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Stationnement à Ouaga: «la police municipale est obligée de fermer les yeux»
Publié le mardi 16 fevrier 2016  |  FasoZine
Clément
© Autre presse par DR
Clément Ouongo, Directeur de la Police municipale .




Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, rencontre des difficultés dans la gestion quotidienne des stationnements des véhicules automobiles et surtout des poids lourds en transit, en chargement ou déchargement. Il n’est donc pas rare de croiser aux heures de pointes, des bouchons causés par des stationnements gênants sur une grande partie de la chaussée. Que dit la loi sur la question ? Nous avons obtenu la réponse auprès de la direction de la police municipale de Ouagadougou, en charge de contrôler les stationnements dans la capitale burkinabè.

Le stationnement dans la ville de Ouagadougou concerne pratiquement tous les engins motorisés ou non. Cependant, il existe une règlementation spécifique pour les taxis, les tricycles et les poids lourds. Quant au reste des véhicules (4 roues, 2 roues, etc.), ils sont régis par une règlementation générale relevant du code de la route.

Selon le directeur de la Police municipale, Clément Ouongo, le stationnement peut être compris comme une politique qui permet de faire en sorte que les voies de circulation ne soient pas encombrées afin de permettre aux usagers de bien circuler. En d’autres termes, selon toujours ses explications, « la règlementation, par rapport au stationnement, permet de limiter les désagréments entravant la fluidité de la circulation ».

Mais à quel moment peut-on parler de stationnement gênant ou non autorisé? «On parle de stationnement gênant ou non autorisé dès lors que cet objectif de fluidification de la circulation n’est pas atteint. Dès lors qu’il y a remise en cause de la fluidité de la circulation », a répondu M. Ouongo, pour qui la chaussée est un endroit privilégié pour la circulation.

Par conséquent, il est interdit à tout véhicule de stationner sur cette partie de la voie. Lorsque cela arrive ou qu’il y a des chaussées qui sont transformées en parking, il appartient à la police municipale, à travers son Unité de contrôle du stationnement (UCS) de mettre fin à ladite situation en verbalisant les intéressés ou en envoyant les véhicules concernés en fourrière.

L’UCS, l’arme anti stationnement gênant
La règlementation du stationnement dans la ville est régie essentiellement par des communiqués et des arrêtés émanant de l’autorité municipale et de ses démembrements. Dans le répertoire du règlement, il y a, entre autres, l’arrêté 99 du 10 septembre 1997 portant cahier de charges relatives à la gestion des parkings dans la commune de Ouagadougou qui définit les modalités d’occupation de la voie publique aux fins de parkings, l’arrêté 2003-066 du 16 aout 2003 portant modalités et conditions d’installation et d’exploitation d’édifices sur le domaine public de la ville de Ouagadougou, l’arrêté 98-016 du 24 aout 1998 portant circulation et stationnement des taxis dans la commune de Ouagadougou et des différents communiqués administratifs régissant la circulation, le stationnement des véhicules et poids lourds tels que les camions de bois de chauffe, des véhicules de livraison, etc.

L’UCS est chargée de faire en sorte que les chaussées de circulation ne soient pas transformées en parkings spontanés, que les remorques qui tombent en panne au niveau des chaussées soient vite dégagés afin de libérer la voie.

Cette unité, dispose à l’heure actuelle d’une grande grue pour l’enlèvement des poids lourds, d’une petite grue pour les autres véhicules et de cinq sabots (plaque de métal servant à immobiliser les roues des véhicules, Ndlr). Même si ces moyens sont insuffisants pour une capitale comme Ouagadougou, comme l’explique le chef de la police municipale, ils permettent un tant soit peu de fluidifier les différentes artères de la ville.

En terme opérationnel, lorsque votre véhicule est pris en situation irrégulière de stationnement ou de non respect des horaires de circulation pour certains types de poids lourds, il vous est appliqué le décret du 12 aout 2003 portant régime de contravention.

D’abord vous êtes verbalisés par rapport à l’infraction commise. Ensuite, vous payez les frais de transport de votre véhicule du lieu de l’infraction à la fourrière. « Maintenant, si c’est vous-même qui conduisez votre véhicule pour venir à la fourrière ou dans le cas où le policier a retiré vos papiers en vous laissant partir, vous ne payez que la contravention relative au stationnement irrégulier », précise Clément Ouongo.

Pour lui, l’objectif premier n’est pas la conduite tous azimuts des véhicules en fourrière, mais de régler le désengorgement des chaussées pour fluidifier la circulation.

Insuffisance de parkings
Mais comme il y a une insuffisance criarde de parkings d’automobiles et des aires de stationnement dans la ville, la police municipale est souvent obligée de fermer les yeux sur certaines situations, à savoir le stationnement irrégulier des camions en chargement ou déchargement, le stationnement des véhicules sur les terre-pleins et le non respect des horaires de circulations des camions poids lourds due à une antinomie des lois communales et douanières.

Les situations d’encombrements au niveau des voies de la capitale sont donc dues généralement au manque de parkings et aires de stationnements. De l’avis du directeur de la police municipale, les promoteurs immobiliers ont construit des édifices tout en ne tenant pas compte de l’évolution réelle de la ville. « En principe, les immeubles devraient intégrés des parkings au niveau souterrain pour absorber les véhicules des personnes qui travaillent à l’intérieur de sorte à laisser la devanture pour les visiteurs », a-t-il indiqué.

Aussi, à ce problème d’urbanisme qu’il faudrait régler impérativement, il faut aussi mettre l’accent sur la sensibilisation des usagers de la route. C’est-à-dire amener les propriétaires des voitures à garer leur véhicule dans un endroit libre et regagner le service à pieds. Pour le directeur, des solutions peuvent être prises afin de venir sensiblement à bout des stationnements irréguliers.

A court terme, il s’agira de sensibiliser les conducteurs à risques tels les taximans, les chauffeurs des poids lourds et les propriétaires de magasins. Comme mesures à moyen terme, il a souhaité une harmonisation de la règlementation en ce qui concerne les horaires de circulation des camions. A long terme, il est impérieux de créer « des espaces de vies » pour les conducteurs à risques et des parkings étatiques ou à l’intérieur des immeubles.

Dimitri Kaboré
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