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L’Afrique, le continent de l’avenir
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Sidwaya




« L’Afrique, c’est le continent de l’avenir », a déclaré le Premier ministre français, Manuel Valls, le samedi 20 février 2016 lors de sa visite à Ouagadougou. « Pour ses matières premières bien sûr, mais d’abord par l’engagement et l’enthousiasme, malgré toutes les difficultés de ses populations et de sa jeunesse », a-t-il ajouté.
En vérité, l’Afrique est un continent d’avenir. L’Afrique regorge de richesses insoupçonnées. Elle a une population jeune, un sol et un sous-sol riches. Mais pourquoi peine-t-elle à nourrir ses fils et filles ? Pourquoi les Africains fuient-ils vers d’autres horizons ? « Si nous voulons à terme endiguer, maîtriser la question des flux migratoires, c’est ici que se joue en effet en partie l’avenir de l’Europe », a poursuivi M. Valls en souhaitant que « le développement économique, social, humain puisse s’accomplir de manière maîtrisée, avec bien sûr la nécessité d’une bonne gouvernance ». Manuel Valls est venu dire aux Africains qu’ils sont en partie responsables de la fuite de leurs concitoyens vers l’Europe. Et le flux migratoire constitue une préoccupation majeure et compromet l’avenir de l’Europe. L’hôte de marque du Burkina Faso, tout en reconnaissant le devoir de son continent d’aider l’Afrique, a rappelé que la responsabilité première incombe au continent noir. Les premiers responsables des Etats africains sont incapables de trouver de l’emploi à leur jeunesse. Ils sont plutôt prompts à utiliser les ressources de leurs pays pour en faire des biens privés.
On se souvient que l’avocat William Bourdon, fondateur de Sherpa, une association de protection et de défense des populations victimes de crimes économiques, avait mis en cause l’ancien président tunisien Zinedine Ben Ali et ses clans qui détiendraient à l’étranger «5 à 10 milliards de dollars». Mais la traque conduite par les autorités tunisiennes depuis sa chute en 2011 pour identifier et recouvrer ces avoirs n’a pas eu les résultats escomptés. Pendant ce temps, des centaines de jeunes tunisiens périssaient dans des embarcations de fortune à destination de l’Europe.Le 17 janvier 2015 à Paris, Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains ont porté plainte contre Ben Ali et une dizaine de ses proches « pour corruption, détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment aggravé commis en bande organisée ». L’ONG Survie, quant à elle, avait révélé en 2008 l’empire immobilier de la famille du président Bongo (Gabon) en France, la collection de voitures de luxe du fils du président de Guinée équatoriale, les comptes en banque dans les paradis fiscaux de Sani Abacha (Nigeria). José Eduardo Dos Santos (Angola) et Mobutu (Zaïre) sont cités parmi les nombreux exemples des « biens mal acquis », de mal gouvernance ou du saccage des économies africaines. La bonne gouvernance fait défaut en Afrique. Et le Burkina Faso doit se sentir concerné par la question de la bonne gouvernance dont l’antonyme révolte la jeunesse ou la pousse vers l’Europe. Voici ce que disait le leader de la Révolution burkinabè d’Août 1983. « Des nationaux voltaïques entreprirent avec l’appui et la bénédiction de l’impérialisme, d’organiser le pillage systématique de notre pays. Des miettes de ce pillage qui leur retombent, ils se transforment petit à petit en une bourgeoisie véritablement parasitaire, ne sachant plus retenir leurs appétits voraces. Mus par leurs seuls intérêts égoïstes, ils ne reculeront désormais plus devant les moyens les plus malhonnêtes, développant à grande échelle la corruption, le détournement des deniers et de la chose publique, les trafics d’influence et la spéculation immobilière, pratiquant le favoritisme et le népotisme. Ainsi s’expliquent toutes les richesses matérielles et financières qu’ils ont pu accumuler sur le dos du peuple travailleur. Et non contents de vivre sur les rentes fabuleuses qu’ils tirent de l’exploitation éhontée de leurs biens mal acquis, ils jouent des pieds et des mains pour s’accaparer des responsabilités politiques qui leur permettront d’utiliser l’appareil étatique au profit de leur exploitation et de leur gabegie. » (cf. Thomas Sankara, Oser inventer l’avenir, la parole de Sankara, 1983-1987, de Thomas Sankara et David Gakunzi, 1991).
Mais si l’Afrique est responsable de l’exode de ses fils, l’Europe, et particulièrement la France, n’est pas non plus innocente dans ce qui lui arrive. Non seulement, elle soutient des antidémocrates en Afrique, accueille les butins des fossoyeurs de l’Afrique, vend des armes aux Africains pour se combattre mais aussi continue de piller ses richesses. L’avenir de l’Europe se joue effectivement en partie en Afrique à condition de reconnaitre les droits de la vache laitière.



Par Rabankhi Abou-Bâkr Zida
rabankhi@yahoo.fr
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