’est pour nous conseiller. Mais dire qu’on a rencontré une autorité non.

Ce n’est qu’une fois qu’on a été reçu par le président du Conseil national de la transition Cheriff Sy et on avait proposé la tenue d’une table ronde qui regroupera les radiés, la transition et les chefs militaires pour discuter de notre dossier. Mais après, toutes les demandes d’audience à son niveau sont restées sans suite.

Qu’avez-vous à dire aux autorités militaires et politiques ?

Ce que nous demandons aux militaires et politiques, c’est de nous accorder cette chance que nous réclamons tant et de nous réintégrer s’ils veulent vraiment que nous servons la nation. Aux militaires, nous leur demandons de se pencher sur notre dossier. Quant aux politiques nous souhaitons qu’ils orientent leur programme en faveur de ce dossier pour un dénouement favorable à plus de 500 familles qui sont dans un besoin crucial.

Lors de votre mutinerie en 2011, beaucoup de gens ont subi des dommages, il y a eu des morts, aujourd’hui quel mot à leur endroit ?

Le but de notre premier conférence de presse était de demander pardon pour tous les dégâts et préjudices qui avaient été causés à la population et à la nation toute entière. Je profite une fois de plus pour demander ce pardon et dire que nous avons assumé même si aujourd’hui on ne peut pas dire qu’on est responsable de tout ce qui s’est passé. Mais nous les assumons du moment que ces incidents ont été causés par des militaires. Nous les endossons et demandons encore pardon à la population.

DZO
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